Haies
12 km de haies sur 33 exploitations d’ici mars 2024
En Haute-Loire, les agriculteurs continuent à planter des haies dans le cadre du Plan de Relance initié en 2020.
La seconde livraison de plants avait lieu le 21 décembre dernier.
En Haute-Loire, les agriculteurs continuent à planter des haies dans le cadre du Plan de Relance initié en 2020.
La seconde livraison de plants avait lieu le 21 décembre dernier.
L’appel à projet « plantons des haies » a suscité un réel engouement dans le département de la Haute-Loire, puisque près de 12 km de haies vont être implantés dans 33 exploitations de notre département d’ici mars 2024. L’opération a commencé l’an dernier et se poursuit sur 3 ans.
Mercredi 21 décembre dernier, avait lieu au Gaec des Bleuets à Cordes sur la commune de Bains, la seconde livraison de plants aux agriculteurs engagés dans cette démarche d’implantation de haies avec l’aide de la mesure « Plantons des haies » du Plan de relance de l’État français. Ces plants sont issus d’une pépinière auvergnate sous marque « Végétal local » (graines récoltées en Auvergne). Ils ont été choisis pour une meilleure reprise et résilience des plants dans le contexte de changement climatique.
En Haute-Loire, c’est un consortium de 3 structures complémentaires (la Mission haies Auvergne Rhône-Alpes, la Chambre d’Agriculture départementale et l’EPAGE Loire-Lignon) qui s’est organisé pour accompagner les agriculteurs volontaires. Mais c’est la Direction régionale de l’Agriculture et de la Forêt Auvergne Rhône Alpes qui pilote cette action en région, en lien étroit avec les Directions Départementales des Territoires (DDT) qui instruisent les dossiers.
Enveloppe consommée
L’enveloppe régionale prévue pour ce programme est de 2 935 000 €. Ces crédits régionalisés sont issus du volet agricole du plan de relance. Les agriculteurs ont pu échelonner leur plantation sur 3 ans : hiver 2021/2022, hiver 2022/2023 et hiver 2023/2024.
L’intégralité de l’enveloppe départementale a été consommée pour cette action. Et les représentants du consortium ont précisé que « si le plan de Relance ne permet pas de répondre à toutes les demandes, les aides des Contrats Territoriaux, Contrat Vert et Bleu, de la Fédération de chasse, du Conservatoire des Espaces Naturels restent mobilisables pour tous les agriculteurs et porteurs de projet sur le bocage ».
On peut souligner « la forte participation des agriculteurs qui affirment leur volonté à réintégrer l’arbre et la haie dans les systèmes de production » comme l’ont précisé les participants à cette journée.
Les motivations des agriculteurs pour implanter ou réimplanter des haies sur leur parcellaire, sont diverses, à l’image de la diversité des productions.
« Des céréaliers plantent pour réduire la force du vent sur le couloir venté de la Limagne brivadoise, protégeant ainsi leur production des effets desséchant et brûlant du vent ; des maraîchers plantent pour les mêmes raisons, avec le souci de favoriser également la lutte auxiliaire ; et les éleveurs privilégient clairement des haies et des arbres pour offrir abri et protection à leurs troupeaux ; le bien-être animal étant une préoccupation majeure de la profession agricole ».
Zoom sur…
La haie a un rôle agricole et un rôle environnemental
L’arbre et la haie interviennent sur des thématiques importantes pour le monde agricole comme l’autonomie fourragère, la gestion de l’eau ou encore le bien-être animal.
Il est impossible d’arrêter le vent. Il est cependant, envisageable de le ralentir à l’aide d’une haie. On parle alors de haie brise vent. Comme son nom l’indique, cette haie brisera, filtrera le vent. Une étude canadienne, National Windbreak Forester (Liagre, 2006), a montré que le rendement d’une culture en présence d’une haie pouvait augmenter de 20 à 25%. Une haie protège une superficie longue de 10 à 15 fois sa hauteur (Labant, 2009). Cela permet aux agriculteurs de conserver et améliorer (+10 % sur la surface protégée) leur production végétale malgré l’effet négatif du vent.
Pour lutter contre l’érosion et favoriser l’infiltration de l’eau dans le sol, la haie peut s’avérer être une alternative. Les haies bocagères implantées perpendiculairement à la pente retiennent les particules du sol (Romain Reulier, 2015). Les eaux de pluies seront contenues et ralenties par la haie. Les glissements de terre seront alors moins importants car les arbres champêtres, de part leur enracinement, structurent le sol.
Enfin, le bocage contribue au bien-être des animaux en les abritant et les protégeant du temps. à l’ombre d’un arbre la température peut diminuer de 5 à 10°C, et par conséquent le seuil physiologique d’alerte du troupeau n’est pas franchi. Le bétail souffre donc moins de la chaleur.
À noter aussi que l’arbre et la haie constituent une synergie entre les attentes sociétales et les besoins du monde agricole. L’enjeu de la haie sur le paysage, l’eau et la biodiversité rappelle sa multifonctionnalité et en fait un sujet agricole, social et environnemental. Ce qui explique l’intérêt croissant du bocage dans les préoccupations et actions locales.