La race comtoise, le dada de Gilles Bonnet et Stéphanie Chauvet
Maïka du Chausse, pouliche de 3 ans, née en Haute-Loire et élevée à Arpajon-sur-Cère, va concourir pour la première fois au Salon de l’agriculture.
Maïka du Chausse, pouliche de 3 ans, née en Haute-Loire et élevée à Arpajon-sur-Cère, va concourir pour la première fois au Salon de l’agriculture.
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Ce n’était ni la plus grosse, ni la plus grande, dixit Stéphanie Chauvet et Gilles Bonnet, ses propriétaires, “une comtoise dans les standards”. Mais alors, qu’est-ce qu’elle a comme “chic” ! “Au Départemental comtois à Saint-Flour, elle était belle, avec un beau brillant”, se remémorent les deux éleveurs, qui ont ensuite emmené Maïka du Chausse au National, à Maîche, dans le Doubs, berceau de la race. La jeune pouliche y termine au pied du podium, parmi une soixantaine de spécimen reconnus comme “la crème de la crème”.
Sortir du lot
“Elle a bien grandi depuis Saint-Flour…”, souffle Stéphanie Chauvet. Ce n’était pourtant que l’été dernier mais Maïka du Chausse est une pouliche à part, et ce, dès sa naissance, en Haute-Loire. “Nous l’avons acheté à l’âge de six mois chez Pascal Boncompai, éleveur à Yssingeaux, un des meilleurs élevages français. Nous en avons choisi trois et pour être franc, au départ, on achète l’origine, sans penser que l’une d’elle peut finir à Paris, consent Gilles Bonnet. À six mois, on les voit toutes jolies. Mais Maïka est sortie du lot.”À Polminhac, pour le cantonal, puis à Saint-Flour, ses deux éleveurs pensent que sa robe a pu faire la différence : “C’est sa force. C’est un beau brillant, assez rouge, avec une très belle allure.” À Paris, la victoire n’est pas un objectif et pour une première, “faire un podium, ce serait magnifique !” Ce serait finalement comme une victoire pour Stéphanie Chauvet et Gilles Bonnet, installés à Arpajon-sur-Cère, sur la route qui mène à La Plantelière. Eux qui ont fait le choix il y a cinq ans de se consacrer uniquement à la race comtoise. “Je suis à fond dedans depuis que je suis née !”, justifie la jeune femme, dont les parents, installés à Riom-ès-Montagnes, possèdent 40 comtois. Son propre élevage se compose de douze poulinières, deux étalons, et six pouliches de 1 et 2 ans pour le renouvellement. Depuis la nouvelle année, deux naissances ont été comptabilisées et même si “le poulinage, c’est beaucoup de travail”, le duo peut compter sur “l’entraide avec nos voisins d’Esmolès, la famille Auriacombe, qui prendra aussi soin de nos juments quand nous serons à Paris”. Et pour préparer au mieux cette escapade inédite d’une dizaine de jours, Stéphanie Chauvet et Gilles Bonnet, également négociant en bestiaux, ont “suivi les conseils de ceux qui y sont déjà allés. Pierre Dupont nous a donné quelques tuyaux !” Leur chance, c’est que Maïka, “elle est trop cool, même quand on fait de longs trajets ! Tant qu’elle a à manger et qu’on la laisse tranquille !”Un équilibre est également trouvé entre les sorties, pour que Maïka puisse se dégourdir les pattes et moins appréhender de défiler, et rester à l’intérieur “pour garder un bon poil”, avec un brin de musique la nuit... “Notre hantise, c’est la blessure, confie Gilles Bonnet. On l’isole pour la protéger mais on ne peut pas non plus la mettre dans du coton...” L’alimentation est aussi surveillée, avec du foin à volonté, un apport supplémentaire en minéraux, “du lin, pour garder le brillant. Elle ne doit pas être ni trop grasse, ni trop mince, ce n’est pas évident ! Là, on pense qu’elle est bien... On verra ça à Paris !”