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Eau
Agir collectivement pour limiter l'impact du réchauffement climatique et préserver l’eau

Les premières assises départementales de l'eau se tenaient à l'Hôtel du Département au Puy-en-Velay le 17 novembre. 
L'occasion de partager les connaissances de chacun sur l'eau et d'anticiper les enjeux de demain.

Les acteurs de l'eau étaient au rendez-vous de ces premières Assises de l’eau au Puy en Velay.
Les acteurs de l'eau étaient au rendez-vous de ces premières Assises de l’eau au Puy en Velay.
© © HLP

Le 17 novembre, le Département et les services de la Préfecture ont consacré une journée entière à l'eau, une ressource précieuse et à préserver, notamment dans le cadre du changement climatique qui est d'ores et déjà à l'œuvre. Des Assises qui découlent de la politique volontariste conduite par le Département doté d'un objectif dédié dans sa feuille de route "Cap 2030" et d'une délégation à l’eau. 
"A l’heure où la croissance démographique, l'urbanisation et les changements climatiques mettent une forte pression sur les ressources en eau de notre planète, il était venu le moment de proposer une vraie réflexion sur ce sujet d’avenir" a indiqué la présidente du Département Marie-Agnès Petit en ouverture des Assises. Au travers d'interventions en matinée et d'ateliers de réflexion l'après-midi, il s'agissait avant tout de partager des analyses sur cette thématique et de susciter l’émergence de collaborations et de solutions pratiques en réponse aux défis auxquels la Haute-Loire est et sera confrontée. Les élus et acteurs de l'eau du département, voire de la région, étaient au rendez-vous. Le Préfet Yvan Cordier a rappelé quelques chiffres indicateurs du changement climatique en Haute-Loire : "Les étés sont plus chauds et plus secs. En matière d’eau potable, en 2022, 40 communes ont connu un assèchement de leurs puits. Elles ont dû recourir au transport d'eau par camion citerne pour un volume total de 9 000 m³,  soit 126 fois le volume transporté en 2021. En 2023, 24 communes ont connu une telle situation. Les nappes d'eau souterraines n'ont jamais connu des niveaux aussi bas. Au plus fort de la crise, plus de 50% des cours d’eau ont été totalement asséchés" sans compter les faibles taux de remplissage des barrages de Naussac et de Lavalette...
 

Distinguer 2 échelles de temps


Parmi les grands temps forts de cette journée, la conférence "Eau et changements climatiques" donnée par Louis Bodin, ingénieur météorologiste bien connu du grand public pour ses journaux météo à la télévision et à la radio, a captivé l'auditoire. Après avoir montré l'importance des phénomènes météo sur la vie humaine (1 million de Français morts sous le règne de Louis XIV à cause du Petit Âge glaciaire), il a procédé à quelques éclairages techniques et sémantiques : "L'irrégularité du climat a toujours existé, car cela correspond à  une instabilité naturelle. Toutefois, cette irrégularité devient plus complexe aujourd'hui en raison du changement climatique auquel il va falloir s'adapter localement". 
Louis Bodin distingue deux échelles de temps : les irrégularités du climat sur le court terme auxquelles nous nous adaptons et le changement climatique visible sur du long terme que nous devons collectivement essayer d'atténuer en changeant nos protocoles. Il a envoyé un message d'humilité et de respect : "Aujourd'hui, la météo est à notre service et la pluie est devenue une économie, alors que l'eau et la pluie, c'est la vie ! La Nature est plus forte que nous et on ne l'accepte pas. À nous de tempérer ses excès et de limiter ses impacts". Le météorologue attire l'attention sur la "bêtise " des Hommes qui se concentrent dans les espaces les plus impactées par les catastrophes naturelles (bords de mer, zone d'alluvions...) ; ce qui induit la nécessité de travailler collectivement et à différentes échelles sur cette problématique.
 

Problème de répartition de l'eau


Autre enseignement important : "la quantité d'eau disponible sur notre planète est la même depuis des millions d'années. La terre ne fuit pas ! Donc, nous n'avons pas un problème d'eau mais plutôt un problème de partage et de répartition de l'eau. La France reçoit donc les mêmes quantités d'eau, par contre la goutte d'eau qui tombe n'est plus aussi profitable qu'avant en raison des activités humaines. Notre empreinte sur terre devient irréversible pour la biodiversité et pour les générations futures». 
Questionné sur l'impact des pesticides, Louis Bodin s'est montré confiant sur l'évolution de l'agriculture : "Je crois à l'agriculture en France et d'ailleurs le couvert végétal revient un peu partout...". Jean-Claude Massebeuf agriculteur à Goudet, a déploré que les élevages de Haute-Loire soient parfois accusés d'effets néfastes sur le changement climatique alors que ceux-ci n’ont rien de comparable avec de gros élevages industriels. "C'est un problème d'équilibre avec son environnement et vous, ici, vous êtes dans l'équilibre. Si l'on est un peu intelligent, on ne confond pas ces deux types d'élevages !" a répondu Louis Bodin. 
Après une matinée d'interventions sur le thème de l'eau, des ateliers étaient ouverts aux participants pour un partage d'expériences et envisager des actions collectives à mettre en place sur notre territoire pour assurer une gestion durable de l'eau. 

 
 

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