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C’est à l’ensilage et à l’enrubannage que tout se se joue

Cette année, la thématique du challenge qualité du lait organisé par le CIL de Lozère porte sur les butyriques. Trois journées techniques étaient proposées du 25 au 27 novembre. L’occasion d’aborder la problématique sous plusieurs angles lors de visites d’élevage.

D’où viennent les butyriques ? Et comment les limiter ? Ce sont des questions que se posent les éleveurs laitiers car la maîtrise des butyriques est un enjeu important pour la paye de lait, d’où l’intérêt d’obtenir de bons résultats. Pour cela, il est possible de jouer sur plusieurs leviers, c’est en tout cas ce qui est ressorti de la visite effectuée au Gaec Fabrèges, à Chirac, vendredi 27 novembre. Éric Forestier, l’un des associés a présenté son exploitation : un cheptel montbéliard (90 % du troupeau est conduit en race pure) avec, en moyenne cette année, 69 vaches laitières et 101 génisses réparties dans des catégories d’âges allant de zéro à plus de deux ans ; sans oublier trois mâles. S’agissant du foncier, la surface agricole utile fait 245 hectares majoritairement répartis en surfaces pastorales, en prairies temporaires et permanentes. La moyenne annuelle du contrôle laitier est sortie à 8 068 kilos par vache. Par ailleurs, les aménagements ont évolué au fil du temps. Les plus notables sont la construction du silo couloir (55 mètres de long et neuf de large), le paillage du bâtiment avec la mise en place de 72 logettes et l’achat d’un robot de traite. « L’achat de celui-ci nous a permis d’augmenter notre droit à produire de 100 000 litres pour atteindre 537 000, précise Éric Forestier. Le robot fonctionne depuis 2012 et nous sommes entre 480 000 et 500 000 litres de lait par an. La paille nous permet d’avoir des vaches propres. En revanche, nous sommes dans le rouge en butyriques. » Sur ce point la marge de progrès peut être réelle. « La contamination du lait se fait par les bouses, explique Jean-Marc Gautier, de l’Institut de l’élevage. Au-delà de 100 000 spores par grammes de bouse, la concentration est extrêmement élevée. » Une première idée à garder en tête, « il faut limiter la terre dans les récoltes et être vigilant sur les hauteurs de coupe », détaille Mélanie Massebeuf de la chambre d’agriculture de Lozère. Dit autrement, les coupes rases sont proscrites, notamment pour laisser de la place aux repousses. La hauteur de fauche doit être réglée à sept centimètres (la hauteur d’un briquet !). Les spores butyriques sont présentes naturellement dans la terre, elles peuvent se multiplier à grande vitesse dans un environnement favorable. Il y a bien l’hygiène de traite et la propreté de la mamelle, le Gaec Fabrèges disposant d’un robot (et de logettes paillées) ce n’est pas le meilleur chantier sur lequel travailler. Une fois de bonnes précautions prises lors des récoltes, c’est au silo que tout se joue. Les ensilages de qualité médiocre, insuffisamment tassés ou mal fermés sont des nids de butyriques. C’est un cercle vicieux qui se met ensuite en place. En consommant de l’ensilage contaminé, la vache ingère des spores butyriques. Celles-ci ne sont pas détruites se retrouvant dans le tube digestif, et donc dans les bouses.

La suite dans le Réveil Lozère, page 4, édition du3 décembre 2015, numéro 1336.

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