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Au chevet de la ferme Lozère

La chambre d’agriculture a tenu la première session de l’année vendredi 26 février. Un ordre du jour marqué par la crise agricole, durable et tenace, secouant le monde paysan.

© Sandra Hartmann

Dans son propos introductif, la présidente de la chambre d’agriculture de la Lozère Christine Valentin a rappelé que les exploitations souffraient, citant pêle-mêle l’effondrement mondial du prix des matières premières agricoles ou la surtransposition normative et réglementaire bien française empêchant les agriculteurs de vivre correctement de leur métier. « Cette situation est particulièrement préoccupante dans le secteur de l’élevage. Dans notre nouvelle région, plus de la moitié des exploitations ont une activité d’élevage. En Lozère, cela concerne plus de 90 % des structures, précise-t-elle. La situation des producteurs de bovins lait est plus qu’alarmante. C’est la survie même de cette filière qui est en jeu. » Illustration à l’appui avec une exploitation individuelle de 1,1 UMO se trouvant en Margeride et représentative des exploitations laitières installées dans le département : 73 hectares dont la moitié de pâtures, trente vaches laitières produisant en moyenne chacune 5 800 litres de lait par an et huit génisses de renouvellement. Du côté des ventes : 165 000 litres de lait, 19 veaux naissants et sept vaches de réforme. Le résultat courant plafonne à 9 212 euros, autant dire rien ne permettant de rémunérer convenablement un peu plus d’une unité de main-d’œuvre. Le niveau de produit est largement inférieur aux charges. Le lait se vend en moyenne 326 euros les mille litres. Il faudrait trente euros de plus pour que l’agriculteur puisse envisager de se sortir un Smic et commencer à penser à la rentabilité de l’exploitation. Il y a aussi des problèmes sanitaires et conjoncturels. La FCO a complètement déstabilisé les marchés, en viande et en lait. En viande, il a fallu vacciner les broutards pour désengorger les marchés. En lait, c’est le marché des veaux naissants qui a plongé. Et tout cela, en attendant des versements Pac, parce que le contrôle des dossiers n’avance pas suffisamment vite. « Et ces retards de paiements aggravent la situation », juge Christine Valentin. Olivier Boulat, président de la FDSEA de la Lozère va même dans le même sens, affirmant même que la situation est plus dramatique encore puisque « des exploitations se retrouvent avec 25 % de trésorerie en moins dans leur caisse ». S’agissant de la complexité des déclarations Pac et du retard des versements des soutiens aux agriculteurs, la chambre d’agriculture a adopté à l’unanimité une motion demandant notamment le versement immédiat de l’ensemble des aides à toutes les exploitations et dénonçant l’incohérence de la procédure d’identification des surfaces non agricoles.

La suite dans le Réveil Lozère, page 4, édition du 3 mars 2016, numéro 1349

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