Comment maîtriser les consommations d’énergie sur sa ferme ?
Au sommet de l’élevage, la chambre d’agriculture de la Haute-Loire et l’Idèle ont présenté une conférence sur « la maîtrise de la consommation d’énergie ».
Au sommet de l’élevage, la chambre d’agriculture de la Haute-Loire et l’Idèle ont présenté une conférence sur « la maîtrise de la consommation d’énergie ».
« Les gens se saisissent de la maîtrise de leur consommation d’énergie seulement lorsqu’il y a des crises », ont pointé Thomas Gontier, ingénieur agronome de l’Idèle, et Florent Gagne, de l’équipe énergie de la chambre d’agriculture de la Haute-Loire. « C’est un sujet très fluctuant mais il faut s’en préoccuper tout le temps ».
En 2022, ont rappelé les deux techniciens, des prix hors-norme ont été atteints, à près de mille euros le mégawatt heure. À ce moment-là, tout le monde s’est penché sur sa facture d’énergie pour tenter de la baisser, en essayant différentes pistes dont les nouvelles technologies mises aujourd’hui à disposition.
Et pourtant, ce n’est pas toujours le choix le plus intéressant, ont souligné Thomas Gontier et Florent Gagne. « Il faut d’abord regarder les différentes démarches permettant de maîtriser sa consommation », en l’état. Tout d’abord en diminuant ses besoins en énergie, puis en détaillant son contrat d’énergie pour chasser les lignes inutiles, puis en utilisant aussi l’énergie plus efficacement.
Les économies d’énergie peuvent se réfléchir dès la conception du bâtiment, soulignent les deux techniciens : « en s’assurant que les pièces à chauffer sont au sud, et les pièces froides au nord ». Au quotidien, « nettoyer et ventiler les condenseurs, isoler les ballons d’eau chaude, ou encore penser à couper les circulateurs réchauffeurs d’eau des abreuvoirs en période estivale », sont des petits gestes qui peuvent rapidement faire la différence sur les factures d’énergie.
Selon les chiffres clés de l’énergie 2024, une étude produite par le ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, « la consommation finale d’énergie de l’agriculture et de la pêche s’élève à 52,6 TWh en 2023. Relativement stable depuis 2004, elle baisse de 4 % en 2023 par rapport à l’année précédente. Le bouquet énergétique est dominé par les produits pétroliers (72 %), suivis par l’électricité (15 %), les énergies renouvelables et déchets (9 %, contre 3 % en 2011) et le gaz naturel (4 %). Dans l’agriculture, le gazole non routier (GNR) est le produit le plus consommé. Il est destiné aux tracteurs et engins mobiles non routiers. L’électricité, le gaz de pétrole liquéfié et le gaz naturel sont utilisés principalement pour les bâtiments d’élevage, les serres et l’irrigation.
Des marges de manœuvre existent
« Il n’y a pas besoin de tout révolutionner, mais plutôt de réfléchir à tous les petits gestes du quotidien », notent les deux techniciens.
En élevage, les consommations d’énergie d’une ferme sont liées aux carburants et à l’électricité (consommations directes) ainsi qu’à l’énergie nécessaire pour produire et transporter les intrants (aliments et fertilisants), et pour produire du matériel et des bâtiments (consommations indirectes).
« En termes de consommations totales d’énergie en France, le secteur agricole (3 %) se situe loin derrière le transport (31 %), le résidentiel (31 %), l’industrie (19 %) et le tertiaire (16 %). L’élevage de ruminants représente 44 % des consommations du secteur agricole, soit moins de 1,5 % des consommations énergétiques totales en France », détaille l’Idèle sur son site.
Et pour augmenter ces économies, une fois que l’existant a été passé en revue, il est alors possible d’installer de nouveaux outils pour gagner quelques crans sur une facture. « Par exemple, avec la récupération de chaleur fatale : récupérer la chaleur d’un tank à lait pour chauffer l’eau permet une économie d’énergie entre 60 et 80 % de consommation du chauffe-eau » notent Thomas Gontier et Florent Gagne.
Une économie substantielle pour les élevages laitiers. Quant aux élevages allaitants, d’autres économies tout aussi importantes peuvent être mises en place.