Contre la FCO et la MHE, vaccinez !
Alors que les animaux rentrent à l'étable, les éleveurs s'interrogent sur la vaccination de leurs cheptels contre la FCO-3, FCO-8 et MHE.
Alors que les animaux rentrent à l'étable, les éleveurs s'interrogent sur la vaccination de leurs cheptels contre la FCO-3, FCO-8 et MHE.
Vacciner, tel est le mot d'ordre lancé par une majorité de professionnels pour tenter d'endiguer la progression des pandémies qui ont décimé voire déciment encore nos élevages. FCO-8, FCO-3, MHE… après l'hécatombe de cette fin d'été, (la Haute-Loire a perdu près de 10% de son cheptel ovin en 3 mois, et ce n'est pas fini…) chacun se pose la question de la protection de son troupeau en ovin comme en bovin. Et les réponses ne sont pas si évidentes.
Selon Emmanuel Garin, vétérinaire de GDS France, dans une interview accordée à nos confrères de Réussir Bovins Viande d'octobre 2024, "le premier conseil porte sur la vigilance ; il s'agit d'observer deux fois par jour, matin et soir, ses animaux pour détecter le plus tôt possible d'éventuels symptômes qui sont les mêmes pour la FCO-3 que pour la FCO-8 et leur cousine germaine la MHE. Et en cas de détection, il ne faut pas attendre une demi-journée pour prévenir son vétérinaire".
Le bon sens nous fait dire que cette règle s'applique à tous les troupeaux et en toute saison.
Vacciner dès que possible…
Le spécialiste prône également "la vaccination dès que possible". "C'est "fondamental pour réduire l'impact clinique des sérotypes 3 et 8 de la FCO et de la MHE". Il ajoute qu'il n'y a "aucune protection croisée entre la FCO-3, la FCO-8 et la MHE ; les bovins peuvent déclarer les 3 maladies successivement". De même du côté des professionnels du département, même discours. Yannick Fialip président de la Chambre d'agriculture parle "d'engagement collectif" pour enrayer ces maladies. Et d'ajouter que des financeurs vont mettre la main à la poche pour indemniser les pertes et aider les éleveurs à recapitaliser, "sous condition de vaccination".
Cela étant dit, qu'en est-il de la disponibilité des vaccins, de leur coût, et des règles commerciales. Pour la FCO-8, sérotype présent en Haute-Loire et responsable de grosses pertes sur les élevages altiligériens, il n'y a actuellement plus de vaccins unidoses disponibles en France et celui en double injection coûte 8 euros. FDSEA et JA travaillent d'arrache-pied pour que ce vaccin unidose soit à nouveau disponible et qu'il soit pris en charge.
Pour la FCO-3 -pas encore présente sur le département mais un cas a été avéré en Ardèche- le vaccin est disponible et gratuit. Les professionnels incitent donc les éleveurs à vacciner pour protéger leurs troupeaux au plus tôt, en fonction des systèmes d'élevage. Bémol, pour la commercialisation des animaux vers l'export, une certification est exigée. La vaccination doit donc être faite par un vétérinaire, et l'acte n'est pas gratuit. Si c'est l'éleveur qui vaccine, on lui demandera une PCR qui elle est payante.
Pour la MHE, les deux tiers sud-ouest de la Haute-Loire (185 communes au sud d'une diagonale allant de La Chaise-Dieu aux Vastres), sont en zone vaccinale avec prise en charge du vaccin par l'État. La profession incite les éleveurs à vacciner massivement, a minima dans cette zone de gratuité et de disponibilité des vaccins.
En conclusion, il appartient à chacun de faire ses propres choix pour protéger ses animaux et éviter de vivre des situations dramatiques comme l'ont vécu certains éleveurs ovins ces derniers mois. Mais selon GDS France, "la vaccination est à envisager comme un moyen essentiel de prévention".
La vaccination réduit ou empêche la virémie
Suivant les vaccins, la vaccination réduit ou empêche la virémie, l’apparition de symptômes et la mortalité.
. Vaccins contre le sérotype 3 : réduction des symptômes, de leurs impacts et de la mortalité ;
. Vaccins contre les sérotypes 4 et 8 : protection contre la virémie évitant l’apparition de symptômes et la mortalité ainsi que la contamination des culicoïdes. Un animal vacciné ne peut donc pas transmettre le virus à un autre animal. La protection est donc à la fois individuelle et collective pour le troupeau et le voisinage ;
. Bien que le délai d’acquisition de l’immunité soit de plusieurs semaines, les effets de la vaccination commencent à s’observer moins de 10 jours après la première injection.
En résumé, la mise en place d’une vaccination doit être discutée entre l’éleveur et son vétérinaire pour évaluer la période la plus adaptée de celle-ci pour le cheptel, sachant qu’il est fortement recommandé de la faire le plus rapidement possible au risque qu’elle ne soit trop tardive.