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De l’espoir et des ambitions suite aux États généraux

Suite à plusieurs années de crise, les producteurs de lait misent sur 2018 pour repartir de l’avant. Si tous les signaux ne sont pas au vert, Coop de France Métiers du Lait espère que la filière laitière saura saisir la dynamique créée par les États généraux de l’alimentation et l’élaboration du plan de filière.

Damien Lacombe, président de Coop de France Métiers du Lait.
Damien Lacombe, président de Coop de France Métiers du Lait.
© Actuagri

« 2018 est une vraie année charnière », estime Damien Lacombe, président de Coop de France Métiers du Lait, nouvelle entité issue de la fusion entre la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL) et Coop de France. Présentant le baromètre économique des coopératives laitières et les ambitions pour l’année à venir, le 1er février, il a avant tout rappelé l’importance de régler au plus vite le problème des stocks européens de lait en poudre (380 000 tonnes) qui pèsent sur le marché dans un contexte de hausse de la production mondiale. En France, la collecte a progressé de 3,8 à 5,4 % entre septembre et novembre 2017. C’est pourquoi les coopératives laitières souhaitent se montrer très offensives sur le sujet, face à une Commission européenne qui attend plutôt que les prix baissent pour que le marché se régule. Coop de France Métiers du Lait soutient un certain nombre de propositions, comme une destination à l’alimentation animale ou à l’aide aux dénutris, et indique que la filière pourrait mettre de l’argent sur la table pour trouver, au niveau européen, des cofinancements afin de régler au plus vite ce problème de stocks. Pour Damien Lacombe, une meilleure rémunération de la poudre de lait permettrait également de rééquilibrer les choix vers une production poudre/beurre, le marché du beurre restant en tension avec une absence de stocks qui pourrait se faire sentir cet été, au moment où la production régresse.

Recherche de valorisation
L’enjeu principal des coopératives laitières reste en effet de trouver la meilleure valorisation possible, pour leurs adhérents, face aux marchés disponibles. À cet égard, le président de Coop de France Métiers du Lait entend bien saisir l’opportunité qui est offerte après six mois de travail collectif dans le cadre des États généraux de l’alimentation. Si les négociations commerciales actuelles demeurent aussi tendues que les années précédentes, « le match n’est pas joué », estime Damien Lacombe. Cependant, le projet de loi à venir devrait permettre de simplifier et d’équilibrer ces relations, estime-t-il, saluant la volonté du Gouvernement actuel de « faire en sorte que la chaîne alimentaire permette à tous ses maillons de vivre convenablement ». Il se félicite notamment que le projet de loi reprenne des mesures défendues ardemment par Coop de France, comme le relèvement du seuil de revente à perte ou l’encadrement des promotions. Les relations au sein de la filière laitière devraient par ailleurs s’améliorer avec l’entrée des distributeurs dans l’interprofession, ce qui permettra, indique Damien Lacombe, de travailler sur un certain nombre de sujets comme la transparence, certes, mais aussi le gaspillage, l’amélioration de la supply chain et surtout, les nouvelles attentes de consommateurs. Parallèlement, « l’engagement de Coop de France Métiers du Lait sera extrêmement fort pour pousser cette dynamique au-delà des clivages habituels », indique le président de l’organisation. À travers le plan de filière, France Terre de Lait, les coopératives veulent actionner plusieurs leviers de valorisation de la production française : à l’export, en mettant en avant la gastronomie, la diversité des produits, et l’image française de sécurité sanitaire, en dépit de l’affaire Lactalis, négative à court terme, mais qui a généré un renforcement des procédures « dont il faut se servir pour communiquer encore plus fort », estime Damien Lacombe. Autre levier en matière d’image, rappeler au consommateur français la réalité des exploitations laitières françaises, qui restent à taille humaine avec une moyenne de 60 vaches par ferme, mais qu’il faut rendre plus performantes. Des atouts qui devraient permettre de valoriser 25 milliards de litres de lait par an, destinés à répondre à une demande mondiale qui reste en croissance avec +2 % annuels.

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