Interview
La parole aux candidats
À l’approche des prochaines élections à la Chambre d’Agriculture, la Creuse Agricole et Rurale a souhaité connaître la position des candidats du premier collège de la liste FDSEA / JA sur les questions d’actualité que se posent les agriculteurs. Voici leurs réponses.
Quelle évolution attendez-vous de la place des femmes dans l’agriculture?
Pascale Durudaud : La place des femmes agricultrices a beaucoup évoluée depuis les années 1980. La reconnaissance que nous avons aujourd’hui s’est faite lentement au fil du temps, même si de nombreuses choses restent encore à être acquises pour obtenir une certaine forme d’égalité. Si avant, nous avons travaillé toute notre vie sans statut, ce temps est révolu. Maintenant nous sommes conjointes collaborateurs, exploitante individuelle, ou en EARL et depuis peu en Gaec. Le statut des femmes a beaucoup évolué et on ne peut que s’en réjouir. Tout ce travail accompli est dû grâce aux femmes qui se battent quotidiennement, dans les différentes commissions qui existent. Il est évident que nous avons toute notre place dans les organisations professionnelles agricoles, les commissions des structures pour participer aux sujets importants qu’il nous faut défendre pour faire encore évoluer notre statut et notre profession pour arriver à trouver le bon équilibre.
La diversification a-t-elle encore sa place en Creuse?
Karine Nadaud : Je pense sincèrement que la diversification a toute sa place en Creuse, car c’est d’abord laisser la liberté à chacun de faire ce qui lui plait et ce qu’il maitrise le mieux. Je pense que la diversification est indispensable sur notre territoire qui est lui même très différent d’un secteur à un autre. Il me semble que c’est évident et nécessaire d’avoir différentes activités sur notre département, ne dit on pas que la diversité fait la richesse d’un pays!
Comment peut-on dynamiser la production bovine allaitante en Creuse ?
Olivier Tourand : Plusieurs leviers doivent être activés pour dynamiser l’élevage allaitant. L’un des premiers est sans aucun doute, la réforme de la PAC dont les aides devront soutenir, l’acte de production (abandon des références historiques, soutien lié à la production…) mais aussi les systèmes permettant de réaliser de la valeur ajoutée, qui sont bénéfiques pour l’ensemble de la filière et de nos territoires. Accompagner les éleveurs dans de nouvelles démarches est une nécessité absolue pour développer la production mais aussi la filière dans son ensemble.
D’autre part, la contractualisation qui implique l’ensemble de la filière doit se développer et être respectée par tous !!! Tous les acteurs ont à y gagner. Certains le font mais ils sont trop peu nombreux. Nous devons aussi accentuer notre travail de terrain, c’est bien le travail des groupes de développement et des chambres d’agriculture, sur l’évolution technique. Nous avons des marges de progrès à réaliser pour rendre nos systèmes plus autonomes, agronomiquement et plus performants… Et enfin une politique d’installation permettant le maintien d’un maximum d’actifs.C’est la prise en compte de l’ensemble de ces leviers qui permettra à l’élevage creusois d’être plus dynamique et rémunérateur, en tous cas c’est le projet que nous défendrons tant au niveau local, départemental, régional, national et européen, si vous nous accordez votre confiance.