«Compensation, prix, technique, l’un ne va pas sans les autres»
Le président de la FNO (fédération nationale ovine), Serge Préveraud, estime le soutien à l’élevage ovin «bien engagé» ; il n’en oublie pas pour autant l’indispensable projet économique. "Les agriculteurs n’ont jamais gagné de l’argent qu’avec les seules aides, mais bien parce qu’ils produisent" souligne-t-il.

Êtes-vous confiant quant au bilan de santé de la PAC ?
Serge Préveraud : Nous n’avons jamais été aussi prêt du but. Nous aurons bientôt tous les éléments en main. Le ministre de l’agriculture ainsi que l’ensemble du syndicalisme horizontal a bien mesuré la problématique ovine, en se positionnant pour un soutien en faveur de l’élevage ovin.
Il était temps…
S.P : L’élevage ovin a toujours été à la traîne. Aujourd’hui, on peut faire repartir l’élevage ovin, à condition d’y mettre des moyens. Autrement dit en mettant la prime à la brebis au niveau de la PMTVA, et en instaurant une prime à l’herbe dans le premier pilier de la PAC.
Ces soutiens seront-ils, à vos yeux, suffisants pour motiver les éleveurs à maintenir ou à s’engager dans la production ovine ?
S.P : Depuis plusieurs années, on constate une forte érosion du cheptel ovin, notamment dans les zones intermédiaires. Des éleveurs ont arrêté, d’autres ont diminué leur effectif, faute d’une rentabilité suffisante. L’élevage ovin est malade, non seulement en France, mais dans le monde entier.
Il lui faut aujourd’hui trouver sa place. Pour y parvenir, il ne faudra pas se contenter d’un seul rééquilibrage des soutiens de la PAC, parallèlement, un projet économique est indispensable. Les agriculteurs n’ont jamais gagné de l’argent qu’avec les seules aides, mais bien parce qu’ils produisent.
Comment, au niveau de la FNO, comptez-vous plancher sur ce projet économique ?
S.P : Nous avons d’ores et déjà engagé un dossier portant sur la reconquête ovine, avec deux cibles, les agriculteurs et les jeunes dans les lycées agricoles. Avec une moyenne de 0,82 agneau produit par brebis en France, nous avons indéniablement des marges de progrès, même si cette moyenne cache de fortes disparités. Il nous faut aller vers la performance, travailler sur les volets génétique, alimentaire et sanitaire. Sans oublier de mieux structurer l’offre, en produisant des agneaux tout au long de l’année, afin de valoriser au mieux notre produit.
Info plus
Le congrès 2010 de la FNO se tiendra courant avril à Clermont-Ferrand. En attendant, l’assemblée générale 2009, se déroulera, le 16 avril, à Paris.