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Christophe Jardoux : « Reprendre la main sur la communication »

C’est au sein de la Maison Familiale et Rurale (MFR) de Saligny-sur-Roudon que les représentants de la FNSEA de l’Allier ont décidé de tenir, le temps d’un après-midi, leur congrès annuel.

Les adhérents du syndicat agricole majoritaire de l’Allier étaient aux côtés des partenaires de la profession pour assister, dans les nouveaux locaux de la MFR de Saligny-sur-Roudon, au congrès annuel de la FNSEA de l’Allier.

L’occasion de recevoir Hervé Lapie, secrétaire général adjoint de la FNSEA Nationale, Olivier Petiot, directeur adjoint de la DDT de l’Allier, Cédric Fournier, président des Jeunes Agriculteurs de l’Allier et Richard Moine, vice-président de la Chambre d’agriculture de l’Allier. Ce dernier ayant remplacé le président Patrice Bonnin, retenu par l’Assemblée générale de l’APCA.

Une année 2021 pendant laquelle la FNSEA de l’Allier s’est particulièrement mobilisée, à divers titres et occasions.

Des interventions en milieu scolaire et auprès du grand public

Les élus de la FNSEA de l’Allier sont intervenus lors de la semaine des métiers via l’ANEFA en conviant des demandeurs d’emploi sur une exploitation agricole. Christophe Jardoux, Président de la FNSEA de l’Allier, insistant sur le fait que « depuis plusieurs années, nous souhaitons reprendre la main sur la communication en proposant aux agriculteurs de parler de leur métier et pas d’autres ! Nous devons être présents dans les établissements scolaires notamment, mais aussi dans les établissements agricoles afin d’expliquer ce qu’est une filière, la loi EGalim 2 et bientôt nous évoquerons la nouvelle Pac ».

Des opérations communication qui se sont poursuivies auprès des plus jeunes lors du concours de Montluçon, au printemps, avec l’accueil d’élèves d’écoles primaires. Les explications de Martine Durin : « Cette année, nous avons expliqué aux jeunes comment équilibrer leur alimentation, avec l’appui d’une diététicienne, en leur montrant d’où venait ce qu’il y avait dans leurs assiettes en partant de l’alimentation des animaux jusqu’au produit fini. En effet, ils ont pu terminer cette découverte en dégustant, le temps du déjeuner, de la viande, sous forme de steaks, des légumes de saison et un yaourt. À notre grande surprise, nous avons remarqué que nombreux sont ceux qui ne savaient plus se servir d’un couteau, sans doute trop habitués aux steaks hachés ! Mais, heureusement, avec de l’aide, ils ont véritablement apprécié le goût de cette viande et ils en ont même redemandé ! ». À noter également le grand succès remporté par le forum de l’innovation et de l’emploi au lycée agricole du Bourbonnais, à Neuvy, en partenariat avec le Contrat de Solutions *, avec près de 1 500 visiteurs dont de nombreux élèves de classes de 4ème et de 3ème des collèges de l’Allier. Des actions qui se sont poursuivies à Marcillat-en-Combraille, sur une exploitation, avec l’opération fermes ouvertes, dans le cadre de l’opération « Made in viande » en direction des écoliers mais aussi des parlementaires et élus locaux qui ont été invités à y participer. Notons aussi l’opération « Festi’Ferme », à Montluçon, en direction du grand public et qui a mis en avant les liens qui unissent les céréales et l’élevage en « recréant du dialogue avec les consommateurs permettant ainsi de lever les a priori » complète Martine Durin. N’oublions pas « la Tournée des lacs », au lac d’Allier, à Vichy, qui a permis, là aussi, de répondre aux questions des visiteurs tout comme l’opération « Foodtruck », sur l’aire d’autoroute de Doyet, en vue d’expliquer la traçabilité de la filière viande. Dernière opération en date avec la randonnée « biodiversité » à Saint-Fargeol dans le but de « montrer comment les agriculteurs façonnent et entretiennent les paysages » ajoute Martine Durin.

Une vigilance et une présence de tous les instants

Le syndicat de l’Allier qui était aussi, bien sûr, présent sur le terrain pour défendre la profession agricole. Fin février 2022, c’est devant la centrale d’achat SCACENTRE E. Leclerc, à Yzeure, aux côtés des Jeunes Agriculteurs, que la FNSEA de l’Allier s’est déplacée pour faire entendre sa voix et, plus largement, celle des éleveurs. « L’idée était de faire comprendre aux dirigeants de la GMS d’accepter les hausses demandées face aux hausses des charges comme l’indique la loi EGalim » rappelle Christophe Jardoux. La FNSEA de l’Allier qui s’est également mobilisée devant le tribunal judiciaire de Moulins pour soutenir des éleveurs de porcs de l’Allier attaqués par une association pour avoir pratiqué la caudectomie sur ses animaux. La FNSEA 03 a également souhaité interpeller et échanger, sur une exploitation, avec les candidats aux élections législatives afin de connaître leurs positions sur les sujets agricoles.

À signaler l’appui de la FNSEA de l’Allier lors d’une signature d’un contrat tripartite, dans le cadre de la loi EGAlim 2, à Montluçon, entre l’hypermarché E. Leclerc, les établissements Puigrenier, Feder et Sicagieb consistant en la commercialisation de sept à huit bêtes par semaine.

