Cinq cantons du département entrent dans la zone de surveillance
La découverte d’un cas de FCO dans le Cher a conduit à l’extension de la zone de surveillance jusque dans le Nord Cantal. Cinq cantons sont pour l’heure concernés.
Dans ces cinq cantons, les mouvements d’animaux ne sont pas interdits, mais soumis à certaines règles, différentes selon qu’il s’agit de les exporter ou de les transférer de la zone de surveillance vers une zone indemne. “L’exportation des animaux n’est pas définitivement interdite, mais soumise en préalable à la validation d’un protocole de surveillance de cheptels sentinelles répartis sur le territoire national”, explique la préfecture dans un communiqué. En clair, deux prélèvements doivent être réalisés à sept jours d’intervalle dans les 32 élevages sentinelles définis sur le territoire des cinq cantons (tous les 15 jours ensuite). Les résultats ne seront donc connus que d’ici 15 jours. “Si la deuxième série d’analyses confirme l’absence du virus dans le cheptel sentinelle, les exportations pourront repren-dre vers l’Italie à partir de ces cinq cantons placés en zone de surveillance”, précise la préfecture. “Les modalités d’application du protocole d’accord franco-italien fixeront les éventuelles précautions complémentaires à prendre avant l’exportation effective à partir de ces cinq cantons”, ajoute-t-elle. Les règles sont différentes pour le transfert d’un animal de la zone de surveillance vers tout autre lieu du département : dans ce cas, l’animal doit être désinsectisé 28 jours avant le déplacement et faire l’objet à l’issue de cette période d’un prélèvement sanguin, dont les résultats sont en général connus deux à trois jours plus tard. Concrètement donc, toutes ces mesures conduisent tout de même à bloquer l’exportation des broutards à partir des cinq cantons pendant 15 jours, et le déplacement d’animaux de ce territoire vers des zones indemnes pendant un mois.
La profession demande des mesures
Or, on est en pleine campagne d’exportation des broutards, que le département écoule au rythme de près de 100 000 têtes par an, essentiellement vers l’Italie, “ce qui représente près de la moitié du chiffre d’affaires de notre agriculture”, relèvent la FDSEA, les Jeunes agriculteurs et la Chambre d’agriculture dans un communiqué. Leurs représentants et le président du Groupement de défense sanitaire ont été reçus lundi matin par le préfet pour faire le point de la situation. “Nous lui avons demandé que le protocole d’accord avec l’Italie soit revu afin qu’il permette d’exporter tout animal indemne de FCO vers l’Italie”, confiaient-ils à l’issue de la rencontre. “En effet, si on peut saluer les efforts faits par la France, le protocole d’accord qu’elle a négocié avec l’Italie se trouve dépassé du fait de la progression de l’épizootie dans le Massif central”, estime Patrick Bénezit, président de la section bovine de la FDSEA et du Berceau des races à viande. Il explique que ce protocole ne libère que 80 kilomètres de rayon autour d’un cheptel reconnu infecté : ils correspondent au périmètre de surveillance et à une partie du périmètre de protection. Mais l’exportation des broutards reste interdite dans un rayon de 70 kilomètres autour du foyer. “Or, une grande partie du Massif central est d’ores et déjà concernée par les zones interdites et de protection”, relève-t-il. “Ce qu’on veut, c’est un protocole basé sur la virologie négative. à savoir qu’on fasse une prise de sang sur tous les animaux et qu’on puisse les exporter si les résultats sont négatifs”, insiste Patrick Bénezit. Une position partagée par les représentants des éleveurs de tout le Massif central : ils l’ont réaffirmé vendredi dernier à Charolles, où près de 3 000 agriculteurs se sont retrouvés autour des éleveurs de Saône-et-Loire, concernés à la fois par une zone de protection et une zone de surveillance (une délégation de la FDSEA et des JA du Cantal y a participé).
Un enjeu économique
“Nous attendons des décisions rapides des pouvoirs publics car, en cas de fermeture prolongée des frontières, les éleveurs n’auraient la possibilité ni de nourrir, ni de loger ces animaux”, écrivent la FDSEA, les JA et la Chambre d’agriculture. Ils ajoutent que “les représentants des éleveurs sont en contact avec les principaux exportateurs pour que les prochains jours se passent au mieux tant au niveau des prix que des volumes d’apports nécessaires”. Ils font valoir que l’avenir des “circuits commerciaux issus de nombreuses années de partenariats entre naisseurs français et engraisseurs italiens”, en dépendent. Le Sommet de l’élevage, qui reste maintenu, sera l’occasion de porter ce message auprès du ministre de l’Agriculture, attendu pour l’inauguration ce jeudi 4 octobre.