Aller au contenu principal

12 mars 2009, Congrès de la FDSEA à St Paulien
2008-2009, année atypique avec l'espoir en ligne de mire

"Adhérents à la FDSEA, venez participer à un temps d’échanges sur l’agriculture de notre département et les grands dossiers syndicaux". Le président Gilbert Guignand invite les agriculteurs pour le Congrès annuel de La Fédération départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles, qui se tiendra jeudi 12 mars à St Paulien. C'est sur le thème de l'organisation des filières économiques et des choix à faire sur notre département, que portera le rapport d'orientation préalablement introduit par une table ronde. Dans les deux derniers numéros de la Haute-Loire Paysanne, vous retrouverez tout ou partie du bilan d'activités des sections spécialisées de la FDSEA. Cette semaine, Jean Paul Sivard secrétaire général de la FDSEA revient sur les grands dossiers portés par le syndicalisme.

«2008 a été une année complétement atypique» lance Jean Paul Sivard secrétaire général de la FDSEA qui revient sur les grands évènements qui ont jalonné l’année syndicale, comme il le fera jeudi 12 mars lors du Congrès de la Fédération départementale.
C’était l’euphorie en début d’année avec l’envolée des prix du lait et une fin de campagne 2007/2008 en production libre (grâce aux prêts de fin de campagne, seuls 2 producteurs seront pénalisés pour dépassement). Et puis renversement de situation, la fin de l’année sera «très inquiétante, avec des baisses de prix, annoncées par les entreprises,  comme on n’avait jamais vu». Et face à cette situation inacceptable pour les producteurs, on a assisté à «une mobilisation là aussi sans précédent» et ce dès septembre. Cette mobilisation de masse et la pression exercée par le syndicalisme sur tous les fronts, ont permis de diviser cette baisse envisagée par deux. Si ce n’est une victoire, c’est quand même un résultat positif.

Année de tous les espoirs…

2008 a été aussi l’année de tous les espoirs sur le bilan de santé de la PAC. Et les résultats obtenus en ce début 2009, sont satisfaisants. «On n’a pas eu de résultats aussi probants depuis très longtemps» dira Jean Paul Sivard, en illustrant par des chiffres, comme il excelle à le faire : «Les aides supplémentaires pour notre département sont équivalentes à 1000 revenus agricoles…». Le secrétaire général souligne tout le travail syndical qui a été conduit au niveau départemental, régional voire national, pour en arriver là. «La manifestation du 16 septembre à Clermont, qui a réuni plus de 20 000 personnes a été un élément déclencheur. Et cette réussite, on la doit bien sûr à tous les agriculteurs du Massif Central qui se sont mobilisés.  Mais c’est aussi grâce aux organisations professionnelles agricoles et organisations économiques, et à leurs salariés, qui nous ont acompagnés ou ont participé financièrement ; aux élus de terrain et aux parlementaires qui ont repris à leur compte nos revendications (NDLR : cf un édito de Jean Paul Sivard où il écrivait que cette manifestation donnait devoir à tous les responsables, politiques et professionnels…) ; et à l’administration». Et de conclure : «quand il y a un dénominateur commun derrière une opération, elle aboutit plus vite…».
Jean Paul Sivard souligne enfin que ces annonces vont peser sur les exploitations de Haute-Loire et sur leur devenir ; c’est un véritable ballon d’oxygène.
Toujours dans le cadre des annonces du Ministre, le secrétaire général se réjouit pour la production ovine qui «tient enfin la planche de salut qui va la sauver». Il souligne tout le travail des moutonniers depuis plus de deux ans ; travail enfin récompensé.
Sur les mesures en faveur de l’herbe, il précise que «cette nouvelle prime à l’herbe économique va enfin compenser un handicap artificiel créé par la PAC de 1992, le trou de l’herbe, distorsion de concurrence entre les produits viande et lait faits à base d’herbe ou de maïs». Et d’embrayer sur l’ICHN, qui, elle, est une compensation de handicap naturel. «Mise en place en 71 ou 72, elle a connu une période d’essoufflement, elle a même été mise un peu aux oubliettes… Mais grâce à notre volonté syndicale, on l’a régulièrement rappelé au bon souvenir des politiques. Aujourd’hui, les annonces de Michel Barnier font échos aux promesses de Hervé Gaymard, mais «ils ne pourront pas reculer sous couvert de restrictions budgétaires ou gels de crédits, car le financement est là avec la modulation».

