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« C'est lui ou nous »

Lundi 26 septembre, une manifestation contre le loup a été organisée à Mende par la FDSEA et les JA. Un moyen pour les syndicats de maintenir la pression sur les pouvoirs publics, pour que la question du loup avance, alors même qu'un comité grands prédateurs se tenait à l'espace Georges Frêche, avec le préfet Celet en visoconférence, préfet référent du plan national loup.

Lundi 26 septembre, une manifestation contre le loup a été organisée à Mende par la FDSEA et les JA. Un moyen pour les syndicats de maintenir la pression sur les pouvoirs publics, pour que la question du loup avance, alors même qu'un comité grands prédateurs se tenait à l'espace Georges Frêche, avec le préfet Celet en visoconférence, préfet référent du plan national loup.
Lundi 26 septembre, une manifestation contre le loup a été organisée à Mende par la FDSEA et les JA. Un moyen pour les syndicats de maintenir la pression sur les pouvoirs publics, pour que la question du loup avance, alors même qu'un comité grands prédateurs se tenait à l'espace Georges Frêche, avec le préfet Celet en visoconférence, préfet référent du plan national loup.
© Marion Ghibaudo

À la fin d'une après-midi particulièrement tendue, les 200 agriculteurs mobilisés contre le loup ont pu entendre de premières avancées sur un dossier particulièrement complexe. Un tir de prélèvement devrait être accordé prochainement dans le massif de la Margeride, a annoncé le préfet de Lozère Philippe Castanet, au sortir du comité grands prédateurs, et l'intervention des lieutenants de louveterie dans le parc national des Cévennes, acté. Un tir de prélèvement qui devrait être signé rapidement mais qui n'a pas satisfait les agriculteurs sur place : selon ces derniers, « un seul tir ne suffira pas ». Quant aux lieutenants de louveterie qui seront à nouveau mobilisés sur le terrain, après leur exceptionnel engagement de cet été sur le terrain, pour protéger les troupeaux aux côtés des agriculteurs, cinq lunettes à visée nocturne spécifiques leur seront fournies. Parmi les autres annonces à retenir : à plus long terme, une brigade d'aide-bergers devrait être mise en place pour soutenir les éleveurs en estives, notamment.
Réunis en commission permanente, les élus départementaux ont voté une motion de soutien aux agriculteurs, à l'unanimité : « le département de la Lozère, comme aménageur du territoire, réitère son appel, comme lors de la commission permanente du 9 février 2018, à une modification des textes protégeant le loup afin d'accompagner le monde agricole et à l'impérative nécessité de prélever des individus ».

Une situation explosive
« Je suis installée depuis dix ans au Pont-de-Montvert », a relaté Perrine Runel-Galzin au micro, devant la foule assemblée. D'une voix calme, elle a rappelé la terrible chronologie de son été meurtrier : « une première attaque le 25 juin, puis deux autres jusqu'au 27 août ». Retrouvant même certaines de ses brebis « éventrées devant le gîte que nous exploitons ». Le troupeau de brebis qu'elle vient de reprendre, c'est son père qui le lui a transmis en 2022. « Il ne pensait pas que cette reprise commencerait par des attaques de loups », soupire-t-elle. Son troupeau est composé de 110 brebis et agneaux, « enfin, avant les attaques », se reprend-elle. Désormais, elle a 75 brebis, dont deux à l'infirmerie, qu'ils essaient de soigner malgré les larges lacérations dont elles ont été victimes.
Les syndicats ont rappelé que la situation « n'était plus tenable » pour les agriculteurs locaux, qui ont subi « de trop nombreuses prédations durant l'été ». Certains comptabilisant, sur leurs exploitations, plus d'une dizaine d'attaques. Le massif de la Margeride a, cette année, été particulièrement touché, sans oublier les problèmes sur le mont Lozère, qui est au coeur du parc national des Cévennes. Les organisations professionnelles demandent donc à ce que soient « prélevés les loups qui attaquent nos bêtes ».
Mickaël Tichit, président de la section ovine de la FDSEA, et victime de plus de dix attaques sur son troupeau, a, lui aussi, livré un témoignage plein d'émotion. « Je n'ai pas craqué de tout l'été ; le seul moment où j'ai craqué c'est quand ma fille, à la sixième ou septième attaque m'a dit, « papa, tu l'as mal gardé le troupeau, hier au soir » ». Son récit a retracé un été où le sommeil a été fuyant et par à-coups, où les gardes de troupeau se sont enchaînées, « mais le loup réussissait à nous attaquer entre deux changements de garde », et où le ras-le-bol le disputait au désespoir. « Quand il y a eu les premières alertes en 2012, je m'y étais préparé que je serai attaqué un jour. Je le savais que ça allait arriver », a-t-il doucement souligné, en tenant fermement à la main « la cloche de la dernière brebis qui a été tuée ».
Si les agriculteurs, réunis à partir de 14 heures sur la place du foirail, ont commencé leur manifestation dans le calme, avec le soutien de nombreux élus locaux, départementaux, et celui du député Pierre Morel-à-l'Huissier et de la sénatrice Guylène Pantel, écharpes officielles en bandoulière, la situation a rapidement dégénéré. Quelques affrontements avec les policiers ont eu lieu et un grand brasier (pneus, bûches et laine de mouton) allumé sur la place du foirail.
Un nouvel appel à mobilisation a par ailleurs été lancé pour ce vendredi 30 septembre, au mont Mouchet, à partir de 14 heures.

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