« Ce n’est pas le moment de lâcher sur les prix et sur l’origine France »
Alors que la décapitalisation du cheptel allaitant se poursuit et que les prix ne couvrent encore pas totalement les coûts de production, Patrick Bénézit, président de la fédération nationale bovine, pointe l’irresponsabilité de certains acteurs y compris politiques.
Dans quelle mesure la décapitalisation du cheptel allaitant se poursuit ?
Nous sommes toujours sur une baisse continue du nombre d’animaux. Les derniers chiffres de mars font apparaître une nouvelle baisse de 3 % sur un an. Mois après mois, la tendance persiste, c’est inquiétant et cela devrait alerter à la fois l’ensemble de la filière et les pouvoirs publics. Plus personne, plus aucune zone, n’est épargnée.
Quels signaux permettraient d’enrayer cette baisse ?
La décapitalisation est la conséquence directe du manque de revenu. Découragés, certains éleveurs ont préféré jeter l’éponge. Faute de rentabilité, certaines reprises ont été empêchées. Aujourd’hui, malgré l’obligation imposée par la loi Égalim, un décalage persiste entre les coûts de production et les prix payés aux producteurs. Nous n’enrayerons pas la décapitalisation du cheptel sans une application totale et rapide de la loi Égalim. Ce n’est absolument pas le moment de reculer. C’est ce que nous avons rappelé, mercredi dernier, au ministre de l’Agriculture.