Des charges folles…

2008 aura aussi été une année «bizarre» au niveau des charges. Les prix de l’alimentation animale, les céréales, le fuel, les engrais… ont grimpé en flèche atteignant des niveaux records, pour redescendre ensuite presque aussi vite qu’ils étaient montés. Cette situation a conduit à des revenus déficitaires de plusieurs milliers d’euros dans les élevages de porcs et de lapins. Et combinées aux conséquences de la FCO, ces hausses ont plombé les revenus des éleveurs bovins et ovins. Pour palier ces difficultés, la profession a demandé et obtenu un plan d’urgence de 700 000 euros pour le déaprtement auquel ont été rajouté 300 000 euros grâce à l’intervention de Gilbert Guignand auprès du Minsitre. Ces mesures permettent de prendre en charge les frais financiers de 600 à 700 éleveurs les plus endettés, et une partie des cotisations sociales des éleveurs en difficultés dans toutes les filières viande, mesures auxquelles s’ajoute une participation de la MSA sur son propre budget.
«Si on peut retirer une leçon de cette  situation, c’est que n’ayant plus d’outils de régulation des marchés, on peut trouver un certain confort avec des primes, connues à échéance de 2 ou 3 ans, pour réguler un peu les revenus» analyse Jean Paul Sivard.
Pour faire un tour complet, ou presque de ce qui s’est passé en 2008, le secrétaire général dévie un peu sur la crise économique qui touche toutes les catégories socio-professionnelle, et qui joue aussi sur les modes de consommation et notamment sur l’alimentation. Il ne peut néanmoins s’empêcher de positiver : «et si cette crise permet aux gens de revenir à des valeurs plus proches de leurs racines, de la nature…».
Jean Paul Sivard insiste, cette année encore, sur tout le travail fait par la FDSEA dans les différentes commissions officielles comme la CDOA, sur le suivi des dossiers généraux comme la FCO… Il met en avant l’importance, pour la défense du métier d’agriculteur, de la présence des responsables FDSEA, à tous les échelons en partant de la commune, jusqu’à la région et Paris, et dans toutes les instances où l’on parle d’agriculture, et «ce travail-là, ne peut se faire et bien se faire que grâce aux adhérents de base».

Solidarité et militantisme

Pour conclure, le secrétaire général de la FDSEA lance un pavé dans la mare : «Avec les nouvelles perspectives données à la profesion, les septiques du syndicalisme peuvent être rassurés. Force est de constater que le poids des hommes compte autant que le poids des structures…». Il rappelle que si les zones herbagères ont été entendues, et que les revendications syndicales ont abouti, c’est bien grâce à un travail collectif, à une pression forte et une mobilisation exemplaire, et sur une seule ligne de conduite. Et c’est pour cela qu’il encourage «tous les agriculteurs de Haute-Loire à rester solidaires et militants. Une cotisation est toujours trop chère si elle ne rapporte rien. Mais elle ne coûte rien quand les résultats sont là…»

 

Bilan 2008 des sections au Congrès de la FDSEA

Une semaine après les Jeunes Agriculteurs, ce sera au tour de la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles de réunir ses adhérents pour son assemblée générale. Le 63ème Congrès aura lieu le jeudi 12 mars 2009 à St Paulien sous la présidence de Gilbert Guignand et en présence de tous les présidents de section spécialisées, ainsi que des présidents et directeurs des organisations professionnelles agricoles départementales, sans oublier l’administration.

Tous les dossiers points par points

Ce temps fort pour le syndicalisme est l’occasion pour tous les adhérents de faire le point sur tous les dossiers portés et défendus par la FDSEA et de poser des questions en direct avec les responsables départementaux. Traditionnellement, la matinée se déroule à «huis clos» c’est à dire entre adhérents. Elle est consacrée à un tour d’horizon détaillé de toutes les sections et de tous les grands dossiers. Chaque président de section prend la parole en tribune pour revenir sur les temps forts de l’année écoulée. Il présente également les orientations pour 2009 et les axes de travail. Dans les deux derniers numéros de La Haute-Loire Paysanne, nous reprenons tout ou partie de ces interventions. Loin d’être exhaustifs, nous privilégions les thèmes principaux pour chaque section. Ainsi pour la section laitière, nous nous attardons sur la bataille du prix du lait, avec la FDO nous insistons sur les perspectives d’avenir suite aux dernières annonces du Ministre de l’Agriculture, avec les anciens exploitants nous revenons sur leur combat pour des retraites décentes, concernant la chasse nous nous intéressons au problème du sanglier… (À lire dans les pages suivantes).
L’après-midi, le secrétaire général Jean Paul Sivard fera le tour des dossiers plus généraux comme les ICHN, la PHAE2, la bourse d’échanges…

