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Chambre d’Agriculture : Un plan d’Accompagnement pour les exploitations de Haute-Loire fragilisées

La session de la Chambre d’Agriculture du 19 septembre a essentiellement porté sur les conséquences de la crise agricole sur nos exploitations et sur les solutions à apporter.

Proposer un accompagnement spécifique des exploitations de Haute-Loire fragilisées par la crise agricole, c’est ce qu’envisage la Chambre d’Agriculture en partenariat avec Cerfrance Haute-Loire et avec le soutien d’autres OPA et collectivités.Ce lundi 19 septembre, au cours de la session ordinaire, une étude portant sur 1 805 entreprises agricoles a été présentée faisant ressortir la réalité des situations des exploitations altiligériennes. Cette étude a servi de base à une réflexion pour proposer aux agriculteurs en difficultés un accompagnement individuel. Invitée à cette session, Émilie Bonnivard vice-présidente du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, un moment rejointe par son président Laurent Wauquiez, était là pour assurer les responsables Chambre d’Agriculture du soutien et de la participation de la Région à ce programme d’aide spécifique.Dans un premier temps, Estelle Naud de Cerfrance Haute-Loire a présenté les résultats de l’étude en chiffres. Elle précisait d’abord que «cette étude a été réalisée à partir d’un échantillon de 1 805 exploitations situées en Haute-Loire, toutes productions confondues». L’objectif était d’évaluer la capacité de résistance de ces entreprises agricoles à partir d’un scoring. Deux grands types d’indicateurs ont été étudiés. D’abord des indicateurs de fonctionnement économique qui permettent d’évaluer la viabilité de l’entreprise (capacité à libérer du revenu, potentiel d’autofinancement et poids des annuités sur l’excédent brut d’exploitation). Les autres indicateurs de bilan permettent de juger de la situation financière (dépendance financière vis à vis des partenaires, capacité de l’exploitant à payer sa dette à long terme, trésorerie nette et délai de paiement moyen des fournisseurs).


422 exploitations fragiles

Ces critères analysés ont permis de classifier les exploitations autour de 4 axes. Ainsi il ressort que 44 % de ces 1 805 exploitations, soit 792, ont une situation économique et financière saine, et dégagent en moyenne un revenu disponible par UTH de 23 469 €. À l’inverse, 23 % des exploitations (422) cumulent des déficits de fonctionnement et de trésorerie ; elles sont véritablement dans le rouge avec un déficit de - 3 979 € de revenu disponible/UTH. Pour les autres, 29 % affichent une situation économique déséquilibré et seulement 4 % une situation financière difficile.Le président de la Chambre d’Agriculture a commenté ces chiffres, en soulignant qu’ils portaient sur la comptabilité 2015. «Sachant que 2016 est pire que 2015, nous savons pertinemment que le nombre d’exploitations en difficultés va augmenter». Estelle Naud a par ailleurs souligné qu’en comparant 2014 à 2015, on a noté qu’une exploitation sur 4 a vu sa situation se dégrader.Une fois ces chiffres sortis, le groupe de travail s’est penché sur les raisons des difficultés observées par les 422 exploitations fragiles. Quatre grandes familles de problématiques ont été identifiées : la productivité pour 22 % des exploitations, la technicité pour 47 %, les frais de structures pour 21 % et l’endettement pour 9 % seulement. La Chambre d’Agriculture s’est alors appuyée sur cette étude pour proposer des solutions individuelles.


Vers un plan d’accompagnement

Laurent Duplomb a clairement dit que la priorité numéro 1 était le groupe de ces 422 exploitations en grandes difficultés. De ce groupe, il ressort que 9 % sont dans une situation telle que leur pérennité est engagée. Le Président propose alors de les accompagner à travers le dispositif AgriDiff, pour permettre à ces exploitants de sortir de l'agriculture. Pour les autres la Chambre et Cerfrance mettent en place un plan d’accompagnement, basé sur le volontariat, avec des rencontres, un diagnostic à faire partager, un plan d‘actions à mettre en place, un suivi, l’intervention le cas échéant d’autres partenaires (banques…) et un bilan intermédiaire. Laurent Duplomb insiste sur la «volonté» de l’agriculteur qui devra s’engager et participer financièrement à ce programme.Ce plan d’accompagnement ne concernera pas seulement les exploitations les plus en difficultés. Celles qui présentent une situation économique ou financière déséquilibrée pourront également entrer dans ce dispositif pour passer un cap, et surtout éviter de tomber plus bas.Ce programme d’accompagnement a un coût, de l’ordre de 500 000 €, et c’est pourquoi la Chambre s’est tournée vers le Conseil Régional, le Conseil Départemental, et vers l’État voire d’autres partenaires pour les aider à le financer. Message bien entendu par Laurent Wauquiez et Émilie Bonnivard, comme par Michel Joubert représentant le président du Département ou encore le Secrétaire général de la Préfecture représentant l’État.Et Laurent Duplomb de conclure «Notre programme est un peu courageux, car on s’est engagé auprès des agriculteurs à leur apporter des solutions». Mais de l’avis de tous la situation est telle, qu’il est essentiel d’agir.

Suzanne Marion

Quelques jours avant : La filière agricole solidaire des exploitants face à la crise

Le 14 septembre, la FDSEA et les JA ont rassemblé les OPA de Haute-Loire afin de réfléchir aux solutions envisageables pour aider les agriculteurs à passer la crise.

Alors que la crise n’en finit pas de durer et que la situation des agriculteurs s’aggrave de mois en mois depuis bientôt 2 ans, la FDSEA et les JA ont souhaité réunir l’ensemble de la filière agricole du département, à la fois pour partager l’analyse de cette crise mais aussi échanger sur les solutions que chacun peut apporter, à son niveau, pour aider les exploitants à passer ce cap difficile, et montrer que l’ensemble de la filière agricole est solidaire des exploitants. Ainsi, le 14 septembre dernier, près de 50 personnes représentant de nombreux organismes (OPA, entreprises de l’aval, fournisseurs…) ont répondu présentes à l’invitation.

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