“Attention aux visions de court terme”
En amont de son assemblée générale, l’association appelle les éleveurs à préserver des filières organisées.

Même si le contexte de l’élevage a évolué ces dernières semaines, l’association d’éleveurs Adeca ne voudrait pas que les producteurs de bovins viande se cantonnent à une vision de court terme. “Aujourd’hui, cela va plutôt bien. C’est vrai que les ventes de maigre ne se sont pas trop mal passées malgré la conjoncture FCO, mais il ne faudrait pas que les éleveurs s’écartent des systèmes organisés pour faire de bons coups”, met en garde son président Denis Costerousse, inquiet des conséquences à terme de cet opportunisme et de cette quête d’une plus-value immédiate. “On pourrait arriver un jour à une forme de concentration avec un opérateur qui ferait la loi sur le marché si nous n’y prenons pas garde”, enchaîne l’éleveur de Sainte-Marie qui n’hésite pas à faire le parallèle avec la récente restructuration du milieu de la viande qui a conduit à une position quasi dominante de la société Bigard.
Une implication forte dans les démarches de différenciation
C’est bien ce message que le conseil d’administration de l’association compte délivrer lors de son assemblée générale le 24 avril à la salle polyvalente de Yolet. “Il faut rester mobilisés, conforter et renforcer les organisations de producteurs non commerciales (OPNC) comme l’Adeca qui contribuent fortement à l’organisation des filières de qualité”, abonde le co-directeur Gilles Malvesin, en relevant l’implication de l’association cantalienne dans la construction de la filière Label rouge salers. “Charge à nous aussi d’être réactifs, d’apporter des solutions”, reconnaissent les deux responsables. C’est d’ailleurs bien dans cet objectif, celui d’anticiper les évolutions et de ne pas les subir, que l’Adeca a souhaité axer son assemblée générale sur deux dossiers de fond : en premier lieu, les incidences du bilan de santé de la Pac sur la production de viande bovine (maigre et gras) et les équilibres entre zones de naissage et d’engraissement. “Il est aussi important de savoir quelles options ont choisi des pays comme l’Italie ou l’Espagne”, argumente Denis Costerousse. Un volet qui sera développé par Bernard Berthelier (directeur de la Chambre d’agriculture) avant que Stéphane Jamin (membre du conseil national d’Elvea et de la Fédération française des commerçants de bestiaux) n’élargisse le débat sur les perspectives de commercialisation, la concentration des opérateurs d’abattage, mais aussi sur un dossier qui agite depuis quelque temps déjà les OPNC : la question du transfert de propriété “que
certains voudraient imposer”, s’alerte l’Adeca.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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