« C'est une entrave au développement agricole »
En Lozère, dix-neuf dossiers ont été refusés au dernier appel à projets du plan de compétitivité des exploitations agricoles. Ils restent éligibles au prochain. Vont-ils pouvoir aboutir sachant que d'autres dossiers vont se retrouver prioritaires ?
Chambre d’agriculture, FDSEA et JA de Lozère demandent à la grande région de doter les appels à projets d’une enveloppe suffisante, pour soutenir davantage les agriculteurs qui investissent. Cinquante dossiers ont été présentés au premier appels à projets courant de janvier à mars, représentant plus de sept millions d’euros d’investissement hors taxes uniquement pour le département. Dix-neuf ont été reportés par manque de crédit. C’est le système de points qui en cause. En grossissant un peu le trait, vous êtes jeune agriculteur en AB. Votre projet a toutes les chances d’aboutir. Auparavant, les dossiers étaient traités au fil de l’eau. Le plan de développement rural 2015-2020 a instauré un système de points, « même si ces dossiers sont valables, ils ne seront jamais en haut de la pile, les agriculteurs font les frais de la réforme territoriale, estime Julien Tufféry, président des Jeunes agriculteurs. Carole Delga nous a promis un plan Marshall pour l’agriculture. Que les discours soient en phase avec les actes. » Même sentiment du côté de Christine Valentin, présidente de la chambre d’agriculture, « ces appels à projets ont laissé rêver les gens. Ne pas être prioritaire sur un premier appel n’est pas encore trop grave. Se retrouver rejeté du système est plus grave. C’est une entrave au développement agricole. La même enveloppe risque d’être reconduite et nous allons au-devant des mêmes problèmes. Un bâtiment qui n’est pas fonctionnel ne permet pas de travailler dans de bonnes conditions, il est aussi difficilement transmissible. Il manque entre 1,5 million et deux millions d’euros pour évacuer l’ensemble des dossiers. » Au deuxième appel à projets, la Lozère a déposé vingt-six dossiers supplémentaires : quatre millions d’investissement et un besoin en subventions de 1,5 million d’euro.
La suite dans le Réveil Lozère, page 4, édition du 9 juin 2016, numéro 1363.