À Aumont-Aubrac, la maison Boulet inquiète de ses perspectives
Les bouchers de Lozère s’inquiètent du futur de leurs boutiques, notamment dans les villages. Avec le recul de la consommation dû à la pandémie actuelle, les ventes sont en chute libre. Sixième et dernier arrêt de notre série sur le commerce en temps de Covid-19.
Le Covid-19 est venu mettre un frein à leur florissante activité. « En saison estivale, on passait une bête par semaine et le reste du temps, une bête tous les 15 jours à peu près », décrit Yannick Boulet, « et qui dit moins d’activité, dit moins d’abattage ». Adaptation des heures d’ouverture, ventes en baisse, abattages moindres…
Le Covid-19 a chamboulé les façons de travailler et fait subir une grosse baisse de chiffre d’affaires sur les deux derniers mois. De plus, la boucherie ne rentrant pas dans les conditions pour obtenir les aides régionales et nationales, la boucherie doit jongler sans.
La maison Boulet est une institution dans le village. Yannick Boulet, le fils, installé depuis 2004, et travaillant avec ses parents (Gérard et Martine Boulet), en représente la 4e génération. « Depuis le début, on est bouchers abatteurs », relève-t-il avec fierté.
« Depuis le temps, les clients nous connaissent et ils nous sont fidèles », soupire Yannick Boulet. Vacanciers et Lozériens y ont leurs habitudes, « et puis on est sur l’axe de l’A75, donc il y a beaucoup de passage », souligne le boucher.
La maison Boulet, qui travaille depuis de nombreuses années avec Languedoc Lozère Viande, avoue que la crise a rendu les choses délicates. « Au lieu de tuer des bêtes entières, on prend ce qu’on a besoin », souffle Yannick Boulet. Un demi, un avant, un piécé en fonction de ce qu’ils écoulent dans la boutique.
En plus de la famille, la boucherie employait une personne depuis quatre ans. « Il est parti juste avant la crise », explique Yannick Boulet. Avec la pandémie, l’embauche prévue d’un nouvel employé ou d’un apprenti pour remplacer celui parti est devenue floue. « On va attendre de voir comment évolue la situation, on n’est pas en mesure de dire comment ça va tourner », dit prudemment Yannick Boulet.
La crise a eu un autre effet, commente le boucher : la boucherie envisage désormais sérieusement de se pencher sur une présence numérique, avec la construction d’un site dédié. « L’idée nous trottait dans la tête », avoue Yannick Boulet mais l’idée se précise, notamment pour la charcuterie.