Bien-être agricole : Marion est devenue coach pour les agriculteurs
Elle est spécialisée dans le bien-être agricole. Après avoir été agricultrice pendant une quinzaine d'années, Marion Vedel raconte sa reconversion professionnelle et son nouveau métier de coach en agriculture au plus proche des exploitants et de leurs problèmes du quotidien. (Premier épisode de notre dossier bien-être agricole)
Elle est spécialisée dans le bien-être agricole. Après avoir été agricultrice pendant une quinzaine d'années, Marion Vedel raconte sa reconversion professionnelle et son nouveau métier de coach en agriculture au plus proche des exploitants et de leurs problèmes du quotidien. (Premier épisode de notre dossier bien-être agricole)
Le bien-être agricole est un sujet qui prend de plus en plus d'importance.
Après une quinzaine d'années en tant qu'agricultrice dans une exploitation familiale avec son père et son frère, Marion Vedel a arrêté son activité il y a trois ans pour plusieurs raisons, professionnelles et personnelles : « Ça n'a pas été une décision facile à prendre, c'est un métier auquel on reste accroché, mais c'était mûrement réfléchi. »
Très impliquée à la Chambre d'agriculture et au sein des JA du Puy-de-Dôme, elle a ensuite trouvé un emploi chez un affineur de Saint-Nectaire.
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Bien-être agricole : au service des agriculteurs
Elle passe un diplôme en management QHSE (qualité, hygiène, sécurité et environnement) en 2022 et se fait accompagner lors d'un bilan de compétences. Elle souhaite alors trouver un emploi dans le conseil en agriculture :
Je voulais revenir à l'agriculture, mais rien de ce que je trouvais ne me convenait à 100%. C'était soit trop technique, économique ou trop spécifique. Il manquait le côté humain. On m'a dit que si je ne trouvais pas le métier que je cherchais, il me fallait le créer !
Elle choisit alors le statut d'auto-entrepreneur pour se lancer en tant que coach agricole en parallèle de son emploi salarié. « Grâce à mes expériences professionnelles et mes anciennes responsabilités, j'ai un réseau intéressant, donc c'était rassurant pour moi. »
Entre les prestations et la prospection pour trouver des clients, le temps venait à manquer pour s'y consacrer à 100%.
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Des accompagnements personnalisés selon l'exploitation
Une formation de coaching plus tard, elle est enfin parée et met au point ses thématiques d'accompagnement : organisation du travail, gestion des conflits, aide à un projet, mais aussi équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
« L'idée est d'avoir une approche humaine des situations, je ne suis pas là pour résoudre un problème technique. On m'appelle pour une problématique spécifique et je recherche des solutions selon les objectifs de l'agriculteur, ses ressources et ses moyens. »
Par exemple, dans une exploitation de vaches laitières, vaches allaitantes et de cultures gérée par deux parents et leur fils, la question de la reprise s'est posée. « Le fils n'aime pas traire et ce sont les parents qui s'en occupent. Il se demande alors comment il va pouvoir tout gérer à leur retraite. Doit-il prendre un associé ou un salarié, ou carrément arrêter cette activité de traite ? Mais c'est en même temps ce qui rapporte le plus, alors je dois l'aider à prendre la bonne décision, être leur oeil extérieur », détaille Marion Vedel.
Elle évoque également le cas d'un agriculteur dont le fils adolescent souhaite le rejoindre dans son travail. « Il se demandait comment l'accueillir, mais aussi comment faire évoluer son exploitation de manière plus globale. » Dans tous les cas, la prise de risque pour le changement du système et le lancement de nouveaux projets sont durs à mettre en place. « J'ai le recul que l'exploitant n'a pas. »
Agir avant les difficultés
Parfois, le déclic survient quand la situation est catastrophique.
On me dit d'aider les agriculteurs en difficulté, mais moi je veux arriver avant les difficultés, quand il faut repenser l'organisation globale, notamment pour ceux dans une situation difficile économiquement.
Par rapport à d'autres conseillers agricoles, Marion a un avantage certain : elle a pratiqué le métier. « Aujourd'hui, on en voit certains sur les réseaux sociaux ou internet qui conseillent sans avoir été agriculteur avant. Voilà pourquoi c'est intéressant de venir me voir. Je propose un service qui vient en complément des structures. »