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Dans l'antre de Rungis

Le plus grand marché de produits frais du monde, Rungis, a fêté dernièrement ses 40 ans. Un marché qui, au fil des ans, s’est imposé comme une référence par la diversité de son offre et la qualité des produits proposés. Rungis, ce sont avant tout des grossistes, courtiers et sociétés d’import-export dont les clients sont d’abord ceux du commerce de détail.

Ici, la chance, ou plutôt les bonnes affaires appartiennent à ceux qui se lèvent tôt : “6 h 30 du matin à Rungis, c’est déjà bien tard”, commente Francis Lefèvre, secrétaire général de la Semmaris*, qui s’est mué guide du plus grand marché au monde de produits frais pour une délégation de chefs d’entreprises agroalimentaires cantaliennes et de brasseurs parisiens à l’initiative de la Maac, il y quelques semaines.
Et 6h30, c’est déjà trop tard pour le secteur de la marée, le premier à attaquer les transactions à 2 heures du matin, le reste de l’activité se situant entre 3 heures et midi. Une activité qui donne le tournis : 7,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 12 100 salariés, 1 290 entreprises présentes sur 232 hectares aménagés - “nous sommes un peu plus grand que la principauté de Monaco”, s’amuse, F. Lefèvre.
Rungis - qui a fêté ses 40 ans - ce sont aussi 1,5 million de tonnes de produits alimentaires réceptionnés dans un ballet incessant de camions frigos, fourgonnettes... Imaginez : chaque jour deux trains en provenance de Perpignan acheminent sur le site leur cargaison de fruits et légumes, et il faut 3 000 gros porteurs pour alimenter quotidiennement cette antre géante des produits alimentaires.

L’atout premier : une offre pléthorique

Avec parfois des paradoxes : “Le poisson débarqué à 16 heures hier sur le port de Saint-Malo et vendu dans la foulée à la criée est arrivé à Rungis entre 22 heures et minuit. Dès 2 heures du matin, il a pu être acheté par un poissonnier ou un grossiste de Saint-Malo qui peut le mettre sur ses étals à 8 heures ce matin”, s’enthousiasme le secrétaire général. Des kilomètres parcourus en sens inverse qui peuvent interroger. Mais F. Lefèvre est affirmatif : “C’est plus logique : ici, nos clients trouvent de tout, ils n’ont pas besoin de faire le tour de plusieurs fournisseurs.”
L’immense marché de produits frais est composé de plusieurs pavillons : fruits et légumes, produits carnés, produits de la mer et d’eau douce, produits laitiers - traiteurs et horticulture-décoration. Les fruits et légumes, avec 885 000 tonnes (T), dont 51 % importés, génèrent le plus gros chiffre d’affaires (2,8 milliards d’euros). Rungis présente aussi la particularité d’héberger le carreau des producteurs d’Ile-de-France, qui commercialisent ici leur récolte à la caisse et sans intermédiaire.
Second secteur en terme de chiffre d’affaires : celui des produits carnés où transitent 319 000 tones (1/3 sont importées) chaque année, pour moitié de la viande de boucherie et triperie, le reste se répartissant entre viande de porc et volailles-gibiers. Ce dernier pavillon, celui de la volaille, est réputé comme le summum en terme de qualité. “La faune sauvage vient de France bien sûr, mais aussi par exemple de Belgique où la chasse ouvre plus tôt. Cela permet aux acheteurs d’accéder à une offre étalée dans la saison”, précise le représentant de la Semmaris, qui confie que certaines ventes aux enchères ont atteint ici des sommets.

L’âge de la pleine expansion

Quant aux produits laitiers, c’est le secteur le plus “franco-français”, avec 91 % des arrivages en provenance de l’Hexagone. Une situation bien différente dans le pavillon 4 de la marée avec 47% d’importations. Autre secteur phare du Min : l’horticulture avec 31 millions de bottes de fleurs.
De quoi conforter Rungis dans son statut de champion du monde toutes catégories. “Notre stratégie est d’avoir le plus grand nombre de références possibles avec de la qualité, explique F. Lefèvre. Quand vous avez un produit en GMS, vous en avez 10 ici.” Et dans la force de l’âge, le Min ne manque pas de nouvelles ambitions en exportant son savoir-faire à Shangaï, Shengen, Moscou... et avec l’ouverture d’un bureau de représentation à Londres.

*La Semmaris créée en 1965 a pour missions l’aménagement et l’exploitation du Min, la gestion des ensembles immobiliers, la mise en sécurité du site, la promotion du marché...

Qui vend quoi, à qui et où ?

Sur les 1 290 entreprises implantées sur le site à sept kilomètres de Paris, 520 sont des grossistes, 210 des producteurs, 170 des courtiers et sociétés d’import-export, 95 des transporteurs.
Plus de 72 % du chiffre d’affaires global sur le marché est généré par la première catégorie, celle des grossistes. Des entreprises qui ont pour clients le commerce de détail (à 50 %), pour plus d’un tiers de l’activité la restauration hors foyer, la grande distribution ne représentant pour sa part que 15 %.
Les deux tiers des produits sont destinés au marché d’Ile-de-France, 25 % reste en France, 10 % part à l’export.
Les transactions se font encore en grande majorité par vente physique (60 %), le reste sur livraison. Rungis fait aussi figure de référence en terme d’organisation avec un dispositif de caisse centralisée.
Une exemplarité qu’a saluée le Premier ministre François Fillon en visite pour la première fois mardi sur le site, évoquant devant les journalistes “une démonstration du savoir-faire des Français sur la qualité des produits.”

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