Coeur de gamme, la stratégie de la valeur !
Six mois après le lancement du C½ur de gamme, le compte n’y est pas pour la FNSEA 03 et les JA 03 qui ont convié les Grandes et moyennes surfaces (GMS) à un moment d’échanges pour rappeler les enjeux de cette valorisation.
Cyril Vaussard est directeur de Carrefour à Moulins. Pour lui, le consommateur bourbonnais, souvent amateur de viande, est prêt à payer le prix une viande de qualité.
« C’est au consommateur que revient la décision finale »
L’enseigne de Carrefour a signé, elle aussi, la charte « C½ur de gamme ». Comment évolue sa mise en place dans votre magasin ?
Elle est mise en place dans les rayons traditionnels et dans les rayons de viande en libre-service. Au niveau national, l’objectif est de 50% de « C½ur de gamme » dans ces rayons. C’est déjà le cas dans notre magasin.
Comment différenciez-vous cette viande des autres ?
Pour le moment, nous n’avons pas encore de visuel à notre disposition. A défaut, nous accolons les étiquettes « Élevé en Auvergne » et bien-sûr le logo VBF (Viande bovine française). Identifier ces produits est essentiel car il permet au consommateur de s’y retrouver et de le laisser faire son choix en toute connaissance de cause.
Constatez-vous une baisse de la consommation dans votre magasin.
Non. Mais ici, nos clients sont des « viandards » si vous me passez l’expression. Des gens qui aiment la viande, qui réservent les morceaux issus des bêtes de concours dès semaine à l’avance. Qui sont attentifs à la provenance de la viande. Dès clients qui connaissent les agriculteurs et leur travail. Dans le rayon boucherie « trad », nous affichons le nom de l’éleveur d’où provient la bête de la semaine. et nous avons des acheteurs qui disent « c’est un voisin, un cousin, un ami ... » Ici, à Moulins, nous avons à faire sur ces rayons, a des connaisseurs, des amateurs de viande.
On ne peut pas dire que ce soit le cas partout en France, si ?
Cela fait 28 ans que je travaille en grande distribution en passant dans des villes comme Paris, Lyon ou Marseille. Dans ces grandes villes, les habitudes de consommation ne sont pas les même, on y recherche davantage du produit transformé. Pour autant, il est important d’identifier les produits « C½ur de gamme » dans les magasins pour expliquer aux consommateurs ce qu’ils veulent dire. Encore une fois, à la fin, c’est le consommateur qui décide. Reste à savoir comment on communique sur le « C½ur de gamme » et comment on lui explique que la qualité à un prix.
Le cahier des charges « C½ur de gamme » est-il contraignant pour vous ?
Non, on ne peut pas le dire. Cela concerne des carcasses de minimum 380 kilos en « R = » Pour des bêtes de moins de dix ans et de 340 kilos minimum en « R » Pour des animaux de moins de douze ans.
Pensez-vous que les différentes crises aient eu un effet sur le consommateur ?
Je le pense oui. Mais il faut savoir leur expliquer que la qualité à un prix. Je suis convaincu que les consommateurs sont prêts à payer le prix pour un bon bout de viande et à en manger moins souvent. Les consommateurs sont attentifs aux signaux comme le « C½ur de gamme », à l’image de la brique de lait « C’est qui le patron ! » qui promet une juste rémunération du producteur et qui se vend très bien.
Les responsables de la section bovine de la FNSEA03 et des JA03 ont rencontré les directeurs et chefs bouchers des GMS du département, pour aborder la démarche Eleveurs & engagés et sa mise en place.
A cette réunion, les éleveurs présents ont pu accueillir les responsables des magasins suivants: Intermarché de Moulins, de Souvigny et de Montluçon (La Rontonde), Leclerc de Moulins, Montluçon et Bellenave, les Carrefour Market de Cusset et de Lapalisse, le Carrefour de Moulins ainsi que le responsable du magasin Colruyt de Saint Pourçain.
La FNSEA03 et les JA03, ont rappelé le principe du c½ur de gamme : prix tenant compte du coût de production permettant la répercussion de la valeur à l’éleveur à travers la traçabilité inversée. Les responsables syndicaux ont également abordé le sujet de façon plus technique : bête de moins de 10 ans, avec un poids de carcasse minimum, conformation de carcasse et état d’engraissement de 2 au minimum.
A l’issue de cette rencontre, les responsables ont tenu à rappeler qu’ils s’engageaient à accompagner les enseignes qui se seront engagées dans cette démarche pour faire la promotion du C½ur de gamme.
Enfin, la section de la FNSEA03 et des JA03 est consciente que cela n’est que le début d’un long parcours de vérification des enseignes qui entrent dans le dispositif, mais elle restera vigilante sur sa mise en place et saura agir s’il est nécessaire.