Béatrice Chevallereau, directrice de l’EPL du Bourbonnais : "Inventer de nouvelles méthodes pédagogiques"


Vous êtes, depuis cette rentrée 2016, à la tête de l’EPL du Bourbonnais. Quel est votre parcours ?
J’occupais jusqu’alors le poste de proviseure adjointe du lycée agricole et horticole de Saint-Germain-en-Lay (78). Un établissement comparable à celui-ci en termes d’effectifs mais qui accueillait davantage d’apprentis et d’adultes et plus axé sur l’horticulture. J’avais envie de revenir à l’agriculture dans la mesure où je suis ingénieure de l’agriculture et de l’environnement. J’ai d’ailleurs travaillé durant des années en administration centrale au ministère de l’Agriculture et en DDPP (Direction départementale de la protection des populations, ex DDCSPP) dans les départements de Loire-Atlantique et des Ardennes.
Vous n’êtes donc pas enseignante à la base. En quoi vos expériences dans l’administration vous sont-elles utiles ?
Ne pas être enseignante n’est pas un handicap. Je ne suis pas en position d’apprendre aux professeurs et formateurs leur métier par contre je peux mettre tout en œuvre pour créer un climat qui puisse favoriser les initiatives et les encourager. Après des années sur les métiers techniques, j’ai décidé que les gens étaient importants et les jeunes d’autant plus. Mon rôle auprès des élèves est de les accompagner dans leur cursus tout en leur donnant un cadre. N’oublions pas non plus qu’être proviseure, c’est assurer la gestion d’un établissement.
Venant de la région parisienne, quelles furent vos premières impressions en découvrant l’établissement ?
On peut dire que j’ai eu un coup de foudre. Les bâtiments sont beaux et surtout fonctionnels. L’internat est fantastique et l’exploitation est un bel outil pédagogique en plus d’être un support de production viable.
Combien d’élèves peuplent l’établissement en cette rentrée ?
500 élèves répartis en 23 sections de la 4e à la Licence professionnelle. Pour 160 personnels (professeurs, formateurs, personnels administratifs, …)
L’un des rares établissements de la Région Auvergne-Rhône-Alpes à tester le tout numérique …
En effet, l’EPL a été retenu pour une expérimentation sur quatre ans dont le but est de développer l’utilisation du numérique pédagogique et professionnel. A cette rentrée, 260 élèves et apprentis et 70 professeurs et formateurs sont équipés d’ordinateurs par le Conseil régional. Il faut bien comprendre que le cours magistral tel qu’on le connaissait ne fonctionne plus et qu’il faut inventer de nouvelles méthodes avec toujours plus d’interactivité et d’individualisation.
Quelle est, selon vous, l’importance de former autant que possible les agriculteurs de demain ?
Cela me paraît absolument essentiel. La question ne se pose même pas à vrai dire. Nous ne sommes plus sur un modèle unique et il faut un éventail de compétences pour pouvoir exercer ce métier et s’adapter à son environnement technique, économique et social et à son évolution.