Caleden : c'est chaud en Caldaguès !
Une réunion d'information houleuse s'est déroulée le 4 avril à Chaudes-Aigues. Son objet : l'avenir d'un centre thermoludique, fermé depuis septembre.
Ce soir-là, René Molines, d'emblée, annonce la couleur : cette réunion publique d'information ne sera en rien un échange, mais un simple énoncé des faits ayant conduit à la fermeture du thermoludisme de Caleden et les perspectives de réouverture. Pas d'accord : Stéphane Chaudesaigues, représentant l'association Chaudes-Aigues village développement (CVD), veut pouvoir s'exprimer. Il n'en aura pas l'opportunité et, lorsqu'il monte sur l'estrade pour tenter de s'imposer coûte que coûte, c'en est trop pour le premier magistrat : "Vous n'avez rien à faire là", s'énerve René Molines. Stéphane Chaudesaigues, dans l'impossibilité d'exposer les solutions alternatives, notamment pour une ouverture temporaire avant travaux que prône l'association CVD, crie à "la mascarade". Premier acte d'une triste soirée.
"Le conseil et moi sommes conscients du problème"
Et le maire de mettre sa pendule à l'heure : "Cette réunion n'est pas l'exigence d'une association qui n'a, qui plus est, aucun statut de déposé." "Faux", réplique Chaudesaigues, redescendu dans le public : "Les statuts ont été déposés à Paris." "Ni à Paris, ni ailleurs", assure l'élu. La salle retient son souffle. René Molines dit considérer "que l'information doit être diffusée à tout le monde, pas seulement auprès de certains membres d'une pseudo association".
"Il serait temps", ironise Cécile Chaudesaigues, épouse de Stéphane. "Taisez-vous Mme Chaudesaigues." "Je ne vous permets pas", se défend-elle.
Le maire poursuit : "Je tiens à préciser que je ne cautionne en rien les écrits et les dires de celui qui se dit responsable de ladite association, qui tient des propos alarmistes et pas toujours empreints de vérité, notamment dans les médias. Ils ne peuvent que nuire à l'économie de la cité, à l'image de Caleden."
S'ensuit un échange "d'amabilités" entre Chaudesaigues et Molines qui temporise : "Le conseil municipal et moi-même sommes parfaitement conscients de l'impact de ce grave problème sur l'économie locale et l'emploi, mais je crois qu'il serait quand même très souhaitable que l'on fasse plutôt valoir que l'activité de Caleden n'est pas totalement suspendue et que l'on attende les touristes et les curistes, au lieu de tout faire pour les décourager..."
Applaudissements ! Dans la salle, le personnel de Caleden est venu en force pour soutenir le maire et les sympathisants de CVD ne sont pas légion...
Acte deux : Didier Achalme entre en scène en récitant une impressionnante suite d'événements chronologiques : malfaçons dans la structure de la toiture du centre thermoludique, requête auprès du TGI d'Aurillac, nomination d'un expert, assignation des entreprises ayant travaillé sur la charpente, etc. "On est loin d'un manque de réactivité", en conclut le président de la Saem Caleden. Mais il y a des délais incompressibles de sécurité et je ne prendrai pas le risque d'un accident."
Le thermoludisme ouvert, pas avant 2020
Et de souligner que Caleden n'est pas fermé mais, "qu'avec l'amalgame qui a été fait, Caleden, et ses 50 salariés, est le premier perdant en termes de chiffre d'affaires. Quant à ces commentaires désobligeants qui ont été faits (par Stéphane Chaudesaigues), c'est gravissime, irresponsable et malsain. Caleden, c'est une locomotive qui tire le commerce local..." Applaudissements nourris.
"Il faut que l'on puisse s'exprimer", insiste Stéphane Chaudesaigues. Il est pris à partie par plusieurs personnes qui l'invectivent.
Sur une question de la salle, Didier Achalme assure que le thermoludisme rouvrira en 2020. Que les plans sont prêts et il en donne les grandes lignes : "lisibilité accrue de la façade ; plus grand potentiel d'accueil au thermoludisme." Céline Charriaud (Saint-Flour communauté) apporte son soutien au maire, au conseil municipal, au conseil d'administration de Caleden, "des instances qui ont hérité d'une situation et qui essayent de la gérer du mieux possible dans le respect de la réglementation".
Acte trois : une personne victime d'un malaise va hâter la fin de la réunion, 50 minutes après avoir débuté. Entrée des pompiers. Prochaine étape : une déclaration préalable de travaux de réfection du thermoludique devait être déposée en mairie le 9 avril.