Campagnol terrestre, état des lieux en Haute-Loire
L'activité des campagnols terrestres est ralentie ce printemps 2009, néanmoins, la FDGDON veille. Pour la lutte avec la bromadiolone, des consignes strictes sont à respecter. D'autres moyens de luttes alternatives peuvent également être préconisés.Trois fermes de références ont été mises en place sur le département pour tester le piégeage.
Lire notre dossier complet dans la HLP semaine 20.



D’une façon générale, sur le département de la Haute-Loire, l’activité des campagnols terrestres est ralentie en ce début de printemps 2009, en comparaison des années 2007 et 2008. L’hiver long et/ou la fin d’un cycle expliquent peut-être en partie cette situation. Mais nous pourrions assister à une réaugmentation des populations dans les mois qui suivent? Il faut donc rester vigilant.
Sur le premier semestre 2009, la FDGDON a pu identifier les principales zones touchées. Les secteurs d’Yssingeaux, de Vorey, de Monistrol sur Loire et une partie de St-Didier en Velay ont été les premiers affectés mais en faible densité. Des dégâts ont également été observés sur l’ouest du département, sur les cantons de Langeac, Saugues, Pinols, Lavoûte-Chilhac, et sur la commune de Monlet. Depuis peu, les communes du Brignon, de Moudeyres et de Saint-Julien-Chapteuil observent le travail de quelques campagnols terrestres.
Les prochaines prospections jusqu’au début d’hiver permettront de confirmer cet état des lieux.
Au niveau réglementaire, c’est l’arrêté préfectoral n° 2008-029 du 30 juin 2008 qui est actuellement en vigueur, et qui fixe l’organisation et les conditions de lutte. À ce jour (13 mai 2009), 18 arrêtés municipaux ont été pris. La FDGDON avec ses présidents de cantons suit l’évolution des populations et veille au bon déroulement des démarches administratives.
Lutte collective en basse densité, règles et marche à suivre
L’utilisation d’appâts secs prêts à l’emploi à base de bromadiolone est subordonnée au respect de plusieurs consignes :
1.Repérage des premiers foyers de démarrage du campagnol terrestre ou de la taupe, pour traiter en basse densité, limiter l’utilisation d’intrants, et avoir une efficacité optimale.
2.Estimation des populations de campagnols terrestres des surfaces à traiter et remplissage des cartes de comptage. Renseignez-vous auprès du président du G.D.O.N cantonal ou la Fédération Départementale des Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles FDGDON 43.
L’évaluation des populations de campagnols terrestres est réalisée grâce à la méthode indiciaire : à chaque secteur de 1 km2 est attribuée une note moyenne d’infestation (de 0 à 3) du campagnol. Pour les zones où la note est inférieure à 2 la lutte est autorisée ; dans le cas contraire (supérieure à 2) elle est interdite.
3.Démarches administratives :
Faire une copie de la carte de comptage et la faire parvenir à la FDGDON, qui validera auprès du service régional de la protection des végétaux (SRPV)
Se rendre à la mairie de la commune à traiter, avec le relevé de comptage et demander la prise d’un arrêté municipal.
4.Question de temps :
Les comptages de campagnols terrestres sont valides 1 mois ;
La Mairie envoie au SRPV Auvergne l’arrêté municipal au moins 72 h avant le début des traitements. Sans avis contraire du SRPV et 48 h avant les traitements, la Mairie rend public l’arrêté municipal.
5.Traçabilité :
Pour chaque GDON, les quantités d’appâts reçues et les quantités d’appâts délivrées aux utilisateurs finaux sont notifiées sur une fiche de traçabilité. Pour chaque utilisateur, les traitements effectués seront enregistrés sur le registre phytosanitaire.
Piégeage, prédation et techniques culturales
Nous présentons quelques exemples de luttes alternatives, à utiliser simultanément pour une meilleure efficacité.
Le piégeage
Dès les premiers dégâts du campagnol terrestre, le piégeage se révèle un outil efficace (aussi bien pour la taupe). 4 modèles de pièges sont principalement utilisés (voir encadré ci-dessous).
Quelques conseils peuvent être utiles pour la pose des pièges :
. porter des gants pour ne pas laisser d’odeurs (petite astuce : plonger les pièges dans la cendre) ;
. repérer les foyers ;
. choisir les monticules de terre les plus récents ;
. entre deux monticules, à l’aide d’une sonde, trouver la galerie ;
. ouvrir la galerie ;
. repérer et dégager les intersections ;
. mettre un piège à l’orifice de chaque galerie ;
. repérer le piège avec un bâton ou un piquet.
Les pièges peuvent être relevés 1 à 4 fois par jour.
Favoriser la prédation
Les principaux prédateurs du campagnol terrestre sont le renard, la fouine, l’hermine, la buse et les corbeaux.
Il existe alors plusieurs solutions pour favoriser l’implantation ou le maintien de ces prédateurs.
. maintien et implantation de haies, de murets, de bosquets, etc. ;
. implantation de perchoirs naturels ou artificiels (arbres, nichoirs, arbres morts).
Pratiques culturales
Le pâturage ou l’utilisation d’un rouleau imitant le piétinement des animaux, favorisent la destruction des galeries ; mais ce moyen ne permet pas à lui seul d’éviter les pullulations.
Un travail du sol assez profond est préconisé pour détruire les galeries.
Le désherbage permet d’entretenir la diversité spécifique des prairies, et d’éviter que certaines espèces végétales ne prolifèrent, comme le pissenlit et le trèfle qui sont très appréciés du campagnol.