Adapter ses pratiques à la culture du blé tendre
Des membres du groupe productions végétales des JA 63 ont participé à une formation organisée par les JA 63 et dispensée par Arvalis.
«L’an dernier, la culture du blé dans le Puy-de-Dôme a été fortement impactée par la maladie et notamment par la fusariose », avance Mathieu Trillon, le responsable du groupe productions végétales chez JA 63. Avec ce souvenir-là, une formation a été organisée par les JA afin de voir les différentes stratégies qui peuvent être conduites pour protéger le blé et améliorer le rendement. « Vu le contexte de cette année, les fenêtres de tirs vont être courtes, d’où l’importance d’une telle formation », précise Mathieu Trillon.
L’adaptation débute au tallage de la plante
La formation a été dispensée par Chloé Malaval-Juery de l’institut Arvalis. « Le cycle du blé a des phases clé et il faut adapter les moyens pour arriver au meilleur rendement et à la meilleure qualité. Cependant plus on avance dans le cycle et moins les possibilités d’adaptation sont possibles » a introduit l’ingénieure d’Arvalis. La première des choses à retenir est le fait qu’il y a peu de relations entre le nombre de plantes en sortie d’hiver et le rendement final. L’adaptation débute vraiment au tallage de la plante. À ce moment-là, la culture s’adapte aux ressources disponibles et se régule en fonction de la lumière. L’ombre a en effet des incidences sur le développement, et « le désherbage précoce des parcelles est important pour éviter une concurrence », insiste Chloé Malaval- Juery. Les éléments qui peuvent influer sur le tallage peuvent être le gel, les excès, les manques d’eau et les carences en azote. «Ce qu’il faut retenir : l’azote ne fait pas taller, mais une carence précoce ralentit le tallage », note l’intervenante. La question qui revient : faut-il apporter de l’azote à ce moment-là ? La réponse de l’ingénieure : « durant le tallage la quasi-totalité de l’azote peut être apporté par le sol et si il y a un besoin, notamment suite aux résultats des reliquats à la sortie de l’hiver, 40 unités suffisent ».
Au moment de la montée des tiges et de la formation des fleurs les moyens d’adaptation se réduisent et les agriculteurs peuvent jouer sur l’irrigation et sur l’apport d’azote. Ils sont aussi dépendants d’accidents climatiques, notamment le gel. Pour connaître les doses à apporter en fin de montaison, il faut réaliser un diagnostic et adapter son apport en fonction des résultats. Quant à l’irrigation à ce moment-là du cycle de la culture, son efficacité est de 6 à 9q/ha pour 30 mm selon les espèces de céréales et le type de sécheresse. « Il faut noter qu’un stress avant épiaison est en général moins préjudiciable qu’après épiaison » relève Chloé Malaval-Juery.
Au moment de la fécondation des fleurs et du remplissage, l’adaptation ne peut se faire que par l’irrigation. En cas d’accident, il n’y a plus de possibilités d’esquive ni d’adaptation a postériori.
En matière de protection contre les maladies, le conseil à retenir est d’adapter son programme fongicide à l’année. Les infos d’Arvalis sur ce sujet sont régulièrement mises à jour et disponibles avec Arvalis Info, qui dispose d’un baromètre des maladies.
Cependant, le moyen le plus efficace de ne pas subir une forte pression des maladies est de choisir une variété résistante et d’observer régulièrement sa parcelle pour agir avant qu’il ne soit trop tard.