Aurillac a son théâtre de rue, Salers son casse-croûte
Ce n’était pas encore la grande foule au premier Festival de l’été et du casse-croûte à Salers, mais le concept semble avoir séduit.
La longueur de la culotte ? Une partie des membres du jury du concours d’animaux salers a tout à coup l’air décontenancé. Pour cause : eux ne sont pas éleveurs et encore moins spécialistes de la race mais évoluent plutôt sur les plateaux télé ou radio : France 3, LCI, Europe 1. Aidés par d’anciens éleveurs, ils ont eu la lourde tâche samedi sur l’esplanade de Barouze à Salers de noter cinq femelles proposées par le comice local. Des personnalités à la fois concentrées et consciencieuses mais visiblement aussi amusées par leur nouvelle fonction dans le cadre du premier Festival de l’été et du casse-croûte. Un festival qui, justement, se veut tout sauf sérieux ou élitiste, comme le rappelait Bruno Faure, président de la communauté de communes du pays de Salers, initiatrice de l’événement : “Notre objectif était de faire une fête populaire, de mettre en avant les produits du terroir, en ayant un écho médiatique important”. Et en matière de retentissement médiatique, la première édition a fait fort avec un direct samedi sur Europe 1 de 12 heures à 14 heures, la présence le week-end durant du chroniqueur gastronomique Jean-Luc Petitrenaud et de son équipe, mais aussi d’éminences de l’art culinaire...
Goût et générosité
Des ambassadeurs du goût qui ont pris un plaisir enfantin à casse-croûter, à l’image de David Khayat, professeur d’oncologie, chargé de la recherche sur le cancer par Jacques Chirac : “J’en ai fait pas mal des festivals, mais c’est le plus original auquel j’ai assisté, glisse le professeur émérite en pleine dégustation d’une fondue bourguignonne où la gelée de veau a remplacé l’huile. Heureusement que ça existe encore des initiatives pareilles. Ici, il y a de vrais atouts, un terroir, un patrimoine, avec viande, fromage, charcuteries, mais aussi et surtout une vraie générosité”. Une générosité déployée par la soixantaine de bénévoles tous vêtus de rouge, par les commerçants, le personnel de la commune, de l’intercommunalité, par les éleveurs aussi “qui se mobilisent alors qu’il faudrait qu’ils aillent faucher... La greffe marche”, s’enthousiasme Bruno Faure. Et du côté des premiers festivaliers du genre - certes, pas encore la grande foule - la sauce semble prendre également malgré quelques temps morts dans le programme. “On n’est pas déçu, il y a une super ambiance, c’est accueillant, convial et on a découvert le steack de salers et la truffade”, plébiscite ce couple de Metz qui a fait un crochet dans son rallye moto de 1 800 km pour une étape gourmande à Salers. Reste maintenant à parfaire le concept pour fidéliser touristes et invités de marque et convaincre, aussi, et peut-être d’abord, les palais cantaliens.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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