Avant Sommet : Hogan, Le Foll et... les autres attendus avec des annonces concrètes et pérennes
Les responsables syndicaux du Massif central avaient donné rendez-vous à la presse sur une exploitation, lundi 3 octobre, pour donner le ton de leurs entrevus avec les Politiques.
Les représentants du syndicalisme du Massif central sont prêts à recevoir les Phil Hogan Commissaire européen à l'agriculture, Stéphane Le Foll Ministre de l'Agriculture et autres candidats à la Primaire des Républicains voire candidats à la Présidentielle. Et leur message est bien huilé, depuis le temps qu'ils le martèlent dans toutes leurs réunions locales, régionales et nationales, et lors des différentes manifestations et actions syndicales conduites ces derniers mois.Ce lundi, 2 jours avant l'ouverture du 25ème Sommet de l'Élevage, Yannick Fialip président de la FDSEA 43, Éric Richard président de la Section départementale Laitière et Patrick Bénézit président de la FRSEA Massif central avaient convié la presse sur une exploitation laitière aux confins de la Haute-loire, du Cantal et du Puy-de-Dôme au Gaec des Rousses pour aborder la problématique laitière mais surtout pour exposer le message qu'ils veulent porter lors de ce rendez-vous de l'élevage.
Rompre avec la politique européenne ultra-libérale
Pour eux, ce message est clair : «il faut remettre des outils de régulation» dans le cadre de la politique européenne. Patrick Bénézit note que c'est la première fois qu'un Commissaire européen à l'agriculture vient au Sommet. Et Phil Hogan aura droit à un plaidoyer pour dénoncer «la politique ultra-libérale» conduite aujourd'hui par l'Europe. La FRSEA et les JA du Massif central exigent une «rupture» avec cette politique, et de nouvelles bases avec «l'introduction de mécaniques de maîtrise pour garantir des prix décents» aux agriculteurs. Et d'insister : «la base du système doit être la rémunération des producteurs». Stéphane Le Foll est lui aussi attendu de pied ferme, car «l'État doit s'engager dans cette politique». Pour Patrick Bénézit : «la France doit être le fer de lance du changement de cette politique agricole européenne ; il va falloir mouiller la chemise à Bruxelles et ne pas attendre 2020». Les responsables sont amers. Ils supputent les annonces que le Ministre devrait faire, à savoir des prêts pour pallier la crise. Mais de cela, les agriculteurs n'en veulent plus «L'an dernier déjà, on a eu recourt à des prêts pour boucher les trous... On ne peut pas continuer comme ça». Ils attendent donc de Le Foll qu'il vienne avec de véritables solutions pour aider à passer cette crise et surtout le paiement en urgence absolue des aides PAC ; une situation «intolérable».Les responsables de la région mobiliseront encore de l'énergie pour harponner les candidats aux primaires ou aux présidentielles (plusieurs sont annoncés). «On ne va pas les recevoir et écouter ce qu'ils veulent nous proposer, explique Yannick Fialip, on va leur donner une feuille de route avec ce que NOUS voulons, à savoir une véritable politique alimentaire, en tenant compte des diversités d'agricultures et de territoires... et nous leur demanderons une signature au bas de la page». C'est donc bien un véritable engagement que les agriculteurs attendent des politiques qui convoitent l'Élysée, et non un discours de complaisance.
Prise de conscience et actions
Au Sommet donc, les responsables syndicaux entendent porter haut et fort les revendications des éleveurs qui traversent une crise sans précédent et qui touche toutes les productions. Ils veulent, que les acteurs de la politique agricole prennent réellement conscience du grand désarroi dans lequel se trouve l'élevage aujourd'hui et en particulier dans nos zones difficiles. Mais ils veulent surtout que cette prise de conscience soit rapidement suivie d'actions pour débloquer la situation et laisser entrevoir un avenir meilleur avec de réelles perspectives.Tout ne viendra pas des élus français ou européens, «nous en sommes bien conscients» et nous sommes «prêts à nous investir dans des démarches pour revaloriser nos produits, mais il faut pour cela que les politiques nous y aident» ajoute Patrick Bénézit.
Suzanne Marion