2019, un bon cru pour Cooperl
La coopérative lamballaise a dégagé un résultat nettement positif en 2019. Cependant, la sanction prononcée par l’Autorité de la concurrence pourrait provoquer la fermeture de certains outils industriels.
La coopérative lamballaise a dégagé un résultat nettement positif en 2019. Cependant, la sanction prononcée par l’Autorité de la concurrence pourrait provoquer la fermeture de certains outils industriels.
« L’exercice écoulé a été un bon cru pour Cooperl et ses adhérents », écrit Patrice Drillet, président du conseil d’administration de Cooperl dans le rapport annuel du groupe publié le 21 septembre. Le groupe coopératif a généré un résultat de 29,4 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 2,434 milliards d’euros. Soit « la meilleure performance des dix dernières années ». Dans le détail des chiffres, les adhérents du groupe ont affiché l’an dernier une production en légère baisse par rapport à l’année précédente à 5 632 158 porcs. En revanche, la segmentation de l’offre de filières s’est poursuivie : avec notamment plus de quatre porcs sur cinq en production Porc bien-être et près de la moitié de la production des adhérents en porcs sans antibiotiques. Le nombre de porcs abattus dans les outils de Cooperl viandes a progressé de 4,5 %, à 4,9 millions. Le groupe a augmenté sa participation dans l’abattoir Harang dans les Yvelines, « afin de mieux accompagner les changements de mode de consommation », en favorisant notamment le commerce de proximité. Les exportations sont en forte hausse. Elles concernent 34,7 % des ventes totales en 2019. « Nous avons exporté dans près de quarante-cinq pays. L’Union européenne représente 53 % de nos volumes et l’Asie constitue une part très importante avec 46 % de nos débouchés », peut-on lire dans le rapport annuel.
Une sanction basée sur un faux document
Malgré ces bons résultats, l’avenir du groupe est menacé par l’amende de 35,5 millions d’euros prononcée par l’Autorité de la concurrence dans le cadre du cartel des jambons. Lors d’un point presse le 20 octobre dernier, Emmanuel Commault a continué de clamer l’innocence de la Cooperl, en assurant que le carnet sur lequel se base l’Autorité pour son jugement est un faux. Cependant, si l’amende devait être mise à exécution, le groupe devrait alors trouver rapidement 100 millions d’euros du fait de la perte de confiance de la part des assurances crédit. Cooperl devrait alors entamer une restructuration de ses outils de production. « Certains sites sont sur la sellette. […] Le plan est presque prêt », a affirmé Emmanuel Commault. Sont particulièrement visées plusieurs usines appartenant anciennement à Brocéliande et à la Financière Turenne Lafayette.
Cooperl ne reconnaît pas l’élection de Guillaume Roué à la présidence d’Inaporc
Dans un courrier adressé à Inaporc, les dirigeants de la Cooperl s’indignent de la réélection de Guillaume Roué à la présidence de l’interprofession. Ils rappellent que les statuts prévoient une présidence assurée alternativement par l’amont et l’aval. Sur le fond, Cooperl estime qu’un projet alternatif est « nécessaire à la filière française » : organiser la montée en gamme, établissement de « compartiments » étanches plutôt qu’une stratégie de « régionalisation » pour faire face au risque de la FPA… À moins que Guillaume Roué renonce à la présidence, Cooperl prévient « se retirer sans délai des travaux » de ce qu’elle ne considère plus comme une interprofession et de « son financement direct, par ses contributions, et indirect, par sa collecte ».