Brigade de Gendarmerie : pourquoi Jussac cochait toutes les cases ?
Le chantier de la 28e brigade de gendarmerie du Cantal devrait débuter en 2026 à Jussac qui a signé un contrat de sécurité
tripartite.
Le chantier de la 28e brigade de gendarmerie du Cantal devrait débuter en 2026 à Jussac qui a signé un contrat de sécurité
tripartite.

Dans deux ans, c’est une certitude, la commune de Jussac comptera a minima dix nouveaux habitants et deux représentants qualifiés de la gent canine : vendredi 14 mars, à l’occasion de la signature du contrat de sécurité tripartite associant la mairie, l’État et la Gendarmerie, un point d’étape a été fait sur l’avancement de la création de la brigade de gendarmerie de Jussac, qui sera dotée d’une unité cynophile.
Après celle, mobile, de l’Est-Lioran opérationnelle depuis mai 2024, cette brigade fixe - qui accueillera dix militaires (dont deux maîtres-chiens) et leurs familles - vient concrétiser l’annonce il y a deux ans par le Président de la République de la densification du maillage de la Gendarmerie, via 239 nouvelles brigades. Création et non redéploiement d’effectif, a précisé le colonel Cortot, commandant du groupement départemental de Gendarmerie, avec lequel la municipalité de Jussac a élaboré sa candidature.
28e brigade du Cantal
Une candidature que le maire Jean-François Rodier a argumentée, rappelant que la sécurité, des biens et des personnes, avait été l’axe structurant de sa campagne en 2020. Cette priorité politique s’est d’ailleurs traduite depuis par la sécurisation des accès de l’école et l’installation de onze caméras de vidéo-protection(1) qui maillent les entrées du territoire communal.
16 militaires supplémentaires
L’accueil d’une brigade s’inscrivait donc comme une suite logique et pertinente pour une commune proche d’Aurillac traversée par la RD922, axe de passage vers le Nord-Cantal et la Corrèze. Et la proposition jussacoise, avec une parcelle de 13 000 m2 en entrée de bourg (côté Aurillac), dotée de deux voies d’accès mais aussi à l’écart des habitations, cochait toutes les cases, a abondé le colonel Cortot.
“Ces 16 gendarmes (Est-Lioran et Jussac) vont participer à l’accroissement inédit - depuis une bonne trentaine d’années - de notre présence et de nos effectifs. On était jusqu’alors sur une tendance à la fermeture des unités...”, se réjouit le colonel, précisant que la brigade mobile a d’ores et déjà contribué à doper de 14 % la présence publique des gendarmes cantaliens sur le terrain en 2024.
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Opération confiée à Cantal Habitat
Sur Jussac, où en est-on ? Après la sélection prochaine de l’architecte et du bureau d’études, débutera une phase d’études d’environ sept mois. “On espère pouvoir lancer l’appel d’offre pour les entreprises et débuter les travaux en 2026”, a indiqué Isabelle Lantuéjoul, présidente de Cantal Habitat, opérateur auquel le projet a été confié. Le financement de ce chantier à plus de 2,5 millions d’euros avec le terrassement et l’aménagement sera assuré par Cantal Habitat qui louera la brigade, la caserne et leurs annexes (chenil, local technique...) à la Gendarmerie.
“Jussac n’a pas été choisie au hasard, c’est une commune dynamique, avec une dynamique commerciale, artisanale,...”, a appuyé le préfet, évoquant tout autant sa labellisation comme Petite ville de demain, que sa candidature à l’accueil d’une brigade, la 28e du Cantal.
(1) Depuis l’installation en 2023 de la vidéo-protection, les incivilités ont un peu diminué, indique le maire. Du côté de la Gendarmerie, qui peut demander le visionnage des enregistrements sur réquisition du Parquet, le major Taillé fait état de procédures d’investigation grandement facilitées et accélérées par ces caméras, associées à de la reconnaissance faciale.

Ce Sambi qui manquait au Cantal
Jusqu’à présent, un seul chien, pisteur, celui du PGHM à Murat, était disponible dans le département pour la recherche de personnes disparues. Pour les perquisitions, recherche d’armes, stupéfiants... il fallait faire appel aux chiens du groupe cynophile de la gendarmerie du Puy-de-Dôme. Ce que continueront à faire les militaires de l’arrondissement de Saint-Flour, mais pour les deux autres, le colonel Cortot a plaidé pour la création d’une unité cynophile à la brigade de Jussac afin de disposer de chiens opérationnels plus rapidement. “Sur la recherche de personnes perdues, on va gagner une heure”, assure-t-il. L’un des deux canidés sera certifié Sambi (recherche simultanée de stupéfiants, d’armes, de munitions et de billets de banque), “le couteau suisse” canin ; la qualification du second restant elle à définir.