À Aurillac, le musée d’Art et d’archéologie rouvre, en attendant un espace muséal
Depuis dimanche 23 juin, huit salles sont à nouveau ouvertes au public au musée d’art et d’archéologie, au centre Pierre-Mendès-France d’Aurillac. Une ouverture temporaire.
Depuis dimanche 23 juin, huit salles sont à nouveau ouvertes au public au musée d’art et d’archéologie, au centre Pierre-Mendès-France d’Aurillac. Une ouverture temporaire.
Après moins d’un an de fermeture, le musée d’Art et d’archéologie d’Aurillac propose à nouveau ses collections au grand public. C’est le temps qu’il a fallu à l’établissement “pour engager la mue d’un futur grand équipement muséal pour notre ville”, présentait Frédéric Serager, adjoint municipal à la Culture dimanche 23 juin au matin, en accueillant de nombreux Aurillacois venus (re)découvrir leur musée. Pendant au moins cinq ans, huit salles recevront les expositions, entre traditions populaires et industrielles locales (parapluies notamment), archéologiques (“Des Hommes sur le volcan, 100 000 ans d’histoire dans le Cantal”), d’art contemporain, grâce notamment au don des œuvres de Jean-Claude Sergues (“Unique en son genre”).
Vision collective
Pendant dix mois de “pause”, les équipes municipales n’ont pas chômé avec des actions de médiation, qui ont notamment profité à près de 2 000 écoliers du bassin aurillacois. Les dix salariés des musées (d’Art et d’archéologie et des Volcans) ont également réfléchi à une révision des parcours pour accueillir “l’ensemble de nos collections et également de nouvelles. Nous y avons mis les moyens humains et financiers pour arriver à construire une vision collective”, rappelait Frédéric Sérager. Une vision collective qui ne sera pas effective avant 2030, le temps de trouver un site qui regroupera les musées de la ville... et peut-être même d’un peu plus loin, Pierre Mathonier révélant que certaines communes seraient intéressées pour venir se greffer au projet aurillacois...
En attendant, Frédéric Sérager a invité à la déambulation : d’abord, avec l’espace scénique autour des parapluies, dans une mise en scène “un peu décalée” ; puis, à l’étage, les trouvailles des fouilles du quartier Saint-Géraud sont mises en valeur, comme ces deux sarcophages monoxydes carolingiens en chêne, avec leurs couvercles, datés entre le VIIe et le Xe siècle, et même une curiosité, un “cure-oreille, qui fait partie des éléments qui racontent ce lieu”.
Un parcours archéologique enrichi de “nouvelles œuvres” à découvrir, tout comme celles d’Unique en son genre, des œuvres d’art contemporain cédées par Jean-Claude Sergues, qui a salué le travail de Sophie Caldayroux-Sizabuire, directrice adjointe des musées d’Aurillac : “Ce nouvel accrochage de l’exposition des Beaux-Arts dépoussière le musée, c’est organisé de telle sorte qu’il y a un dialogue entre les œuvres”, appréciait l’ancien disquaire aurillacois. Enfin, les amoureux de sciences et d’ornithologie retrouveront les collections du muséum des Volcans, anciennement abritées au château Saint-Étienne, “qui invitent à un dialogue entre la nature et l’expression humaine”.
Une culture nécessaire
“C’est un moment important pour la Ville, confiait le maire. Cette réouverture est une mise en valeur des œuvres autour de nos collections et ces huit salles permettent de réfléchir à comment on va organiser notre projet culturel, scientifique, défini en 2018, sur un site unique. C’est une façon de préfigurer l’esprit du futur musée, même si je ne sais pas encore où...” Pierre Mathonier concluait sur son inquiétude pour le monde de la culture en général, que ce soit le conservatoire, le théâtre, les Archives,... “Les arts de la rue souffrent, les compagnies ont moins de moyens et les restrictions budgétaires impactent tous les secteurs. La culture est en danger et la situation sera difficile dans les mois à venir, quels que soient les résultats des élections. Le budget culturel est certes important pour la Ville, mais nécessaire.”