CONJONCTURE LAIT : Quelle conjoncture pour le marché laitier ?
Entre hausse de la collecte mondiale et maintien de la demande, le marché laitier est plutôt orienté positivement. Le point sur la situation, chiffres à l’appui.
Sur les huit premiers mois de l’annee, la collecte a ete particulierement dynamique en Oceanie et en Europe (+7% en France avec une tendance haussiere qui semble s’attenuer sur octobre).
Hausse de la collecte mondiale et maintien de la demande
Malgre une demande mondiale en produits laitiers qui reste importante, la hausse de collecte a engendre un effritement a la baisse des marches mondiaux. Dans ce contexte particulier, l’embargo russe a agi comme un element declencheur en provoquant une degradation importante de ces marches de commodite. Seule la poudre de lactoserum voit son cours se maintenir du fait de la baisse des fabrications europeennes de fromages.
«Cette periode de turbulence ne doit pas faire oublier que les fondamentaux de l’equilibre offre-demande sont bons et que 3⁄4 de la production française est destinee au marche interieur. Il ne doit donc pas y avoir de discours alarmiste. La conjoncture n’empeche pas les entreprises allemandes de rester optimistes et conquerantes», explique Yannick Fialip, president de la section regionale laitiere Auvergne-Limousin.
Hausse des prix de vente sortie filiere a tenir
La hausse des prix de vente industriels (PVI) liee a la mediation du printemps 2013 a ete consolidee et renforcee depuis mars 2014 (en lien avec l’action box de negociations initiee par la FNPL) sur l’ensemble des produits laitiers. Une evolution positive s’observe egalement sur les produits frais, segment pourtant soumis a des pressions du fait de la surcapacite. En moyenne sur les huit premiers mois de l’annee, les PVI tous produits laitiers confondus ont augmente de 4% par rapport a la meme periode de 2013. «Les acteurs de la distribution française se doivent d’etre responsables et ne pas profiter d’un contexte de strategie de politique internationale pour mettre des pressions abusives sur les entreprises françaises. Toute baisse des prix de vente des industriels est immediatement impactee sur le prix d’achat du lait aux producteurs. La ferme laitiere française a eu un deficit concurrentiel de 20€/1000L par rapport a l’Allemagne en 2013. Il est donc logique que les entreprises françaises, qui n’arrivent pas a suivre le marche quand celui-ci est porteur, compensent la baisse quand celui-ci l’est moins», poursuit le president regional.
Des couts de production qui restent eleves
L’indice IPAMPA (lait de vache) calcule par l’Institut de l’Elevage se situe toujours a un niveau tres eleve. Si le prix du ble baisse il impacte peu le cout de l’alimentation. En revanche le soja plus impactant reste eleve.
JOËL JUERY