Temps d’échanges

La parole est ensuite donnée à la salle ; c’est l’occasion pour chaque responsable local ou simple adhérent, d’exprimer ses craintes, ses attentes, ses déceptions ou ses satisfactions quant au travail et à l’implication de la FDSEA, à la politique agricole actuelle ou à l’avenir de l’agriculture. C’est un moment d’échanges autour du métier d’agriculteur.
L’après-midi, la FDSEA ouvre ses travaux à l’ensemble des OPA et invite les élus et l’administration. Après un rapide résumé des travaux de la matinée, le Président Gilbert Guignand introduira la table ronde qui s’intéressera à l’organisation des filières économiques et aux choix à faire sur le département. Dans le cadre de son rapport d’orientation, Gilbert Guignand fera une synthèse de cette table ronde, et présentera des propositions concrètes pour l’avenir de l’agriculture départementale en vue de la révision de la Politique Agricole Commune.
Gilbert Guignand et son conseil d’administration vous attendent nombreux pour participer activement aux débats de ce rendez-vous annuel, pour échanger vos points de vue avec les responsables départementaux, mais aussi avec l’invité national qui sera le secrétaire général de la FNSEA, Dominique Barrau.

.fdo.  Une légitimité reconnue

Cette année, au congrès annuel de la FDSEA, le président de la section ovine aura le sourire… Les annonces du Ministre de l’Agriculture vont dans le sens d’un soutien aux moutonniers à la hauteur de leurs espérances.
Claude Font revient un peu en arrière pour insister sur la mobilisation des éleveurs ovins et tout particulièrement des éleveurs auvergnats et parmi eux des altiligériens. C’est en effet les États généraux de 2006 puis les Transhumances de l’Espoir - des initiatives qui a chaque fois ont pris naissance chez nous pour ensuite s’exporter dans toutes les zones moutonnières de France et terminer à Paris - qui ont montré la détermination des éleveurs à vouloir sauver leur production.
Un message clair a été martelé auprès des élus, des parlementaires et à chaque occasion qui se présentait. Ce message, c’est la demande d’un rééquilibrage du revenu en faveur de l’élevage ovin. Claude Font précise : «Ce sont les 27 euros par brebis que nous avons demandé pour assurer un revenu décent aux éleveurs».

Des demandes légitimes

Les éleveurs de moutons n’étaient pas seuls dans ce combat. Claude revient aussi sur la grande manifestation du 16 septembre à Clermont Ferrand où la voix des 20 000 manifestants a résonné haut et fort dans les sphères de la capitale. C’est bien tous ce travail syndical pour demander un soutien à l’élevage et à l’herbe qui a porté ses fruits. 
Aujourd’hui, les moutonniers sont satisfaits. «C’est une victoire historique» lance même la FNO. Sans tomber dans l’euphorisme, Claude Font souligne avec satisfaction que «les demandes de la profession étaient justes et légitimes ; et que c’est cette légitimité qui est aujourd’hui reconnue à la fois par le milieu professionnel et par le milieu politique».
Mais, le président de la FDO ne veut pas s’arrêter en chemin : « Ne tombons pas dans le travers de l’ancienne PCO qui incitait à faire de la brebis à primes. En tant qu’éleveur et en tant que responsable professionnel, ça ne m’interesse pas». Il souligne que 2009 sera encore une année difficile - les aides concerneront surtout 2010 - mais il invite les éleveurs à travailler sur la technicité et la valorisation de leurs produits. «Nous avons déjà perdu de nombreux éleveurs 5% en 2008, et des brebis 3,8 % en 2008. Si nous voulons sauver l’élevage ovin et toute sa filière, nous devons dès à présent nous lancer, avec les organisations de producteurs et la Chambre d’Agriculture, dans un important travail pour rendre nos exploitations plus compétitives».

