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Agnès Génot, feutrière

Installée en estive à Albepierre-Bredons avec sa famille et leur troupeau de brebis, la Lotoise Agnès Génot fabrique le fromage et travaille la laine.

Agnès génot
Agnès Génot avec quelques-unes de ses réalisations. Il s’agit de redonner toute sa place à la valorisation de la laine.
© b.parret

L'an passé, Fred et Agnès Génot, en compagnie de leurs deux enfants, avaient installé leur troupeau de brebis du Gaec de La Belle Estive sur les hauteurs d’Albepierre-Bre- dons. La proposition du maire, Xavier Fournal, était de reconquérir certaines terres de pacage autour du col de Prat-de-Bouc. Le couple de bergers pratique la transhumance depuis de nombreuses années. En déplaçant leur troupeau de basco-béarnaise, ils emmènent avec eux leur production fromagère qui a trouvé un écrin idéal dans le buron du col, propriété de la commune. “C’est un modèle agricole auquel nous sommes attachés mais également vital pour nous, puisque notre exploitation dans le Lot compte seulement une quinzaine d’hec- tares”, avait expliqué en 2024 Fred Génot lors de leur première venue dans le Cantal (voir notre édition du 24 juin 2024). “Nous avons trouvé de l’herbe, un superbe paysage, un bel outil pour fabriquer nos fromages et un accueil très important pour nous de la part des habitants toujours prêts à aider”, reconnaît aujourd’hui, Agnès Génot, à mi-parcours d’une deuxième saison.

Double activité

Cette année, en plus de son travail à la fromagerie, Agnès a amené avec elle son activité de feutrière. “Je n’ai pas beaucoup de temps pour cette production à laquelle je me consacre davantage à partir de septembre, mais je voulais la faire découvrir à nos visiteurs”, confie-t-elle. D’ailleurs, avec Véronique Cornet, une éleveuse de Brezons, elle proposera des initiations à la valorisation de la laine (voir encadré). Agnès est bergère, fromagère et aussi feutrière. Il s’agit pour elle de valoriser la laine de mouton qui depuis ces dernières décennies est devenue un “déchet”, faute de rémunération et non plus une belle matière première pour confectionner des vêtements, des tapis, des abats-jours ou encore des coussins. Le feutre est un textile non tissé obtenu par accroche des fibres de laine et de poil. L’eau et le savon permettent aux “écailles” de la laine de s’ouvrir et donc à chaque brin de s’accrocher aux autres. Pour les petites pièces, Agnès lave à la main. Elle s’est aussi équipée d’une machine à laver spécifique car la laine gorgée d’eau peut peser un certain poids.

À la main et couleurs naturelles

Les brebis sont tondues en avril et octobre permettant de garder une laine propre et soyeuse. La laine des basco-béarnaise est très faible en suint. En revanche, elle est très blanche et lustrée. La laine des agnelles est très très fine. “Je feutre directement lors du lavage de la laine et ainsi je maîtrise le produit en gardant sa structure naturelle, explique Agnès Génot. Les couleurs sont uniquement celles de la laine à savoir le blanc, le noir et le gris.” Complétée parfois de laine cardée, Agnès confectionne de multiples choses pour lesquelles elle s’est formée au fil du temps. Toutes les laines ne conviennent pas pour tel ou tel usage. Il faut aussi savoir composer pour offrir une petite touche d’esthétisme coloré qui fait que chaque objet devient alors unique.

Redécouvrir le produit

Le public redécouvre ce produit. Pour l’exploitation agricole, cette activité valorise entre les mains d’Agnès un quart des 180 kg de laine collectés chaque année. Agnès Génot est aussi engagée dans un collectif, La Draille, qu’elle préside depuis un an. La quinzaine d’adhérents du Lot et de l’Aveyron a ouvert une boutique à Figeac pour présenter et vendre ses produits et sensibiliser les visiteurs à la matière première, plus variée qu’on ne le croit et riche de nombreuses vertus. Également, un pôle laine s’est constitué auquel participe Agnès Génot. Il est soutenu par le parc régional Naturel des Causses du Quercy avec pour objectif de mutualiser un atelier, le marketing, la communication pour ses usagers. Le parc animalier de Gramat est également intéressé dans ses animations par le groupe d’artisans afin de mettre en évidence le rapport entre l’animal et le produit fini par le travail de l’homme. Agnès n’hésite pas non plus à parcourir la France pour faire découvrir ses feutres et ses techniques comme cela sera le cas à la fin du mois d’août dans le Jura ou au festival de la laine de Felletin dans la Creuse qui est la référence à ce sujet.

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