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Bruxelles veut à nouveau réglementer le transport des animaux

La commission européenne revient à la charge pour le transport des animaux d'élevage ; elle est décidée à renforcer les normes de bien-être. Dans une très longue étude d’impact, les services de la commission européenne à la santé suggèrent d’aligner les normes de bien-être des animaux sur la législation sociale en vigueur pour les chauffeurs de poids lourds…

La cible prioritaire de la Commission européenne en matière de transport d’animaux est celle des bêtes acheminées vers les abattoirs.
La cible prioritaire de la Commission européenne en matière de transport d’animaux est celle des bêtes acheminées vers les abattoirs.
© Réussir

Dans une très longue étude d’impact (plus de 120 pages) qui accompagne son projet, la Commission européenne ne s’en cache pas : la réduction du taux de chargement des camions aura un coût non négligeable, de même que la limitation à 9 heures du temps de convoyage des animaux vers les abattoirs. Ce texte, défavorable au commerce intracommunautaire d’animaux vivants, devrait immanquablement redistribuer les cartes au sein de la filière animale.
Les services de la commissaire européenne à la santé, Androulla Vassiliou, sont convaincus de la nécessité de décourager, ou tout au moins réduire, le transport sur de longues distances d’animaux vivants. Et ce, pour des raisons de bien-être animal, mais aussi de santé. Ils ont donc mis au point un projet de règlement en cours d’examen entre les différents services de l’exécutif européen. Leur texte met l’accent sur l’importance de « revoir, clarifier, mettre à jour » une législation qu’il n’a pas été possible de réformer faute de consensus au sein du Conseil. La précédente initiative de la Commission s’est, en effet, soldée par un cinglant revers à l’issue d’une longue négociation, au printemps 2004. La France, l’Espagne, l’Italie, le Portugal et la Grèce jugeaient alors le projet excessif.
Cette fois, les services de Mme Vassiliou suggèrent d’aligner les normes de bien-être des animaux sur la législation sociale en vigueur pour les chauffeurs de poids lourds. Et leur cible prioritaire sont les bêtes acheminées vers les abattoirs - les moins respectées, relève le projet. L’option retenue « consiste à limiter le temps de transport à 9 heures pour les animaux destinés à être abattus et à des séquences de 20 heures de transport pour 9 heures de repos pour les autres animaux tout en réduisant les densités », explique le projet de règlement.
La situation actuelle n’est « clairement pas satisfaisante », précise-t-il. La complexité serait telle que les règles ne sont pas respectées et sont peu contrôlées par les pouvoirs publics. En outre, elles génèrent des coûts administratifs considérables.
Ces coûts sont évalués à 2,25 milliards d’euros par an. Bruxelles promet donc, tout en améliorant le sort des animaux, de réduire la paperasserie. Elle ferait appel aux nouvelles technologies. « L’utilisation des systèmes de navigation par satellite à bord des poids lourds est désormais un outil efficace de suivi du transport des animaux dans la Communauté », est-il expliqué dans l’étude. Du coup, il est possible « d’adosser » au système européen de traçabilité des animaux (TRACE), un outil de collecte des informations relatives aux transports autorisés, par route, par rail ou par voie navigable. Les certificats de compétences seraient, eux aussi, numérisés. Outre la simplification des procédures pour les opérateurs, l’utilisation du GPS présenterait l’avantage de faciliter considérablement les contrôles sur la durée des temps de transport et donc réduire les fraudes.
Afin de ne pas pénaliser les exploitations situées dans des régions très isolées, il est prévu que les Etats membres puissent accorder des dérogations dès lors qu’il n’existe pas plus de deux abattoirs dans un rayon de 550 kilomètres. La règle des 9 heures pourra alors être assouplie. En revanche pour les autres destinations que les abattoirs, la norme de 20 heures devra être respectée. Les animaux devront être déchargés, se reposer, être abreuvés et nourris durant 9 heures. Une dérogation au déchargement dans un poste de contrôle pourra être accordée pour des raisons sanitaires. Et, dans tous les cas, une marge de flexibilité de 2 heures de transport supplémentaires pourra être tolérée en fonction de la proximité avec le lieu de destination finale, dans l’intérêt des animaux.
D’ores et déjà, les services européens estiment que leur projet va entraîner bon nombre de conséquences : une réorganisation des emplois entre pays producteurs et pays de destination, des coûts supplémentaires liés aux limites de densité, et peut-être une « légère » augmentation du prix de la viande. Un impact négatif est prévu sur les éleveurs et les abattoirs des « régions périphériques ». En revanche, cette initiative présente, selon eux, les avantages suivants, impact positif sur l’environnement ; amélioration du bien-être des animaux, réduction non négligeable des coûts administratifs.

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