De la pluie à saturation ? Pas vraiment, répond Météo-France
Malgré les pluies quasi diluviennes qui ont succédé en fin d’année à une arrière saison douce et sèche, les sols profonds n’ont a priori pas encore reconstitué complètement leurs réserves.
Des précipitations record en fin d’année...
Le retour des précipitations fin octobre-début novembre 2011 a commencé à réhydrater les sols superficiels à hauteur de moitié de leur capacité maximale, analyse le directeur du centre départemental de Météo-France, Jean-Pierre Lemarchand. Ce qui a permis d’atténuer la situation de sécheresse remontant à mi-août. “Le mini-déluge généralisé sur le département en décembre, qui a amené un volume doublé par rapport aux références - et plus encore sur les versants ouest de la montagne cantalienne - a véritablement inversé la situation hydrologique des sols agricoles en ce début d’année”, poursuit l’expert. Météo-France a ainsi relevé un cumul de pluies proche de 200-250 mm sur l’Ouest et l’Aubrac, 100 et 60 mm respectivement sur la Planèze et l’Est Cantal et jusqu’à près de 600 mm sur les pentes occidentales du volcan cantalien. Ce qui constitue un nouveau record mensuel tous mois confondus, depuis plus de 30 ans. Des précipitations record qui ont conduit à une saturation dès mi-décembre des sols superficiels (voir graphique 1). “Ainsi, la moitié de la pluviométrie de décembre est partie en ruissellement vers les rivières (soit entre 100 à 150 mm, 30 en Planèze et 450 mm sur les Monts)”, note Jean-Pierre Lemarchand. Et la première semaine de janvier semble jouer le même scénario en prolongeant les intempéries et déversant 60 à 100 mm supplémentaires. Aussi, malgré cette pluviométrie exceptionnelle en fin d’année écoulée, 2011 enregistre un déficit pluviométrique annuel majeur, d’ordre décennal voire bi-décennal estime Météo-France. 2011 s’inscrit donc comme une nouvelle année de sécheresse allongeant la liste de celles qui se sont succédé sur la décennie 2000-2010.
... mais encore quatre à cinq mois de déficit
Au final, le directeur du centre aurillacois juge qu’il manque l’équivalent de deux à trois mois de précipitations. “Une situation aggravée par un excès record d’évaporation de l’ordre de 100 mm, soit un autre mois de précipitations”, complète Jean-Pierre Lemarchand. Trois à quatre mois auxquels il convient d’ajouter encore un mois de pluies non efficaces du fait du ruissellement “vers d’autres pays en aval”. Conclusion pour le météorologue : les sols profonds, au niveau des nappes et captages n’ont probablement pas encore rétabli leur niveau antérieur. Une situation que l’on retrouve globalement à l’échelle de l’Hexagone où le niveau des réserves utiles des sols en eau se situe selon Agreste conjoncture au-dessous de leur niveau normal. Alors, même si chacun aimerait en ce début janvier voir les heures de soleil s’allonger comme celles du jour, la pluie reste encore la bienvenue pour les sols cantaliens.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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