.viande bovine.  FCO, équarrissage

Fièvre catarrhale ovine et équarrissage sont les deux dossiers qui ont marqué l’activité de la section bovine de la FDSEA en 2008. Nous n’oublierons pas bien sûr le combat mené aux côtés des tous les éleveurs dans le cadre du bilan de santé de la PAC et des demandes pour un rééquilibrage des soutiens en faveur de l’élevage à l’herbe.
Maurice Laurent président revient sur la FCO et la vaccination obligatoire. Même si la section bovine ne participe pas en tant que telle au Comité de pilotage départemental FCO, elle n’en reste pas moins très au fait de l’actualité sur ce problème.  Comme l’ensemble des OPA, les vétérinaires et l’administration, Maurice Laurent insiste lui-aussi sur l’importance de la vaccination pour une lutte efficace contre la maladie et permettre de lever toutes les entraves aux échanges internationaux, en particulier vers l’Italie.
Un nouvel accord bilatéral vient d’être signé entre la France et l’Italie. Il prévoit un allègement de quelques mesures. Ainsi les bovins de plus de 90 jours peuvent circuler librement s’ils sont vaccinés contre les sérotypes 1 et 8 depuis 30 jours, au lieu de 60 j jusqu’alors. Pour les bovins de moins de 90 jours, ils peuvent également circuler si leur mère a été vaccinée.
Néanmoins, compte tenu du bon déroulement de la campagne de vaccination avec pour priorités les allaitants et les ovins, ces clauses de restrictions nont pas trop perturbé la commercialisation de nos animaux vers l’Italie.

Équarrissage payant en juillet 2009

L’autre dossier qui a mobilisé la section bovine et plus largement la FNB (Fédération nationale bovine), c’est l’équarrissage sur lequel l’État s’est désengagé depuis fin 2008. À partir de juillet 2009, les éleveurs devront s’acquitter d’une part du coût de l’équarrissage. Il devront payer une cotisation, collectée par l’EDE (Etablissement départemental de l’élevage). Après de très nombreuses et difficiles négociations entre tous les acteurs impliqués dans ce dossier équarrissage, la profession a obtenu un partage de l’addition. L’État s’est engagé à apporter quand même une petite contribution et a assumer la prise en charge de la moitié de la dette actuelle. Les éleveurs quant à eux devront contribuer à hauteur de 12 millions d’euros. Une autre partie sera assurée par la taxe d’abattage. Sur ce dossier, les discussions ont été âpres ; la profession a largement dénoncé le désengagement de l’État, mais aujourd’hui, les jeux sont faits. Ces nouvelles dispositions vont entrer en vigueur dès juillet 2009.
Sue la conjoncture actuelle, Maurice Laurent revient un peu sur les annonces du Ministre regrettant que la viande bovine ne soit pas la production qui retire la plus grosse part du gâteau. Il reconnait néanmoins que l’élevage dans son ensemble avec la prise en compte de l’herbe, va bénéficier d’aides qui devraient relancer voire booster l’agriculture dans nos zones de montagne.

.lait.  La grande bataille sur le prix

C’est le prix du lait qui aura été la bête noire de la section laitière de la FDSEA en 2008, mobilisant sans relâche les responsables professionnels tout au long de l’année.
Yannick Fialip fait le point sur les étapes de l’évolution du prix du lait sur l’année, en soulignant que «le lait est la seule production pour laquelle les producteurs négocient le prix en interprofession». Si le premier trimestre avait pris une belle envolée avec une importante hausse du prix payé aux producteurs suite à une hausse des cours mondiaux sur le beurre et la poudre, on a assisté dès le printemps à un renversement de situation alors que la France produisait beaucoup de lait. Conséquence, le prix payé aux producteurs a chuté sur la fin de l’année 2008 avec des perspectives sur 2009 très négatives.
Dans ce contexte, les éleveurs ne se sont pas contentés de voir venir. Ils ont fait pression auprès des parlementaires, de la grande distribution et des entreprises. Yannick Fialip explique : «Les éleveurs se sont mobilisés à plusieurs reprises et nos actions ont visé 3 cibles pour 3 messages bien définis. Nous sommes intervenus auprès des parlementaires pour obtenir la reconduction d’une interprofession laitière, celle-ci ayant été dénoncée par la DGCCRF. Nous avons manifesté dans les grandes surfaces pour éviter que la grande distribution ne baisse les prix des produits de grande consommation. Enfin nous avons bloqué les entreprises pour les convaincre de faire des propositions de prix acceptables par les producteurs. Cette pression qui a mobilisé largement les éleveurs du département, et je les en remercie, a permis de remettre les 3 familles laitières autour de la table». À l’automne 2008, les négociations ont permis d’obtenir des résultats si ce n’est satisfaisants, du moins acceptables compte tenu du contexte. Les baisses de prix annoncées de
- 60 €/1000 litres pour la fin 2008 et - 110 € pour le premier trimestre 2009, sont passées respectivement à - 25 € et - 45€.

