Emploi
Comment faire appel à la main d'oeuvre étrangère ?
Comment structurer en main-d’œuvre les nouvelles filières ? C'est la question à laquelle Agri Emploi 63 essaie de trouver des réponses mais le groupement se heurte à diverses problématiques dont le manque d'attractivité des métiers agricoles.
Comment structurer en main-d’œuvre les nouvelles filières ? C'est la question à laquelle Agri Emploi 63 essaie de trouver des réponses mais le groupement se heurte à diverses problématiques dont le manque d'attractivité des métiers agricoles.
Le besoin en main-d’œuvre dans les exploitations agricoles ne cesse de croître. Entre agrandissement des structures, diminution de la main-d’œuvre familiale, nouvelle organisation de travail et filières en développement, les raisons qui poussent les agriculteurs à employer un ou des salariés, sont diverses. Quoi qu'il en soit, ces offres demeurent trop peu pourvues. Au début de ce mois de mars, le Gouvernement intégrait quatre familles professionnelles agricoles dans le champ des métiers dits en tension afin de faciliter l’emploi de salariés non issus de l’UE. Cependant, le recours à cette main-d’œuvre étrangère n'est pas sans poser quelques difficultés et tout particulièrement dans le Puy-de-Dôme où les productions ne garantissent pas de travaux sur plusieurs mois. Lors de son assemblée générale, le groupement d'employeurs Agri Emploi 63 a invité ses administrateurs, ses adhérents et Éric Calchera, responsable développement de nouvelles filières chez Limagrain, à débattre de ce sujet.
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Main-d’œuvre étrangère, plusieurs barrières
Chaque semaine, Agri Emploi 63 publie plusieurs offres d'emplois pour recruter des salariés à des postes permanents ou temporaires dans différentes filières agricoles. Conducteur/trice d'engins, agent polyvalent en élevage laitier ou allaitant, saisonniers pour la castration des maïs... Ces annonces attendent longtemps, trop longtemps, avant d'être pourvues. Certaines restent même lettres mortes et Agri Emploi 63 n'est pas le seul employeur du secteur agricole à subir un tel désintérêt.
Le recours à la main-d’œuvre étrangère, les agriculteurs l'envisagent de plus en plus. Mais les problématiques sont toutes autres.
Aurélie Clairet, d'Agri Emploi 63 explique: « les saisonniers étrangers viennent en France s'ils ont du travail pour six mois, avant de rentrer auprès de leurs familles ».
Seulement, aucune production puydômoise « même si elles sont mises bout à bout » n'offre ce temps de travail « nous sommes à quatre mois tout au plus (...); les besoins sont très ponctuels ». À cela s'ajoutent les difficultés de logement. Cette problématique contraint déjà les salariés français notamment dans les zones touristiques où les prix s'envolent.
« Tout le monde fait du Airbnb avec la maison de la grand-mère mais personne ne pense au logement de longue durée pour les natifs ou les travailleurs du secteur » accuse Viviane Chomette, adhérente d'Agri Emploi 63.
L'isolement des exploitations agricoles amplifie le phénomène rebutant bon nombre de candidats. Enfin, et non des moindres, le recours à la main-d’œuvre étrangère se heurte à la barrière de la langue, de la culture et de l'expérience.
Pour Mathieu Daim, président de Agri Emploi 63 « le recours à cette main-d’œuvre n'est pas dans nos habitudes (...) il n'en reste pas moins que les premiers à former pour travailler avec des salariés, restent les agriculteurs ».
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