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Dans le Cantal : transmission, installation, une question d’avenir

À Anliac de Laurie, Jean Buchon voit un avenir pour son exploitation avec François Cabanis. Les étoiles se sont alignées pour une transmission réussie entre les deux hommes.

Un groupe de personnes à côté de deux vaches à droite
Le renouvellement des générations dans le Cantal : l’affaire d’un collectif.
© b.parret

À plus de 1 000 mètres d’altitude, la rudesse offerte par ce coin de Cézallier n’est pas pour déplaire à François Cabanis. “Un coin reculé”, c’est ce qu’il cherchait dans sa quête d’une exploitation agricole à reprendre. La neige ? Cet originaire du Gard s’y est habitué lors de ses séjours dans les alpages du de l’Isère et de la Savoie.  À 30 ans, le voilà installé ici dans le Cantal en train de réaliser son rêve d’enfant de devenir un jour agriculteur et surtout producteur de lait. “J’ai toujours voulu traire des vaches”, confie celui qui, plus jeune, issu d’un milieu non agricole, avait eu la gageure de constituer un petit cheptel de quelques bovins au milieu des vignes gardoises.

Essentiel

L’agriculture est le pilier de l’économie cantalienne et une vitalité pour tous les territoires"

À ses côtés, Jean Buchon peut enfin souffler et imaginer la retraite sereinement. Son exploitation d’Anliac de Laurie est aujourd’hui entre de bonnes mains. Et, surtout, il peut continuer de venir sur la ferme voir les vaches, conseiller de manière bienveillante et sans s’imposer à son successeur... lâcher en douceur. Les deux hommes le reconnaissent : le feeling est tout de suite passé entre eux, avec les souhaits de l’un trouvant écho auprès de l’autre et inversement. Mais, l’élément essentiel de l’histoire, c’est que Jean Buchon voulait une installation et non l’option de vendre pour l’agrandissement. Un élément essentiel pour l’avenir du Cantal dans sa globalité.Mardi 18 février, leur parcours commun de cette passation de témoin était présenté comme cela se fait régulièrement dans le Cantal à l’initiative des partenaires de la cession-transmission-installation des exploitations agricoles. Cette communication se faisait jusqu’à présent dans le cadre de la quinzaine de la transmission-installation. Dans le Cantal, un des départements de France qui installent le plus de jeunes agriculteurs, la force de l’exemple est élevé au rang de vertu. “L’agriculture est le pilier de l’économie cantalienne et une vitalité pour tous les territoires, pour reprendre Patrick Escure, président de la chambre d’agriculture du Cantal. Alors, l’installation d’un jeune dans un hameau d’une dizaine d’âmes, ce ne peut pas être anecdotique, c’est essentiel !” L’enjeu est agricole mais va bien au-delà. Le renouvellement des générations est d’ailleurs une priorité de la Chambre d’agriculture depuis des années, des organismes agricoles, des élus, de l’administration. “Nous sommes à un pic dans le potentiel de départs à la retraite et même si nous avons toujours un très bon taux d’installations, celui-ci ne compense pas l’ensemble des besoins”,  présente David Lamat, responsable installation à la Chambre.

“Nous sommes à un pic”

Dans le département, 2 400 chefs d’exploitation ont plus de 55 ans soit 40 % d’un effectif 6 000 hommes et femmes. Cette année, 225 personnes ont 60-61 ans et 210 entre 55 et 60 ans. Ces chiffres devraient ensuite baisser doucement dans les années à venir. “Nous devons tout mettre en œuvre pour passer ce cap. Si le taux de remplacement est de 75 %, ce qui est déjà une performance par rapport à d’autres départements, nous devons viser le un pour un, tant pour le remplacement des chefs d’exploitation que des associés dans les formes sociétaires.” Cela concerne également toutes les productions, bovins lait et viande, porcs, ovins, caprins, cultures, maraichage... Là aussi, faut-il faire correspondre l’offre et la demande avec, dans le Cantal, la prédominance de l’élevage bovin. “Si nous avons de bons résultats et notamment des jeunes, c’est le fruit de toute une profession engagée”, souligne Mathieu Izabel, membre des JA 15. Après la mise en lumière de la production de fromages de chèvres avec une transmission-installation sur la commune de Joursac, le focus portait cette année sur la production bovin lait. Jean Buchon espérait l’installation de son fils, ce qui n’avait pu se faire quelques années auparavant sans l’aide du CTE. Le départ de celui-ci pour une fromagerie de Brioude avait quelque part scellé le sort de cette option. Voyant passer le temps, le chef d’exploitation de Laurie s’est inscrit au Répertoire Départ-Installation (RDI). Il a bénéficié des conseils des services de la Chambre. Plusieurs candidats se sont ainsi présentés à lui mais, sans succès. “Il faut sentir les choses et faire comme on a envie de faire pour ne pas avoir de regrets”, confie Jean Buchon, qui a enfin trouvé le candidat “idéal” avec François Cabanis. “C’est un garçon motivé et travailleur. J’ai questionné François et nous parlions bien des mêmes choses. J’apprécie sa personnalité et sa volonté.” Jean Buchon a mis un logement à disposition de son successeur. Un point également important dans l’arrivée d’une personne non issue de la famille. “Inscrit aussi au RDI, j’ai d’abord cherché en vain dans les Alpes, confie François Cabanis. Le projet dans le Cantal correspondait à ce que je voulais dans un coin qui me plait. Je cherchais depuis deux ans, mon projet était mûr.”

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