« 100% du vignoble de la cave a été touché par le gel tardif »
Sébastien Vidal, président de la Cave Saint-Verny revient sur les conséquences du gel qui ont lourdement touché le département.
Quels sont les dégâts sur le secteur de la cave Saint-Verny ?
Après avoir collecté toutes les informations, nous sommes en mesure d’affirmer que la totalité du vignoble Saint-Verny a été touché. Les dégâts vont de 20 à 80%. Nous estimons la perte d’environ 400 tonnes de raisins soit 40 à 50% du tonnage global. Les bourgeons vont repartir en Gamay et Pinot Noir mais produiront des raisins de petites tailles. Quant au Chardonnay, nous estimons être en perte sèche car sur ce cépage, il n’y a pas de reprise des bourgeons. La perte financière pour les vignerons et la cave est très importante, plus d’un million d’euros. Nous n’avons jamais connu une telle situation.
La cave craint-elle de perdre des clients ?
Aujourd’hui, nos stocks sont faibles mais nous avons encore du vin. Les clients ayant besoin de volumes iront les chercher ail-leurs et il nous faudra les reconquérir mais je ne suis pas inquiet. L’image de nos vins progresse, surtout en dehors de la région. Lors des dégustations à l’aveugle, les gens sont toujours surpris de la qualité des Côtes d’Auvergne.
Et du côté des vignerons ? Pour certains c’est la 2ème voire 3ème année de dégâts (grêle, orages...)
Quand on décide de planter une vigne, on sait qu’il nous faudra attendre trois ans avant de la vendanger pour la première fois. Travailler la vigne demande de la patience et de la motivation. Et la motivation, les vignerons du Puy-de-Dôme n’en manquent pas. Aujourd’hui, aucun d’entre eux ne m’a appelé pour dire qu’il comptait arrêter. Ils croient en l’avenir de la production. Cette année encore, six hectares de vignes ont été plantés ! Alors, oui, un gel tardif comme celui que nous connaissons est dévastateur mais il n’arrêtera pas les vignerons. La cave Saint-Verny affiche depuis plusieurs années, sa forte volonté d’augmenter les surfaces. Nous espérons d’ici cinq ans compter 50 hectares supplémentaires.
La cave Saint-Verny présente ses nouvelles cuvées cette semaine. D’autres annonces seront-elles faites ?
La cave va démarrer la construction d’un chai à barriques. Jusqu’à maintenant, le vin vieilli en fût de chêne était entreposé dans une petite salle exigüe, impossible à visiter et loin d’être pratique pour les salariés. Ce nouveau bâtiment donnera davantage de confort. Pour autant, nous n’augmenterons pas la quantité de vin vieilli. Et puis, à l’automne 2017, nous finaliserons la création de notre nouvelle société commune réunissant la cave Saint-Verny et Desprat Vin. Ce rapprochement au niveau commercial est une opportunité pour les deux structures. Cela nous permettra de proposer une gamme de vin plus large et de bénéficier de l’expertise de Desprat Vin.