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AMF 15 : “La notion d’école communale n’est plus un concept viable”

Réunie vendredi en assemblée générale à Mauriac, l’association des maires et des présidents d’EPCI du Cantal a présenté ses propositions pour défendre l’école cantalienne et préparer son avenir.

L’AMF 15 a présenté ses préconisations pour “une école cantalienne de qualité et accessible à tous” au cours d’une table ronde suivie d’échanges avec la salle.
L’AMF 15 a présenté ses préconisations pour “une école cantalienne de qualité et accessible à tous” au cours d’une table ronde suivie d’échanges avec la salle.
© CJ/APAP

À la rentrée 2023-2024, l’école cantalienne a perdu dix postes. Avec la baisse démographique, à quoi ressembleront les prochaines cartes scolaires ? “Vous le savez, votre association départementale s’investit pour la défense de l’école cantalienne et pour la préparer à ses missions dans le contexte bien particulier de notre département, a rappelé Christian Montin, le président de l’AMF 15. Compte tenu que la convention pour un aménagement du territoire scolaire cantalien(1) a expiré, nous avons décidé de ne pas baisser les bras et de proposer une nouvelle démarche de co-construction du tissu scolaire afin que soient prises en compte les spécificités cantaliennes : géographie, démographie, contraintes climatiques…”

Démarche de co-construction
Ces propositions pour “une école cantalienne de qualité et accessible à tous” sont issues des échanges que l’AMF 15 a conduits au sein de son conseil d’administration, mais aussi en associant
l’ensemble des partenaires : parents, enseignants, DSDEN, DDEN(2), etc. L’idée est de faire émerger le concept d’école de territoire et de définir une nouvelle gouvernance. L’objectif est aussi d’obtenir un nouveau soutien de l’Éducation nationale pour impliquer les territoires dans l’élaboration de la carte scolaire. “La notion d’école communale n’est plus viable, a poursuivi Christian Montin. Sans transférer la compétence scolaire aux EPCI,
il s’agit d’encourager plusieurs communes à mettre en commun leur avenir scolaire pour construire le tissu scolaire qui va bien.”
Cette école de territoire serait gérée dans une entente intercommunale, chaque commune participant aux prises de décisions, au financement et au conseil d’école. “Il n’y aura plus de commune sans école et si on accepte ce principe, il n’y aura plus de concurrence entre écoles ni de dérogation : toutes les communes seront rattachées à une école de territoire, de qualité, durable et de proximité.”
Le périmètre tiendra compte du temps de trajet “acceptable” qui ne devra pas dépasser les 30 minutes. Un plan d’actions a été présenté pour engager la réflexion et enrichir le projet car “ce sont des propositions, pas des obligations”, a insisté Christian Montin. Maryline Lutic, directrice académique, a rappelé que “la carte scolaire n’est pas que de l’arithmétique dans le Cantal. On travaille sur des territoires d’éducation rurale pour regarder de la petite enfance à l’insertion professionnelle. On réinjecte des moyens, je ne fais pas que fermer des postes, j’en ouvre aussi.”  La directrice académique a aussi précisé que la carte scolaire se faisait sur trois ans et que des instances de dialogue allaient être mises en place “pour travailler tous ensemble sur les effectifs quand on les a.”

Vers une école de territoire
“Aujourd’hui, on nous dit que la réflexion va être sur trois ans, mais tant que les décisions budgétaires seront annuelles, il y aura forcément des implications annuelles sur la carte scolaire”, a relevé Christian Montin. Pour le président du Conseil départemental, Bruno Faure, “le sujet n’est pas aisé, chacun tient à son école. Le maillage est important et l’éloignement est un critère primordial. Doit s’engager un débat pour qu’il n’y ait pas de concurrence entre territoires. Les écoles sont essentielles pour l’avenir des Cantaliens, c’est aussi un facteur d’attractivité.”
Pour David Lisnard, président de l’AMF national, “ce travail est remarquable, c’est une échelle pertinente, mais il faudra l’acceptation des maires”.  “Laisser les choses aller, c’est se condamner, a résumé Christian Montin. On essaie de pas être victimes d’une fatalité, ce n’est pas notre rôle d’élus.”

(1) Signée en 2014, cette convention avait été suivie d’un premier avenant en 2016 puis d’un second en 2019. L’État s’était engagé à ne rendre aucun poste entre 2014-2017, à ne rendre pas plus de 5 postes entre 2017-2020 et pas plus de 3 entre 2020 et 2023.
(2) Direction des services départementaux de l’éducation, délégué départemental de l’Éducation nationale.

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