Boeufs de Pâques : jusqu'où iront les enchères à Lafeuillade-en-Vézie ?
Pour valoriser leur production, les éleveurs autour de Montsalvy avaient besoin d’une association support. Depuis 14 ans, Lafeuillade-en-Vézie animations coordonne la grande fête des bœufs de Pâques.
Pour valoriser leur production, les éleveurs autour de Montsalvy avaient besoin d’une association support. Depuis 14 ans, Lafeuillade-en-Vézie animations coordonne la grande fête des bœufs de Pâques.
Treize : il paraît que le chiffre porte chance. C’est tout le mal que l’on peut souhaiter à la fête du bœuf de Pâques de Lafeuillade-en-Vézie qui célèbre sa 13e édition. Pas question de changer la recette du succès : une vente aux enchères d’animaux engraissés, produits en pays de Montsalvy(1), et qui sert de support à une kyrielle d’autres animations festives pour petits ou grands.
Une semaine plus tôt que d’habitude - soit trois semaines avant Pâques, pour des questions logistiques qui arrangent autant les vendeurs que les acheteurs - le rendez-vous est pris pour le dimanche 10 mars. Sur le foirail installé près de la salle des fêtes, seront exposées pas moins de 43 génisses ou vaches grasses de moins de dix ans, rigoureusement sélectionnées en amont et spécialement préparées par une cinquantaine d’élevages : 21 salers, 6 limousines, 5 aubrac, 5 croisées salers x charolais et 6 croisées aubrac x charolais. Avant le lancement des enchères, un jury classe les animaux : la moitié de chaque catégorie reçoit une plaque et, parmi elles, une championne suprême est élue.
Une plus-value justifiée
Parmi les apporteurs, le Gaec Cazard(2) de Sansac-Veinazès a préparé Pâquerette, une jeune vache de 4,5 ans qui, avec une ration de base plus riche, accuse 950 kg sur la balance. Un produit qualitatif qui répond tout à fait aux exigences d’acheteurs, prêts pour cela à mettre davantage que le prix au kilo habituellement offert. “Cette plus-value est justifiée, puisque ce sont les meilleurs animaux du secteur”, souligne Lionel Monier, organisateur, en se rappelant d’un record qui tangentait les 13 €/kg.
La boucherie du magasin Leclerc d’Aurillac vient chaque année y faire son marché. “On sait qu’on y trouvera une qualité d’engraissement supérieure à la moyenne, tout en servant l’approvisionnement local”, résument ses responsables, Nicolas Amat et son adjoint, Tristan Blondel. En ce sens, même s’il consomme globalement moins, le client est prêt à mettre un euro de plus au kilo pour “de la bonne viande”. Et tant pis si le delta entre prix d’achat et prix de vente s’amoindrit un peu, car l’image positive véhiculée dure toute l’année.
(1) Exception faite des croisées aubrac x charolais qui répondent à une demande mais sont produites à Saint-Urcize et Saint-Clément.
(2) Jean-Louis et son fils Jérémy élèvent une centaine de limousine sur 110 ha (10 ha de céréales autoconsommées, 5 ou 6 ha d’ensilage de maïs, un peu de luzerne et le reste en prairie), avec un taux de
renouvellement élevé de 25 à 30 %, les vaches de réforme sont toutes engraissées sous label rouge Blason prestige.