Cuma du Puy-de-Dôme : des coopératives « novatrices et durables »
Les Cuma du Puy-de-Dôme sont au nombre de 170, dont 5 qui ont été créées en 2024. Le réseau, plus solide que jamais, n'a plus de légitimité à prouver dans le paysage agricole.
Les Cuma du Puy-de-Dôme sont au nombre de 170, dont 5 qui ont été créées en 2024. Le réseau, plus solide que jamais, n'a plus de légitimité à prouver dans le paysage agricole.

170. C'est le nombre total de Cuma du Puy-de-Dôme. À l'occasion de son assemblée générale annuelle, la fédération départementale a dressé un bilan en faveur de ses structures « novatrices et durables » selon les mots de Gilles Berthonnèche, président.
Cuma du Puy-de-Dôme : un chiffre d'affaires en hausse
Avec un chiffre d'affaires de 7 millions d'euros en 2023 soit 20 % de plus qu'en 2022 ; ainsi que 5,7 millions d'euros d'investissements soit 120 matériels achetés, les coopératives prennent un certain poids économique. Elles occupent également une place toujours plus importante dans bon nombre d'exploitations où elles limitent les hausses inexorables de la charge de mécanisation. D'ailleurs, la fédération des Cuma a enregistré la création de cinq nouvelles coopératives dans le département. « Terminée l'époque où les Cumas étaient considérées comme ringardes. »
Ce modèle d'achat et d'utilisation de matériels en commun est de ce fait largement soutenu par la Région (via les fonds FEADER) et France-Agrimer. Les subventions ont représenté 2,2 millions d'euros en 2024 pour 117 dossiers. Gilles Berthonnèche ne s'en cache pas : « ce soutien est indissociable de la bonne santé économique de nos structures ». Les Cuma n'échappent pas pour autant à la baisse des budgets.
À partir de 2025, chaque coopérative pourra déposer, pour la période 2023-2027, 5 dossiers de demandes de subventions matériel au lieu de 7 initialement. Le montant total des investissements subventionnables sur cette même période sera plafonné à 175 000 € contre 350 000 €. Enfin, si la demande ne concerne pas une nouvelle activité, le taux de subvention de base est divisé de moitié passant ainsi à 15 %.
Les Cuma, des employeurs de main-d’œuvre
Après le matériel, les Cuma se saisissent d'un autre sujet récurrent au sein des exploitations : le recours au salariat. À travers une enquête menée par la fédération auprès de ses adhérents, 70 % d'entre eux témoignent d'une surcharge de travail seulement trois mois de l'année ; en été particulièrement. Le salariat apparaît donc compliqué. Pourtant, 76 % des Cuma interrogées estiment que le recours à la main-d’œuvre les aiderait.
La création d'un groupement d'employeur entre la Cuma et des exploitants agricoles (souvent adhérents) est l'une de ces solutions. C'est d'ailleurs celle qu'a choisie la Cuma Au Bon Fourrage. La coopérative a créé un groupement d'employeurs en 2022 avec trois exploitations pour permettre à leur salarié d'avoir un contrat à temps plein. Deux ans plus tard, un second salarié est embauché.
Pour Thierry Orcière, membre du conseil d'administration de la Cuma et employeur, le groupement a permis de bénéficier d'un soutien administratif mais surtout de « conserver un salarié compétent ». « Le coût de la main-d’œuvre reste, certes important, mais il faut le voir davantage comme un investissement et non plus comme une charge » témoigne l'éleveur.
Dans son rapport d'orientation, la FD Cuma a confirmé travailler encore sur ce sujet en 2025 et notamment pour renforcer son offre de service auprès de ses adhérents.