Cerfrance présente son approche du conseil stratégique phytosanitaire
Alors que les conditions encadrant le conseil stratégique phytosanitaire d’ici 2027 ne sont toujours pas fixées, Cerfrance fait le point sur les obligations liées à ce dispositif, que l’organisme veut faire transformer en opportunité pour les professionnels.
Séparer le conseiller du vendeur de produits phytosanitaire : la loi Égalim a rendu obligatoire cette distinction et la réalisation depuis 2021 d’un conseil stratégique phytosanitaire (CSP). Sans lui, les usagers des produits ne pourront plus recevoir leur Certiphyto. Déjà très investi dans la gestion comptable des exploitations, le Cerfrance fait partie des multiples organismes pouvant réaliser ce conseil, en disposant d’une vue d’ensemble sur la situation nationale qui a été présentée en webinaire ce 20 décembre. « Les quantités utilisées restent stables malgré les trois plans Écophytos », a rappelé en introduction Loïc Paillard, consultant en environnement pour le pôle de recherche et développement de Cerfrance. « Nous avons en revanche divisé par deux l’usage des produits CMR en France » (cancérogènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction) relève l’expert qui note que depuis 2009, « un produit sur deux en moyenne a vu son homologation renouvelée ».
Une réglementation toujours incertaine
La situation reste pour l’heure très mouvante. D’une part, à l’échelle européenne, le règlement sur l’usage durable des pesticides (SUR) a été rejeté, même si, selon Loïc Paillard « il ne faut pas crier victoire trop tôt ». Pour la France, le prochain plan Écophyto fixant les objectifs pour 2030 sera dévoilé en avril 2024. Tout ceci s’effectuant dans un contexte d’augmentation forte des coûts des produits phytos eux-mêmes mais aussi du carburant, même si la flambée des engrais et du GNR diminue. Sur le terrain, les conseillers constatent aussi d’ores et déjà certaines impasses sanitaires, avec le retrait de la commercialisation de produits peu onéreux et efficaces, mais aussi la montée de la bio-résistance de certaines plantes. Enfin, cette fin d’année est marquée par une relative incertitude sur les conditions d’encadrement du CSP lui-même, un décret étant toujours en consultation actuellement sur sa prolongation jusqu’en 2027. « Selon les conditions envisagées, si le CSP n’a pas encore été réalisé, il devra obligatoirement se faire en 2024 et 2025 » indique Fabien Humeau, responsable agronomie à Cerfrance Vendée.