La Confédération saisit la justice pour dénoncer les abus de langage des « Nouveaux fermiers »
Sur leur site, les « Nouveaux fermiers » se disent producteurs de « viande végétale ». Créée en 2019, la start-up a annoncé en 2020 l’implantation d’une usine en France. La Confédération paysanne a décidé d’attaquer en justice la nouvelle entreprise pour « tromperie et pratiques trompeuses ». Il ne s’agit ni de fermiers ni de viande, proteste le syndicat qui entend bien défendre les vrais fermiers et la viande des éleveurs.
Sur leur site, les « Nouveaux fermiers » se disent producteurs de « viande végétale ». Créée en 2019, la start-up a annoncé en 2020 l’implantation d’une usine en France. La Confédération paysanne a décidé d’attaquer en justice la nouvelle entreprise pour « tromperie et pratiques trompeuses ». Il ne s’agit ni de fermiers ni de viande, proteste le syndicat qui entend bien défendre les vrais fermiers et la viande des éleveurs.
En septembre 2020, la start-up « Les Nouveaux Fermiers » annonçait l’implantation d’une usine de « viande végétale » en France. L’annonce allait provoquer une levée de boucliers de la filière viande. Trois interprofessions (Anvol, Inaporc et Interbev) ont écrit au Premier ministre pour demander au gouvernement de prendre ses responsabilités. Le terme de « viande végétale » n’est pas conforme à la loi relative à la « transparence de l’information sur les produits agricoles et alimentaires » adoptée le 27 mai 2020 et publiée au journal officiel le 11 juin 2020. Les interprofessions ont attaqué l’entreprise dont un des investisseurs n’est autre que Xavier Niel.
Protéger et valoriser ce que les paysans produisent sur leurs fermes
La start-up est attaquée également pour l’usage du terme « fermiers ». La bataille est menée par la Confédération paysanne qui, après une première procédure en référé contre la société pour « tromperie et pratiques trompeuses », a décidé d’assigner au fond et de porter l’affaire devant les juges. « Ces nouveaux acteurs de l’agro-business vendent un imaginaire autour du produit local, du fermier, du savoir-faire paysan, déconnecté de leurs pratiques industrielles, » dénonce le syndicat agricole dans un communiqué publié le 5 juillet.
La Confédération paysanne déplore par ailleurs que le gouvernement n’ait toujours pas publié le décret prévu par l’article 5 de la loi adoptée fin mai. « Ce décret doit rendre effectif l'interdiction de l'usage des termes « steak », « filet », « bacon », « saucisse » associés à la viande et ceux associés au lait, fromage ou crème, aux produits alimentaires contenant une part significative de matières d'origine végétale, » observe le syndicat. La publication de ce décret permettrait aussi de verbaliser en cas de non-respect de la loi. « L'information due aux consommateurs et consommatrices, la transparence et la protection du travail des éleveuses et éleveurs, imposées par la loi, ne sont donc toujours pas d'actualité ! » tempête la Confédération paysanne. Et de conclure : « Comme le gouvernement se refuse à protéger et valoriser ce que les paysannes et les paysans produisent sur leurs fermes, comme la loi l'y oblige depuis un an, nous allons demander à la justice de le faire. »
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