Conseil FDSEA : Les crises : l’agriculture en a connu d’autres, et elle a toujours su repartir !
Une matinée riche en échanges sur les principaux sujets de l’actualité qui ont marqué l’année 2015. Un témoignage a montré que le monde agricole rebondit toujours après une crise.
Réunis en conseil fédéral le 20 novembre à St Paulien, les responsables syndicaux de la FDSEA ont échangé sur les grands dossiers de l’année 2015 avant d’écouter le témoignage d’un ancien directeur de la FDSEA, Georges Assezat, venu évoquer les crises passées et la capacité du monde agricole à rebondir (voir article en bas de page).«2015 a été une année syndicale riche en actions, en revendications et en avancées obtenues», c’est ainsi que Thierry Cubizolles, secrétaire général de la FDSEA, a résumé l’année bientôt écoulée. Après la présentation des grands dossiers qui ont mobilisé l’ensemble du réseau syndical, la parole a été donnée à la salle. Un responsable syndical s’est plaint de la complexité du plan de soutien à l’élevage qui l’empêche de renseigner correctement les agriculteurs de son secteur. Le président de la FDSEA, Yannick Fialip a encouragé les adhérents à organiser eux-mêmes davantage de réunions d’informations sur le plan de soutien avec l’appui de l’équipe de la FDSEA.
Plan de soutien : montez un dossier !
Thierry Cubizolles a déroulé la liste des mesures auxquelles pourraient prétendre les agriculteurs fragilisés par la crise agricole, une sévère sécheresse et la FCO (prise en charge des intérêts d’emprunt dans le cadre du fond d’allègement des charges ; prise en charge partielle des cotisations MSA ; dégrèvement sur la TFNB...). «La balle est dans votre camp. Il revient à chacun d’entre vous de monter un dossier» a indiqué Yannick Fialip. «Mises bout à bout, les mesures de ce plan de soutien vont vous aider. Il ne faut pas passer à côté !» tel est le message que les responsables de la FDSEA souhaitent faire passer auprès des agriculteurs. Les discussions se sont ensuite orientées sur la crise du lait ; «des actions sont-elles mises en place en Europe pour éviter une prochaine crise ?» s’interroge l’un des responsables locaux. Même si les autres syndicats agricoles européens n’ont pas les mêmes visions et objectifs que ceux portés par le réseau FNSEA, «tout le monde se rejoint autour de la nécessité de retrouver un minimum de régulation en temps de crise» note le président de la FDSEA qui affirme d’autre part que l’alimentation ne doit pas être gérée comme n’importe quelle autre marchandise en référence à l’embargo russe qui a causé beaucoup de tort à l’agriculture. Selon le président de la Chambre d’agriculture, Laurent Duplomb, les divergences d’intérêts et les différences de compétitivité entre pays européens nous conduisent «à compter sur des aides directes à l’agriculture plutôt qu’à augmenter le prix d’intervention qui favoriserait les pays les plus compétitifs». Sur le prix du lait, les responsables FDSEA ont rappelé l’intérêt de la table ronde nationale du 24 juillet, qui a permis au prix de se maintenir en partie jusqu’à présent, même si certaines entreprises n’ont pas joué le jeu. Les perspectives devraient toutefois s’améliorer mi 2016, a indiqué Laurent Duplomb.Le président des JA, Anthony Fayolle, a souligné que les opérateurs commerciaux n’étaient pas les seuls responsables de la baisse des prix : «nous avons aussi notre part de responsabilité dans la façon de gérer nos productions... Dans les périodes comme celle-ci, il faut d’abord privilégier une qualité à un volume».
FCO : vaccinez les mères
Sur le porc, même si la situation n’est pas bonne, «un travail a été conduit par la FNSEA en vue de faire monter les prix. Sur la viande bovine, les quelques centimes d’euros que nous avions obtenus ont été perdus avec l’arrivée de la FCO. Cette maladie, qui se transforme en élément de négociation commerciale, a frappé de plein fouet nos élevages ; la FDSEA conseille d’ailleurs, aux éleveurs de bovins qui exportent, de procéder à la vaccination des mères pour éviter le problème des retours d’animaux (broutards, veaux qui développent la maladie...). Si les prix des ovins restent corrects malgré une baisse des cours ces derniers mois, Claude Font, président de la section ovine FDSEA, a confié les difficultés à inclure la production ovine dans le plan d’urgence. Au cours des débats, il a été question de l’élargissement de la région Auvergne à Rhône-Alpes. «Nous veillerons à ce que l’agriculture soit dirigée par des agriculteurs» a affirmé Yannick Fialip.
Véronique Gruber