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Élections chambre d’agriculture
«Approfondir les travaux d’organisation par filière»

Pour la FDSEA et les JA, une des réponses adaptées à la volatilité des prix est de mettre en œuvre des mécanismes de répercussion des charges sur les prix des viandes. D’où les négociations avec l’aval et notamment la distribution.

© La Creuse agricole et rurale

Comment agir sur la grande distribution ?
Pascal Lerousseau : La grande distribution représente plus de 80% des parts du marché des produits alimentaire aujourd’hui. Ils ont bien failli tuer les agriculteurs mais c’était sans compter sur la ténacité de nos organisations pour rouvrir des marchés extérieurs qui existaient il y a quelques décennies. Suite aux crises successives (vache folle, etc.), nous avons appris qu’il n’est pas bon d’avoir un seul client. Aujourd’hui, ils semblent un peu plus attentifs à nos demandes mais peut-être un peu tard. La diversité des clients doit être un atout, mais surtout une question de survie. Une solution pourrait être une centrale de vente qui s’opposerait aux centrales d’achat.


Pensez vous que la contractualisation peut être un moyen d’agir sur les prix?
P.L. : La contractualisation, si elle est équitable entre toutes les parties, peut être une solution parmi d’autres. Nous ne devons pas produire pour produire, mais bien produire ce que les consommateurs veulent. Il est indispensable d’organiser les sorties d’animaux avec la coopération ou les privés, car tous les systèmes sont intéressants dès lors que l’éleveur s’y retrouve. Le prix doit être le premier élément dans la réflexion qui liera l’éleveur et le reste de la filière.


Quid de l’observatoire des prix?
P.L. : Le rôle d’un observatoire est d’abord d’observer. Mais au delà de cette mission, il faut maintenant aller plus loin et surtout plus vite. Il est inadmissible que pendant des années, l’éleveur ait été spolié de son revenu à force de déléguer aux autres ce que nous étions en mesure de faire nous-mêmes. L’État doit s’investir d’avantage et nous aider à rétablir une répartition des marges plus équitable et plus juste.


Des accords interprofessionnels peuvent-ils solutionner ces problèmes?
P.L. : Les accords interprofessionnels sont en mesure de solutionner ces problèmes dès l’instant que toute la filière veut bien s’engager dans cette démarche et siéger pour trouver des solutions et ne pas pratiquer la politique de la chaise vide.
Les éleveurs, les Organisations de Producteurs, les abatteurs, après quelques années de tension, sont aujourd’hui sur la même longueur d’onde. Reste la grande distribution qui doit accepter de réduire ses marges pour permettre au reste de la filière de survivre.


Quelles places doivent occuper les agriculteurs dans la filière?
P.L. : Les agriculteurs doivent pour ceux qui se sont écartés, réinvestir les filières. Après des années très difficiles pour les éleveurs, aujourd’hui c’est toute la filière qui souffre. Inutile de tirer sur l’ambulance, mais faisons en sorte tous ensemble de résister au diktat des GMS et des centrales d’achats. Mais avant de détricoter ce qui existe, améliorons ce que nos ainés ont fait et finissons le travail. Peut-être des centrales de vente, un rêve qui était cher à nos anciens dirigeants comme Michel Debatisse. Rien n’est pire que le renoncement. Alors faisons en sorte que nos ainés, mais aussi les jeunes générations, soient fiers de nous.

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