“Avis de gros temps” sur la montagne française
Réunis en congrès à Saint-Flour, les élus de la montagne n’ont cessé d’exprimer deux jours durant leurs inquiétudes et les prémices de leur colère à l’égard des choix de l’État.
Fraîchement élu la veille, jeudi 23 octobre à Saint-Flour, le président de l’Association nationale des élus de la montagne (Anem), Henri Nayrou n’a pas eu la timidité de sa toute nouvelle fonction pour positionner les enjeux et surtout les difficultés des territoires de la montagne française, et encore moins pour dresser un état des lieux des plus sombres sur les coups de boutoir successifs qui assaillent les montagnards : carte hospitalière, carte scolaire... carte “postale”. Autant de mots et de maux que la RGPP - révision générale des politiques publiques - vient selon lui aggraver. Et celui qui assumait jusqu’à la semaine dernière le poste de secrétaire général de l’Anem, sait de quoi il parle. Cet ancien journaliste, député PS de l’Ariège depuis 1997, conseiller général et président de la station de ski de Guzet, a sillonné depuis le mois de mai dernier avec Martial Saddier, son prédécesseur, les départements de montagne français. Un tour de France un peu particulier, au cours duquel il a rencontré près de 1 000 élus montagnards, et dont il est ressorti un peu plus convaincu du poids écrasant “de la pensée urbaine dominante de notre pays”.
Un autre développement possible
Une pensée unique qui préfère concentrer l’argent public là où, selon lui, la politique d’urbanisation et d’aménagement du territoire a conduit à l’échec et où pourtant s’entassent 80 % de la population française. “La montagne représente en France quatre millions d’habitants, soit 7 % de la population mais un quart du territoire national, a rappelé le nouveau président. Nous ne demandons pas l’aumône, mais notre juste part aux crédits publics.” Tout au long des deux journées de débats, tables rondes et interventions du congrès de l’Anem, les 400 élus des montagnes françaises, “victimes de cette dictature du nombre”, ont tenu à revendiquer tous les apports de la montagne à la société sans vouloir entrer dans un débat frontal “ville / montagne” : apports en matière économique, sociale, environnementale.
Originaires de six massifs français, ils ont tour à tour tenté de démontrer, témoignages et expériences à l’appui que les montagnards étaient porteurs d’une autre forme possible de développement, loin de toute nostalgie. “Sans vouloir tout ramener à nous, il me semble qu’un brin de sagesse montagnarde ne ferait pas de mal dans le contexte actuel”, a lancé H. Nayrou qui a dit porter l’espoir et le credo d’un reversement de tendance.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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