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"Ce que nous voulons, c'est faire baisser la pression de prédation"

L'actualité nationale met l'accent sur le loup, espèce menacée ?, et sur la cohabitation entre patous et randonneurs. Eclairage avec Claude Font administrateur à la FNO en charge du dossier prédation.

Le combat des éleveurs c'est bien de protéger leurs troupeaux et de faire baisser le nombre d'attaques.
Le combat des éleveurs c'est bien de protéger leurs troupeaux et de faire baisser le nombre d'attaques.
© DR

Le dossier prédation par le loup fait couler beaucoup d'encre. Avec l'éclairage de Claude Font en charge de ce dossier au sein de la FNO (Fédération Nationale Ovine), revenons sur deux actualités. 

"Le loup est de nouveau une espèce menacée", c'est en ces termes que Kevin Dufreche a ouvert son sujet dans le journal de 8h de France Inter, mercredi 24 juillet. Il poursuit, "pour la première fois, depuis les années 90 et le retour naturel des loups en France, tous les indicateurs sont au rouge". Il donnait alors la parole à Roger Mathieu référent groupe Loup à France Nature Environnement en Auvergne-Rhône-Alpes, qui explique que depuis 2018, les quotas de tirs légaux ont augmenté de 400% et qu'en 2024, on pourra abattre légalement 209 loups. Claude Font rétorque par d'autres chiffres : "les derniers chifres montrent une hausse de +14% des constats avérés et +27% de victimes du loup". Il précise qu'un nouvel outil finalisé par l'OFB, une interface de diffusion des données, permet au grand public de connaître le travail du réseau loup et la distribution des indices collectés. Cette carte dynamique, intégrée au site loupfrance, s’actualise automatiquement et régulièrement. Elle présente les indices par commune. "Cette carte montre que le loup est présent partout en France" souligne le responsable professionnel.

"La cible ce n'est pas le loup…"

Le loup est un grand voyageur, mais il n'arriverait plus à s'installer au-delà de la vallée du Rhône, selon M. Mathieu qui l'explique parce que "probablement, il est tiré systématiquement par des tirs de défense, et probablement, et ça reste à prouver, par une augmentation significative des destructions illégales". Et de conclure par un appel aux pouvoirs publics pour réduire les tirs légaux et augmenter les moyens de l'OFB (Office français de la Biodiversité), pour permettre au loup de "s'en sortir". 

Claude Font est clair : "la cible, ce n'est pas le loup. Tuer des loups n'est pas notre objectif. Ce que nous voulons, c'est faire baisser la pression de prédation". Le combat des éleveurs c'est bien de protéger leurs troupeaux et de faire baisser le nombre d'attaques. C'est pour cela, qu'un panel de mesures a été mis en place pour aider les éleveurs dans ce sens. Et parmi elles, le patou, ce chien de protection qui a fait ses preuves notamment dans les estives. Mais aujourd'hui, on se heurte à une nouvelle difficulté, qui a aussi fait le buzz sur les réseaux sociaux notamment : des attaques de randonneurs par des patous. Le chien fait son travail au sein du troupeau, des panneaux sont implantés aux abords des chemins de randonnées pour prévenir et informer. Claude Font attend beaucoup du décret publié le 16 juillet dernier, sur la création d'une base de données relative aux chiens de protection des troupeaux dans le cadre de la structuration d'une filière chien de protection avec pour finalités de favoriser la sélection des reproducteurs de chiens de protection, d'améliorer la connaissance des chiens de protection au travail et de leur population et de contribuer à la mise en place d'un réseau d'éleveurs naisseurs de chiens de protection. "Il est urgent de faire quelque chose dans ce sens, explique Claude Font. Il faut que le travail que nous avons mené depuis plusieurs mois sur ce sujet aboutisse. Nous attendons une structuration de la filière qui ira jusqu'à une protection juridique des éleveurs. Nous avons aussi besoin de formation et de communication autour de l'attitude à avoir face à ces chiens pour une bonne cohabitation entre les patous et les randonneurs…" 

La seule chose que les éleveurs souhaitent, c'est protéger leurs troupeaux. Les instances professionnelles ont engagé, avec l'administration, un important travail pour limiter la prédation, même s'il existe encore de nombreux écueils. Et Claude Font reste persuadé qu'il faut poursuivre sur cette voie pour obtenir des résultats à long terme. La carte de relevé des indices, la structuration de la filière chiens de protection… vont dans le sens des éleveurs.

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