2009 très difficile

Yannick Fialip loin de se réjouir, note toutefois sa satisfaction d’avoir réussi à signer un accord, car «le marché laitier s’est encore dégradé» en ce début 2009, et «c’est grâce à nos actions syndicales dans les GMS que les prix des produits de grande consommation se tiennent…». Et d’ajouter «le lait en France est mieux payé aux producteurs que dans les autres pays d’Europe, notamment l’Allemagne ou les Pays-Bas…».
Pour 2009, le président de la section laitière n’est pas optimiste. «Nous nous orientons vers une année encore très difficile… On prévoit pour les 2e et 3e trimestres des négociations très âpres avec des baisses de prix à la clé». En interprofession, les professionnels vont continuer à se battre pour le prix et notamment demander aux entreprises de reporter vers la fin de l’année une partie de la baisse - la conjoncture tend à montrer une éclaircie pour le 4e trimestre - selon le même raisonnement qu’en 2008 mais en sens inverse. À savoir que les producteurs en 2008 ont reporté une partie de la hausse en fin d’année ; en 2009, ils demandent aux entreprises de reporter une partie de la baisse en fin d’année…
Sur 2009, la section laitière de la FDSEA va travailler avec l’échelon régional et national, à gérer les volumes de production, maintenir la valorisation des produits de grandes consommation et obliger la Commission européenne à remettre en place les outils de régulation que sont les restitutions européennes et le stockage du beurre.

Une bouffée d’oxygène…

Dans ces perspectives peu alléchantes pour les producteurs laitiers, Yannick Fialip trouve néanmoins un peu d’encouragement dans les mesures annoncées par le Ministre Michel Barnier. Avec la réorientation des aides en faveur des éleveurs en région de montagne. «Les mesures concernant l’herbe, l’ICHN et l’aide laitière en zone de montagne, vont apporter un bonus de l’ordre de 5000 € en moyenne, par exploitation en Haute-Loire. C’est une bouffée d’oxygène non négligeable pour nous. Mais attention, ces “plus“ doivent nous inciter à être encore plus rigoureux sur nos charges et plus productifs sur nos élevages».
Pour Yannick Fialip, le travail de demain pour la section laitière de la FDSEA sera de «se pencher sur l’organisation de notre filière avec la gestion des entreprises en difficultés dans le département». Il conclut par une note positive en invitant les producteurs à rester optimistes quant à l’avenir d’une filière laitière en Haute-Loire, au vu du nombre de demandes d’ACAL payantes et du nombre d’installations en lait…  Et d’ajouter : «La demande mondiale sur les produits laitiers conforte notre rôle de producteur».

