Chasse - Sécurité : chasser l'approximation
Après les ouvertures anticipées au chevreuil et au sanglier, place à l'ouverture générale de la chasse, dimanche 11 septembre à 7 heures. Plus que jamais, la sécurité doit guider la pratique.
affichée par la Fédération départementale des chasseurs du Cantal, incarnée directeur et président.
I l y aura un avant et un après 19 février 2022. Ce jour-là, un accident de chasse fait une
victime en territoire cantalien. Un véritable électrochoc qui a fait prendre conscience aux pratiquants combien la sécurité, "priorité absolue" prônée par la Fédération départementale des chasseurs depuis des années, est à prendre au sérieux. La baisse du nombre de permis réclamés cette année (4 966 au 26 août au lieu de 5 294 à la même date un an plus tôt) est certainement multifactorielle, mais impossible d'occulter que cet évènement a pu y contribuer.
Formations initiales et continues
Certainement la même raison qui explique que bien davantage de chasseurs du Cantal soient inscrits à la formation "sécurité en battue", organisée sur le parc dédié de Cros-de-Montvert à destination des chefs de ligne, des responsables de battue et de tous ceux qui sont inscrits par les présidents des associations locales de chasse agréées (Acca). "Les participants apprécient cette piqûre de rappel et admettent voir les choses différemment", constate le président de la Fédération départementale, Jean-Pierre Picard.
Quant à la formation décennale obligatoire - et elle aussi directement liée à la sécurité - elle a été dispensée en présentiel à Aurillac (45 participants) et le sera prochainement à Mauriac et Saint-Flour. Mais il est également possible de valider cette formation par Internet, via un module de questions formulées en ligne (371 validations). Il y a fort à parier que les inscriptions vont aller bon train (pour éviter d'éventuels problèmes avec les assurances, par exemple), car il reste près de 7 000 chasseurs potentiels qui doivent/devront y passer d'ici dix ans.
Et les investissements continuent au centre cynégétique de Cros-de-Montvert, avec un équipement opérationnel dès le printemps prochain : un "tunnel de tir". En réalité, une tranchée ouverte servant à ajuster finement la précision d'une arme de tir, car chacune - même neuve - doit être réglée en fonction de son utilisateur.
Dans le nouveau schéma départemental cynégétique
Une sécurité accrue sur le terrain passe évidemment par des règles de plus en plus strictes, édictées dans le tout nouveau schéma départemental cynégétique qui vient d'être validé par les services de l'État. "Nous avons été et serons encore des précurseurs : nous avons souvent pris les devants avec des initiatives reprises plus tard sur le plan national", tient à préciser le président, Jean-Pierre Picard. Son directeur, Arnaud Sémeteys, illustre par quelques nouvelles mesures applicables dès la saison qui s'ouvre : "C'est par exemple l'adoption de la casquette ou du brassard fluo orange obligatoire ; pas d'arme chargée transportée à la bretelle ; l'obligation de savoir calculer une zone de 30° pour savoir où on peut tirer ; interdiction de tirer à l'intérieur de la traque ; ne pas se déplacer une fois posté ; etc." Forcément, quelques évidences, mais qui, posées noir sur blanc, ne tolèrent aucune dérogation à ces règles sécuritaires.
Sensibilisation à l'espace naturel
Ce document est un outil partagé avec la profession agricole et les forestiers, mais également avec les autres utilisateurs de l'espace naturel. La Fédération des chasseurs invite à ce titre les organisateurs d'événementiels (trail, VTT...) à les contacter pour prévenir des parcours et des dates, afin que l'information soit transmise aux Acca des territoires concernés qui pourraient, ce jour-là, éviter de chasser à proximité.
Enfin, les chasseurs du Cantal entendent bien démontrer leur attachement à la biodiversité. Un parcours pédagogique ouvert aux scolaires et au grand public - dans lequel on ne parlera pas de chasse ! - ouvrira prochainement. En outre, l'enveloppe de 300 000 EUR environ, promise par la Région, servira à la plantation de haies (qui abritent le petit gibier), au suivi des espèces, à la valorisation de la venaison par des circuits courts... Et bien entendu à la sensibilisation et la formation à la sécurité. Toujours le dossier en haut de la pile.