Chasse : les fenaisons tardives ont eu un impact positif sur la reproduction du gibier
La chasse au sanglier et au chevreuil a profité d'une ouverture anticipée. La plupart des autres espèces sont chassables à partir du 14 septembre, hormis cerfs et biches (18 octobre).
Dimanche 14 septembre, c'est l'ouverture générale de la chasse. Une nouvelle saison qui s'annonce comme "un grand cru", selon Jean-Pierre Picard, président de la fédération des chasseurs du Cantal : les espèces ont vu leur reproduction protégée d'une part, par un hiver doux et court, et d'autre part, par des fauches tardives... Le pic de reproduction ayant lieu avant la fauche. C'est particulièrement vrai pour le chevreuil, le lièvre ou certains oiseaux. De fait, pour cette saison 2014/2015, la plupart des espèces chassables voient leur plan de chasse profiter d'une attribution supérieure à celle de l'an passé.
Des attributions en hausse
Ainsi, 2 194 cervidés pourront être tirés (2 147 lors de la précédente campagne), sachant que le cerf s'avère bien plus présent dans l'Est du département. Le chevreuil poursuit une légère progression avec une attribution de 4 823 animaux (4 775 en 2013), mais globalement les effectifs semblent stables. C'est également le cas du chamois, qui colonise petit à petit des zones plus basses que celles sur lesquelles on avait l'habitude de le voir ; 232 pourront être tirés (226 l'an passé). Le mouflon, s'il poursuit une progression d'effectif, reste cantonné sur l'ensemble du massif ; le plan de chasse autorise 232 prélèvements (195 en 2013). "Difficile d'évaluer la situation chez le sanglier", admet la Fédération des chasseurs. Car aucun suivi spécifique n'est réalisé, si ce n'est le suivi des dégâts et naturellement le tableau de chasse. Celui-ci est en baisse avec 20 % de prélèvement en moins, soit 2 007 sangliers tués en 2013/2014(2 371 en 2012/2013). "Le lièvre semble revenu, affirme Jean-Pierre Picard, conforté dans ses propos par les techniciens qui constatent une excellente reproduction, des levraux présents en nombre sur tout le département et peu de cas de maladies signalés. Déjà, l'an dernier, le tableau faisait état d'une nette hausse, passant de 2 368 à 2 551 lièvres abattus. Moins de lapins en revanche (424 collectés l'an dernier), notam- ment en raison de petits noyaux impactés par des épisodes de maladie hémorragique (VHD). Le suivi des marmottes - espèce chassable que personne ne tire ou presque - fait état de 360 individus observés pour une quarantaine de colonies sur les monts du Cantal et le Cézallier.
Le renard, ce nuisible
Le classement "nuisible" du renard, valable pour une période de trois ans, sera réétudié en fin d'année. Il devrait logiquement être reconduit. Les populations étant bien présentes avec des niveaux de densité qui peuvent être très importants dans certains pays de chasse. Le pic récemment observé inquiète. Des populations importantes de blaireaux sont également constatées. Mais là, il s'agit d'un animal chassable protégé par convention, avec - et c'est un paradoxe - une interdiction de le chasser de nuit, alors que ses moeurs sont nocturnes. "Grâce à une campagne de sensibilisation sur les communes, et une meilleure connaissance de leurs habitudes, on obtient quelques résultats", précise le président Picard. Chez les oiseaux, les nichées de perdrix sont "correctes en nombre" et signalées dans tout le département. Bonne reproduction sur les quelques observations du faisan, en particulier dans les secteurs du Barthounet et de la Truyère. Belles nichées de canards sur les plans d'eau de l'Est cantalien, principalement de colverts. Des mouvements migratoires ont été signalés sur les tourbières de Planèze et du Nord-Cantal depuis le 10 août. Conditions de reproduction satisfaisante chez les bécasses, observées par l'ONCFS de Nantes, qui rentrent de migration en Russie, où le prin- temps fut plus chaud et moins humide que dans nos contrées."Conditions excellentes" pour lesbécassines, se réjouit la Fédération cantalienne des chasseurs, qui note de beaux arrivages dans le départe- ment depuis les premiers jours d'août. Le pigeon ramier est, quant à lui, en voie de sédentarisation (2 500 oiseaux prélevés l'an dernier), avec un gibier d'ouverture en nette progression sur les secteurs ayant conservé des chaumes de céréales. L'ouverture 2014 est jugée "prometteuse" car encore de nombreux oiseaux étaient signalés en août, ainsi que des regroupements importants de jeunes dans les chaumes. Ce qui satisfait particulièrement Jean-Pierre Picard cette rentrée, c'est le retour prometteur là encore - et attendu - de la caille des blés. "On n'en voyait plus depuis longtemps !", sourit-il. Effectivement, beaucoup de ces oiseaux chanteurs étaient signalés en juin, juillet, voire début août. Pas mal d'oiseaux déjà levés lors des premières moissons sur l'Est du Cantal. La fédération rassure les chasseurs du Cantal sur l'aspect prophylactique, puisque les analyses réalisées par le laboratoire départemental sur les animaux retrouvés morts, n'engendre pas d'inquiétude d'ordre sanitaire.
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