Cultiver l’herbe : la solution pour affronter le changement climatique
La onzième édition de « l’Herbe de nos montagnes », organisée à Laqueuille la semaine du 28 septembre, a illustré différents raisonnements et apporté des réponses sur la gestion et la préservation de l’herbe face au changement climatique.
La semaine dernière se déroulait à l’Herbipôle-Inrae de Laqueuille, la onzième édition de « l’Herbe de nos Montagnes ». Réalisée conjointement entre les chambres d’agriculture du Puy-de-Dôme et du Cantal, l’Inrae et l’EDE, cette journée tournée vers la ressource herbagère avait le changement climatique pour fil rouge.
Les trois années successives de sécheresse donnent un avant-goût de ce qui attend les éleveurs. Les conséquences de cet épisode (toujours en cours) pèsent sur les exploitations et interpellent « le monde agricole » qui se « remet en question » selon David Chauve. Le président de la chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme a ouvert cette journée technique en rappelant l’intérêt pour les éleveurs de revoir certaines de leurs pratiques. « Notre défi face au changement climatique est de maintenir notre capacité de production. L’herbe se cultive plus que jamais ! »
Peut-on prédire un aléa ?
Les pratiques agricoles sont adaptées à leur environnement pédoclimatique. Le changement climatique a ainsi l’incroyable capacité à balayer ce qui hier encore était la norme. Des températures plus élevées, une évapotranspiration doublée et des pluies plus éparses… voilà ce qui oblige les agriculteurs à revoir leur système. L’adaptation est le pilier de la résilience agricole de demain. Néanmoins, est-il possible d’adapter un système aussi complexe que celui d’une exploitation agricole, à un climat futur dont on sait encore si peu de choses ?
Pascal Carrère, de l’unité mixte de l’écosystème prairial à l’Inrae, s’est posé cette question en essayant de définir quels pourraient être les aléas de demain. « Par définition, un aléa est un événement imprévisible qu’il soit d’ordre climatique (gelées tardives, sécheresses…) ou biologique (espèces invasives, risques sanitaires…). Ce qui est certain en revanche, c’est qu’aucune exploitation agricole ne subit le même aléa et ne ressent sa gravité de la même manière. Néanmoins, même si certains éléments sont incertains, il faut travailler (la recherche, la science, l’agronomie… NDLR) à diminuer la vulnérabilité des systèmes. » Selon le chercheur, le changement climatique aura certes des effets négatifs sur la production mais pourrait tout aussi bien avoir « des effets avantageux » dont il est possible de tirer profit.