Un été particulièrement marqué par les importantes chutes de grêle sur le département de l’Allier ayant provoqué des dégâts d’une ampleur qui a conduit à la venue du Ministre de l’Agriculture. L’occasion, pour Christophe Jardoux, d’appuyer sur le fait que « l’administration a véritablement joué son rôle » et que désormais c’est « aux assureurs de jouer le leur » tout en indiquant que, grâce à l’action de l’ensemble des acteurs de la profession « le dossier monté a permis la mise en place de la mission flash et des différentes annonces du ministre depuis l’Allier ».

La FNSEA de l’Allier qui a également organisé sa  rentrée syndicale tout début septembre en conviant  les agriculteurs, les élus, les représentants de l’État et ses  partenaires sur une exploitation agricole afin d’évoquer avec eux les différents sujets et  enjeux syndicaux.

*Le contrat de solutions, c’est 44 partenaires du secteur agricole qui s’engagent pour construire collectivement des solutions concrètes, efficaces, durables et acceptées de tous pour la protection de toutes les cultures et sur l’ensemble du territoire français.

Christophe Jardoux, président de la FNSEA de l’Allier :

« 2022 aura été encore une année riche en évènements, que ce soit climatique, économique et géopolitique. Nous sortons à peine de 2 années post-covid avec toutes les conséquences que l’on connait, qu’il se rajoute un conflit Ukrainien aux multiples conséquences, plus une année climatique bien difficile pour nombre de départements.

Qu’on parle de souveraineté alimentaire, de la nouvelle PAC, de résilience de nos exploitations face aux défis cités en préambule où nous devrons penser à la refonte du système calamités-assurance, tout en reconsidérant la moyenne olympique ainsi que  l’utilisation des cartes indicielles comme la norme unique ?!

En ces temps d’incertitudes j’ose espérer que la raison va regagner notre pays. Il va falloir réellement rompre avec ce modèle de décroissance organisé par les khmers verts.

Les sujets de gestion de l’eau vont être cruciaux pour notre pays, que ce soit pour l’agriculture mais aussi pour l’eau potable. La question du stockage est essentielle. Au niveau économique on a entrevu une explosion de nos charges mais en même temps on a une augmentation inédite de nos prix de vente, bien sûr les flux de trésorerie ne seront pas si simples à gérer mais tout de même cela redonne des perspectives ! C’est essentiel de redonner des couleurs à notre métier si l’on veut attirer les plus jeunes, un des défis majeurs pour la prochaine décennie.

Nous, à la FNSEA 03 et au JA 03 , nous croyons encore à l’avenir de notre métier, qu’on le veuille ou non, manger c’est essentiel ! mais nous voyons aussi que les problèmes environnementaux ne se règleront que par l’innovation et non pas par l’obscurantisme que certains veulent faire prendre au pays. Si nous sommes département pilote du contrat de solutions c’est que nous nous inscrivons pleinement dans cette démarche.»

Hervé Lapie, secrétaire général adjoint de la FNSEA Nationale :

« Au sein de la FNSEA, je suis en charge des sujets environnementaux. Pour nous, les agriculteurs sont source de solutions plutôt que de problèmes. Il faut donc combattre l’idéologie et le dogmatisme. Nous devons trouver une complémentarité sur nos territoires et nous devons remettre les agriculteurs dans cette dynamique avec une administration et des ONG  qui travaillent désormais avec nous. En revanche, avec certains interlocuteurs, le dialogue est parfois impossible à établir. Quoi que nous fassions, ils attaqueront les textes réglementaires et trouveront les failles et les arguments juridiques.

Concernant les aléas climatiques, les outils numériques ne sont pas véritablement efficaces et, le meilleur moyen pour expertiser les dégâts, c’est de se rendre sur le terrain à travers des commissions départementales d’expertises qui fassent foi.

Sachez que je suis également administrateur, au nom de la FNSEA, à l’OFB. Nous ne sommes que deux et faire passer nos messages n’est pas chose évidente. Malheureusement, nous sommes aujourd’hui avant tout dans la répression plutôt que dans la conciliation et l’accompagnement. L’agriculteur a une charge de travail énorme et ne peut pas tout connaître,   il faut que ces contrôleurs s’en rendent compte. Prenons l’exemple des ZNT, une problématique qui a été prise à l’envers. On nous a imposé ces zonages avant de réaliser les études ! Aujourd’hui nous disposons des buses anti-dérives qui évitent toute dispersion mais, malheureusement, ces ZNT sont en place. Les pouvoirs publics ont retenu l’idéologie plutôt que la technique. Le contrat de solutions* que nous avons mis en place prouve que les agriculteurs ne sont pas restés les deux pieds dans le même sabot. Il faut communiquer et faire connaître ce que nous faisons et montrer que la dynamique est collective pour accompagner cette transition agricole. L’important est aussi d’investir en cette direction. Je rappelle que, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, on a demandé à l’agriculture d’assurer l’autonomie alimentaire. Nos parents, nos grands-parents y sont parvenus. 70 ans après on s’en souvient à peine. Lors de la Covid, les filières agricoles et agroalimentaires ont, là aussi, relevé le défi. Aujourd’hui, avec le contexte géopolitique, nous sommes fragilisés, à nouveau. N’oublions pas les fondamentaux. D’ici à 2025-2030, il nous faudra des lois d’orientation qui refixeront le cap sur les sujets alimentaires, énergétiques, la biodiversité et le climat en repartageant ensemble un véritable projet ».

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