.porcs.  Il faut maintenir le potentiel de production

D’emblée le président de la section porcine de la FDSEA donne le ton : «nous allons tout faire pour maintenir le potentiel de production sur le département. On est limite… Si on perd 30 % du potentiel, c’est irrémédiable, on marginalise et on isole la production départementale». Le combat des 2 prochaines années est lancé.
Le constat est sans équivoque. «On manque de rentabilité» reconnait Maurice Imbert qui précise que depuis 1999-2000, il y a eu très peu de rénovations de porcheries  d’où un vieillissemnt des structures, et très peu d’installations donc pas de renouvellement de générations. «La production porcine n’attire pas les jeunes» ajoute-t-il avec amertume. «Il est plus facile aupourd’hui de trouver du foncier, alors on oublie les hors sol… Et puis on est rentré dans un cercle vicieux : le porc n’est plus rentable, alors les éleveurs se démotivent et n’investissent plus… d’où une perte de performances pour des ateliers qui sont très exigeants en terme de technique (d’ailleurs les éleveurs qui ne sont pas bons techniquement ont disparus)». La crainte du président, c’est que la Haute-Loire devienne un désert porcin comme l’Ardèche ou la Lozère.
Pour l’avenir, Maurice Imbert n’est pas très optimiste. «Nous ne pourrons pas résister à une 3ème année de crise ; notre endettement est trop important». Par ailleurs, telle une épée de Damoclès, la mise aux normes européennes du troupeau truies dans le cadre du bien-être animal, prévue en 2012, va obliger les éleveurs à augmenter la surface par truie. Deux alternatives s’imposent donc : on construit ou on diminue le cheptel. Le critère économique risque de conduire à un abandon de la production pour beaucoup. Et en plus, un important problème administratif vient se greffer.  En cas de construction  ou d’agrandissement, on va passer d’un régime de déclaration à un régime d’autorisation avec enquête publique, ce qui se traduit par un coût encore plus important - de l’ordre de 15 000 euros - et un délai très long avec 2 ans de travail. Notons que 80 % des élevages sont concernés…

Pistes de réflexion et de travail

Alors que faire ? Maurice Imbert ne compte pas en rester là. La section porcine va se pencher dans une réflexion pour trouver des complémentarités entre éleveurs, entre naisseurs et engraisseurs, afin de mutualiser les coûts et les investissements. Cette idée est aussi en cohérence avec le manque de main d’oeuvre constatée sur les exploitations. «Il faut repenser l’élevage autrement. La Haute-Loire a une vocation de naisseur… Si on ne fait rien, on va manquer de porcelets sur le département.»
Autre piste, sans demander de régime de faveur, les responsables professionnels attendent de l’administration, «un peu de compréhension pour trouver ensemble des solutions acceptables par tous pour diminuer les pressions environnementales».
«On est des artisans du cochon, avec nos 100 truies par élevage alors que la moyenne française est à 250» lance Maurice Imbert, et pourtant son voeu le plus cher est bien de sauver cet élevage altiligérien. Outre les éleveurs, c’est toute une filière qui va souffrir et peut-être mourrir si on n’a plus de porcs en Haute-Loire. Citons en exemple les abattoirs dont 40 % de l’activité se fait en porcs. Et le président de souligner que «la solidarité entre productions est indispensable pour le devenir de tous».
Enfin, dans le cadre du rééquilibrage des aides PAC la profession demande - dossier porté par la région - une aide spécifique pour le porc montagne, 7 millions d’euros du 2nd pilier au titre de compensation des handicaps.
Loin de baisser les bras, la section porcine se bat sur tous les fronts. la création en 2008 de l’association Porc de Haute-Loire, qui vise à fédérer l’ensemble de la filière pour communiquer autour d’un produit de qualité identifié, en est un exemple.

Les plus lus

Les associés du Gaec de la Cartalade avec Emmanuel Grange de chez DeLaval devant les 3 robots fraichement installés.
3 robots de traite nouvelle génération pour gagner en souplesse de travail

À Mercoeur, les 5 associés du Gaec de la Cartalade ont fait le choix de traire un troupeau de 150 vaches montbéliardes à…

vaches de races limousines dans un pré.
Aide au vêlage : 200 € par vêlage financés par la Région Auvergne-Rhône-Alpes

Destinée à encourager la recapitalisation du cheptel bovin viande dans la région, cette aide au vêlage ouvrira à partir de…

“Je veux pouvoir aller aux vaches en baskets !”

Chez les Noyer, à Saint-Martin-Cantalès, on ne lésine pas avec la propreté des vaches, de la stabulation et de la salle de…

Un groupe de personnes au milieu de véhicules de pompiers.
Photographie, le quotidien mis en scène

Le jeune photographe cantalien, Dorian Loubière, poursuit sa série de mises en scène des années 1950. Dernière prise de vue,…

vaches charolaises dans un pré.
Provision élevage : Comment les éleveurs peuvent bénéficier de cette mesure fiscale obtenue par le syndicalisme FNSEA-JA ?

La nouvelle provision élevage, déductible du résultat imposable, peut permettre aux éleveurs bovins d’économiser, dans les…

Dissolution de Gaec : quand les associés ne font plus société

Le nombre de dissolutions de Gaec pour cause de mésentente est en légère augmentation. S’ils font parler, ces cas restent…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière